Caractère
musique et théâtre
Du latin caracter, empreinte
Qualité de l’esprit et du cœur. Les caractères sont les différents instruments qui exécutent le jeu des passions les différents ressorts qui les font mouvoir. Une des choses les plus précieuses à observer au théâtre, c’est à la vérité des caractères. Le comédien, toujours observateur, doit les saisir partout et les puiser dans la nature même.
Le caractère influe si fort sur toute la personne qu’il donne à celui qui en est dominé une physionomie particulière, une contenance qui lui est propre, et un geste dont la façon de penser a formé chez lui l’habitude, une voix surtout dont le ton ne saurait convenir à un caractère différent. Chaque caractère a donc une voix particulière, c’est un des plus sûrs moyens de le marquer dans sa plus grande perfection. Le premier coup d’œil que le public jette sur l’acteur, doit le préparer au caractère qu’il va développer. Quoique nous ayons à dire les choses les plus indifférentes, nous devons songer à ne jamais les dire comme pourrait faire celui qui ne représente pas le même caractère que nous. Il faut s’attacher surtout à copier les tics qui, chez les gens de l’état de votre personnage, ont coutume d’accompagner son ridicule dominant. Pour peindre les caractères il faut nécessairement s’écarter d’un ton majestueux exclusivement admis dans la tragédie française ; car il est impossible de faire connaître les qualités et les défauts d’un homme, si ce n’est en le présentant sous divers rapports. Le vulgaire, dans la nature, se mêle souvent au sublime et quelquefois en relève l’effet. En général, on juge avec certitude d’un caractère, moins d’après quelques traits isolés, que par l’examen et la comparaison de tous les traits réunis. (Voyez Emploi et Rôle).
On distingue les caractères généraux, ceux qu’on trouve dans tous les siècles et dans toutes les nations, comme des princes ambitieux, préférant la gloire à l’honneur, des monarques à qui l’amour fera négliger le soin de leur gloire ; des héroïnes distinguées par la grandeur d’âme telles que Cornélie, Andromaque, des femmes dominées par la cruauté et la vengeance, telle que Cléopâtre ; de même que dans la vie commune, qui est l’objet de la comédie, on rencontre partout des avares, des étourdis, des libertins, des insolents, des fourbes, etc.
On distingue encore les caractères particuliers, qui sont communs à chaque nation et à chaque époque. On peut encore distinguer les caractères simples et dominants, comme l’ambition, l’amour, la vengeance, la passion du jeu et les caractères accessoires, qui procèdent de ceux-là, comme le soupçon, l’inquiétude, l’inconstance, propres à l’ambition ; la vivacité, l’impétuosité, la jalousie, propres à l’amour ; la perfidie, la duplicité, la colère, la cruauté compagnes de la vengeance, etc.
On appelle pièces à caractères les ouvrages dramatiques qui ont pour objet la peinture des caractères des mœurs.
Encyclopédie de l'art dramatique / par C.-M.-Edmond Béquet - 1886
Pour qu’une musique ait du caractère, il ne suffit pas qu’elle exprime les paroles auxquelles elle est appliquée, ni même la situation dramatique, car une symphonie exécutée dans un concert et dénuée de paroles, peut aussi avoir cette qualité ; il faut que cette expression ait quelque chose de particulier qui saisisse l’oreille et l’âme de l’auditeur. Le caractère est donc une certaine originalité qui se sent tout de suite, qui distingue un morceau de la foule, qui l’élève au-dessus de beaucoup d’autres, peut-être mieux faits, plus remplis de mérite, mais auxquels manque cette originalité qui sauve les oeuvres d’art de l’oubli.
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872
Indépendamment des qualités qui appartiennent au style considéré comme art d’écrire, il en est d’autres qui, tenant de plus près l’expression, donnent à la composition une teinte générale et servent encore à déterminer les styles ; c’est ce qu’on nomme caractères. De ces caractères les uns sont généraux, étant relatifs
1° à nos affections ;
2° au degré dans lequel nous les ressentons ;
3° au ton sur lequel nous les exprimons. Le premier donne le caractère gai ou triste ; le second la vivacité ou la douceur ; le troisième la sublimité ou la simplicité. Chacun de ces trois états a un caractère moyen : en les combinant, on aura un grand nombre de caractères mixtes, dont voici les principaux ;
1° Le caractère ou style tragique, qui réunit la tristesse à la force et à la sublimité ;
2° le bouffon, qui joint la gaieté à la vivacité ;
3° enfin le demi-caractère, qui réunit les situations moyennes.
Les autres caractères sont particuliers ; ils se rapportent à diverses circonstances, telles que les habitudes d’un peuple ou d’une classe d’hommes ; ainsi on a le style religieux, le style militaire, le style pastoral.
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872
Classe de rôles qui rentrent dans l’emploi des duègnes (Voy. Ce mot). Il y a les duègnes comiques, qu’on appelle parfois caricatures, et les duègnes de tenue, qui constituent proprement les caractères, sans compter les mères nobles, qui rentrent dans le même emploi, mais qui sont toujours des rôles sérieux. Les caractères proprement dits sont toujours joués par la première duègne. Les rôles qui peuvent servir de type à cet emploi sont ceux de Mme Pernelle dans le Tartufe, de Bélise des Femmes savantes, de Mme Jourdain dans le Bourgeois-gentilhomme, d’Ismène de la Mère coquette, d’Arsinoé du Misanthrope, de Mme Abraham de l’École des Bourgeois, de la baronne de la Fausse Agnès, de Mme Drouin de la Mère jalouse, de Mme Argante dans les Fausses Confidences, etc. Mlle Beauval est la première qui, à la Comédie-Française, ait tenu cet emploi, dans les dernières années et après la mort de Molière. Jusqu’alors le grand homme avait fait jouer les rôles de vieilles femmes par des hommes travestis, principalement par Hubert, qui était un de ses meilleurs comédiens.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d ‘Arthur Pougin, 1885
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