Deadline, une exposition sur l’ultime geste des créateurs
Douze artistes en fin de vie et leurs oeuvres
« Ils sont douze, douze artistes qui se savent condamnés, pour des raisons de vieillesse extrême - c’est le cas de Willem de Kooning (1904-1997) qui à la fin de sa vie a totalement perdu la mémoire, et a même été placé sous tutelle par sa fille) -, de maladie incurable (la grande majorité des cas, qu’il s’agisse du Sida, du cancer ou de maladie rare comme la sclérose), ou encore d’un accident cardio-vasculaire qui laisse l’artiste à moitié paralysé, et de plus en plus diminué à l’instar d’un Gilles Aillaud (1928-2005) qui passera la dernière année de son existence couché, refusant de se lever. Outre Kooning et Aillaud, le visiteur découvrira les ultimes œuvres de Chen Zhen, d’Absalon, de James Lee Byars, Felix Gonzales-Torres, Hans Hartung, Joël Immendorff, Martin Kippenberger, Robert Mapplethorpe, Joan Mitchell et Hannah Villiger
Conscients de l’approche de la mort, les artistes semblent modifier leur regard, leur geste. Mais peut-être l’auraient-il modifié, les critiques font usage d’un biais explicatif, le biais d’après-coup. Comme ce spécialiste militaire qui explique a une assemblée qui paraît captivée pourquoi Napoléon a perdu la bataille de Waterloo. Il en va ainsi du lanceur de fléchette qui vient « après-coup » placer les cercles concentriques signifiant sa réussite après avoir lancé la flèche. On comprend mieux après. Il en est de même de la critique, on comprend mieux l’intention des autres, surtout lorsqu’ils sont absents. Mais face à la mort, il y a t-il quelque chose à comprendre sinon le désir de croire à l’utilité, au sens de ces derniers moments ?
Certains artistes développent les recherches déjà élaborées auparavant | |
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Absalon (1964-1993) | prolonge ses expérimentations autour des cellules d’habitation en réalisant des vidéos dans lesquelles il met en scène jusqu’à la révolte. |
Joan Mitchell (1926-1992) | accentue le lyrisme de ses peintures par la limitation des moyens et l’allégement de la forme pour aboutir à des bouquets colorés. |
Willem De Kooning (1904-1997) | peint la solitude, des toiles libres et épurées renouvelant dans une économie de moyens le vocabulaire de la période précédente. Sur les thèmes du passage, de l’éphémère et de la disparition. |
Félix Gonzalez-Torres (1957- 1996) | est représenté par des oeuvres disséminées tout au long du parcours. |
D’autres artistes changent plus radicalement de thème, de formes ou de rythmes | |
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Gilles Aillaud (1928-2005) | qui a souvent peint des animaux en captivité choisit désormais le silence et se limite à quelques rares toiles représentant des oiseaux perdus dans l’immensité. |
Hans Hartung ((1904-1989) | se confronte à des grands formats et renouvelle sa gamme chromatique dans une véritable explosion de couleurs. |
D’autres enfin rendent visible la mort dans leurs œuvres : en référence à la sculpture et aux vanités | |
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Robert Mapplethorpe (1946-1989) | photographie des bustes et des crânes |
Martin Kippenberger (1953-1997) | citant Géricault se portraiture dans les poses des survivants du Radeau de la Méduse. |
James Lee Byars (1932-1997 | matérialise un idéal d’éternité à travers la mise en scène de sa propre mort. |
Du 16 octobre 2009 au 10 janvier 2010
- Musée d’art moderne de la Ville de Paris - 11, av. du Président Wilson 75016 Paris 16e - T. 33 1 53 67 40 00 -
- Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h - Nocturne le jeudi jusqu’à 22h
Logo de l'article, James Lee Byars (1932-1997) The Ephemeral
Rédacteur docteur Arcier président fondateur de médecine des arts®
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