Chanter pour ne pas ronfler

Chanter et ne pas ronfler

Une chanteuse britannique, Alise Ojey, avait dans les années 90 mis en place un programme adapté pour limiter le ronflement chronique et répondre à la demande d’un de ses amis qui souffrait de ronchopathie chronique. Il s’agissait de tonifier les muscles du palais par des exercices de chant codifié. La satisfaction de son ami lui a permis ensuite de développer sa méthode sur d’autres personnes souffrant de la même problématique.
Une équipe d’ORL de l’hôpital d’Exeter (Royaume-Uni) [1] a voulu vérifier la validité de ce programme d’exercices de chant pour limiter le ronflement. Ils ont donc mis en place une expérimentation scientifique de ce travail vocal en voix chantée sur une population de 60 ronfleurs et de sujets souffrant d’un syndrome d’apnée du sommeil (SAOS) âgés de plus de 18 ans.
(Les patients souffrant d’une apnée sévère (AL>40) et obésité sévère associée (IMC>40, les patients utilisant un appareil à pression positive continue (CPAP) étaient exclus du recrutement)
Le groupe expérimentant la méthode a été comparé à une population de « ronfleurs » témoins pour lesquels aucune méthode particulière n’était appliquée (étude prospective radomisée).

Chanter pour traiter le ronflement
La méthode mise en place était autoguidée. Un jeu de CD pédagogique était adressé au groupe expérimental. Celui-ci contenait des exercices de chant. Il était recommandé de passer un minimum de 20 minutes par jour à pratiquer ces exercices chantés et cela durant une période de 3 mois. Au bout de 3 semaines, le professeur de chant avait un entretien avec chaque sujet afin de les soutenir, de répondre à des questions techniques et de les conseiller sur cette pratique. Les mesures hygiéno-diététiques étaient prodigués à l’ensemble des participants y compris la population témoin.

L’étude reposait ensuite sur l’application de tests afin de vérifier l’intérêt de la méthode. (- échelle d’évaluation de la qualité de sommeil

•   Echelle d’évaluation de l’intensité du ronflement (échelle d’Epworth)
•   Echelle de qualité de vie (SF-36) Il est à noter qu’il n’y avait pas de différence significative concernant le tabagisme, l’alcool et le changement de poids dans les deux populations)

Cette étude d’après les conclusions du docteur Hilton, responsable de ces travaux, a permis de montrer qu’au bout de 3 mois d’application d’un programme d’exercices de vocalises quotidiennes, la fréquence des ronflement et la sévérité des ronflements étaient significativement réduites, ainsi la qualité du sommeil améliorée. L’effet sur l’apnée du sommeil était présent mais à des niveaux non significatifs.
Un programme d’intervention autoguidée de pratique chantée durant 3 mois appliquée à des personnes souffrant de ronflement de sévérité variable améliore significativement la somnolence diurne. On peut supposer que les vocalises agissent en renforçant le tonus musculaire des muscles du pharynx, réduisant ainsi les turbulences aériennes inspiratoires durant le sommeil en relation avec leur relâchement. Cette expérience est à mettre en perspective avec les travaux menés par Puhan et al qui ont pu également montrer l’amélioration du symptôme de somnolence diurne et de la qualité du sommeil et du syndrome d’apnée chez des sujets entraînés avec une pratique du didgeridoo.
Les participants estimaient que ces exercices de chant étaient faciles à réaliser.
Pour le docteur Hilton, cette technique vocale, la pratique du chant ouvre une voie de traitement pour les ronfleurs qui permettrait d’éviter les méthodes invasives chirurgicales. [2] [3] [4] [5] [6]  [7]  [8]  [9] [10]

Rédacteur Docteur Arcier, président fondateur de Médecine des arts®
Médecine des arts® est une marque déposée. Copyright Médecine des arts©

Médecine des Arts®    
  715 chemin du quart 82000 F-Montauban
  Tél. 05 63 20 08 09 Fax. 05 63 91 28 11
  E-mail : mda@medecine-des-arts.com
  site web : www.medecine-des-arts.com