Sphénoïde. Anatomie artistique Leçon 10

Corps du sphénoïde

Le sphénoïde est un os impair et médian, il est situé en arrière du frontal et de l’ethmoïde. Il est de forme irrégulière et contribue à former la partie la plus reculée des fosses nasales. Son corps est creusé d’une cavité, la selle turcique, dans laquelle se trouve une glande endocrine importante, l’hypophyse. Sa forme est comparée à une chauve-souris. Il comprend un corps cubique, deux paires d’ailes et deux apophyses descendantes (apophyses ptérygoïdes)

Ainsi nommé du mot grec qui signifie coin (parce qu’il est encadré à la manière d’un coin au milieu des os du crâne), c’est un os impair, médian, symétrique, situé à la partie antérieure et moyenne de la base du crâne entre l’ethmoïde et le frontal, qui sont en avant, et l’occipital et les temporaux qui sont en arrière.  Il présente une forme complexe ; on distingue dans sa partie médiane le corps du sphénoïde à partir duquel partent de chaque côté trois apophyses : les deux apophyses latérales qui représentent la petite aile et la grande aile du sphénoïde ; la troisième, verticalement descendante se nomme l’apophyse ptérigoïde. L’ensemble donne à cet os la forme d’une chauve-souris.

Au total, le sphénoïde se compose essentiellement :

1. d’un corps, ayant une forme cuboïde
2. de deux petites ailes, annexées à la face supérieure du corps
3. de deux grandes ailes annexées à ses faces latérales
4. de deux apophyses ptérygoïdes annexées à sa face inférieure

 Corps du sphénoïde

Il a une forme cuboïde. On peut lui décrire six faces, supérieure, inférieure, antérieure, postérieure et latérales.

Face supérieure

Face supérieure du sphénoïde
1. Processus ethmoïdal ; 2. Surface triangulaire d’articulation avec le frontal ; 3. Grande aile ;
4. Epine du sphénoïde ; 5. Fissure orbitaire supérieure (fente sphénoïdale) ; 6. Lingula ;
7. Canal optique ; 8. Proc. clinoïdes ant., 9. Proc. clinoïdes moyen ; 10. Proc. clinoïdes post ;
11. Jugum sphénoïdal ; 12. Li. sphénoïdal (limbus) ; 13. Tubercule de la selle;
14. Dos de la selle (lame quadrilatère) ; 15. Clivus ;
16. Face postérieure "occipitale" ; a. trou grand rond ; b. trou ovale ;
c. trou épineux ; d. foramen de Vesale ; e. foramen "inominé d’Arnold"

D’avant en arrière, on trouve :

De part et d’autre de la ligne médiane se trouve une surface légèrement creusée le jugum sphénoïdal qui se prolonge en avant par une gouttière antéro-postérieure peu profonde, la gouttière olfactive. La partie antérieure du jugum sphénoïdal surplombe la face antérieure de l’os par un bord anguleux et saillant, qui s’articule au milieu avec l’extrémité postérieure de la crista galli et sur les côtés avec la lame criblée. Le prolongement antérieur du jugum est appelé processus ethmoïdal de l’os sphénoïde. Le jugum sphénoïdal est limité à l’arrière par une saillie un peu concave nommée le limbus sphénoidalis. De chaque côté et en arrière du limbus se trouve une gouttière tranversale, la gouttière optique qui se termine de chaque côté par un canal creusé dans les petites ailes du sphénoïde, le canal optique.

Une saillie transversale mamelonnée borde l’arrière de la gouttière optique (ou sillon chiasmatique) et forme letubercule de la selle. Ce tubercule représente la limite antérieure de la fosse hypophysaire ou fosse turcique, dépression tirée de son nom de sa forme en selle turque. Cette fosse loge la glande hypophyse (ou glande pituitaire). Sur sa partie avant se trouve le sillon du sinus coronaire qui présente une saillie transversale, vestige de la soudure de deux os, les os basiprésphénoïde et basipostsphénoïde ; cette saillie se nomme la crête synostosique qui se termine par les deux apophyses clinoïdes moyennes, réduites le plus souvent à de simples tubercules.

La partie postérieure de la fosse hypophysaire est formée par le dorsum sellae. Le dorsum sellae est une surface en forme de lame quadrilatère, rugueuse, plane et inclinée d’avant en arrière et qui se prolonge directement avec la partie basilaire de l’occipital. Son bord antérieur présente de chaque côté les deuxprocessus clinoïdes postérieurs.

Face antérieure

Face antérieure du sphénoïde
1. Processus ethmoïdal ; 2. Petite aile du sphénoïde ; 3. Grande aile ;
4. Epine sphén. inf. ; 5. Crête sphénoïd. inf. ; 6. Bec du sphénoïde ;
7. Grande aile (face temp.-zyg.) ; 8. Crête malaire ; 9. Grande aile (bord interne) ;
11. Crête sphén. ant. ; 12. Face orbitaire.

La face antérieure du sphénoïde se situe à l’arrière de l’ethmoïde. Cette face fait partie de la voûte des fosses nasales et présente :

  •   Le processus ethmoïdal qui par son bord antérieur s’articule avec la lame horizontale de l’ethmoïde. Il surplombe en bas le reste de la face antérieure.
  •   Sur la ligne médiane, cette face présente une crête osseuse verticale, la crête sphénoïdale antérieure qui s’articule avec le bord postérieur de la lame perpendiculaire de l’ethmoïde, et qui se continue avec une autre crête de la face inférieure pour former le bec du sphénoïde.
  •   De chaque côté de la ligne médiane et de cette crête antérieure, une gouttière verticale, concave en avant et, au milieu de cette gouttière, l’orifice d’entrée dusinus sphénoïdal ;
  •   Latéralement et de part et d’autre de la gouttière verticale, une surface anfractueuse latérale, creusée de demi-cellules sphénoïdales, s’articulant avec la face postérieure des masses latérales de l’ethmoïde et avec la surface sphénoïdale de l’apophyse orbitaire du palatin.

Face inférieure

Face inférieure du sphénoïde
1. Face antérieure ; 2. Processus sphén. ; 3. Bec sphén. ;
4. Face antérieure orifice des sinus sphén. ; 5. Crête sph. inf. ; 6. Cornet de Bertin ;
7. Apophyse ptér. aile interne ; 8. Aile externe de l’apophyse ptér. ; 9. Epine phén. ;
10. Ap. vaginale ; 11. Face temp. zygomat. (partie zygomatique) ;
12. Face temporo-zygomatique ; 13. Grande aile (face orbitaire).

Elle constitue la partie la plus postérieure du plafond de la cavité nasale. Elle comporte :

  •   Sur la ligne médiane, la crête inférieure du sphénoïde. En se réunissant en avant avec la crête de la face antérieure elle forme une saillie en forme d’éperon : c’est le bec ou rostrum du sphénoïde. La crête inférieure est reçue dans la gouttière du vomer. L’adaptation des deux surfaces n’est pas parfaite, et il existe sur la ligne médiane un canal sphéno-vomérien médian, compris entre le fond de la gouttière vomérienne et l’arête de la crête sphénoïdale inférieure.
  •   De chaque côté de la crête médiane se trouvent deux minces lames triangulaires à base antérieure, formée par les cornets de Bertin (dans l’enfance elles ne sont pas soudées au reste de l’os). Cette surface triangulaire est limitée en dehors et en arrière par une saillie de la racine interne de l’apophyse ptérygoïde ; il s’agit de l’apophyse vaginale. Au dessous de ces apophyses vaginales s’engagent les processus sphénoïdaux des os palatins qui ménagent de chaque côté un canal, le canal ptérygo-palatin (palato-vaginal).

Face postérieure

La face postérieure présente une surface quadrilatère inégale et rugueuse, destinée à s’articuler avec l’occipital. Elle se soude précocement avec le dernier os, aussi chez l’adulte toute trace d’articulation a en général disparu.

Faces latérales

Les faces latérales du corps sphénoïde servent de surface d’implantation en haut et en avant aux petites ailes et en bas et en arrière aux grandes ailes qui masquent presque entièrement ces faces latérales.
Entre la racine inférieure de la petite aile et le bord antérieur de la grande aile existe un espace qui répond à l’extrémité interne de la fente sphénoïdale. Il existe un petit sillon sur cette partie de la fente sphénoïdale sur lequel s’attache letendon de Zinn. En avant de ce sillon une petite saillie, le tubercule sous-optique (ou infra-optique).
De chaque côté, les fasses latérales sont séparées de la selle turcique par une gouttière toujours très marquée, la gouttière du sinus caverneux ou de la gouttière carotidienne. Cette gouttière, qui fait suite au canal carotidien, et au canal du rocher est d’abord ascendante, puis s’infléchissant en avant, elle suit quelque temps une direction horizontale et se redresse de nouveau à son extrémité antérieure pour gagner le côté interne de l’apophyse clinoïde moyenne. Cette gouttière décrit donc successivement deux courbes, qui regardent en sens opposé et, de ce fait, revêt dans son ensemble la forme d’un S italique.

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