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Dermatose du cou, fiddler’s neck chez une violoniste

par Derm.
21/11/2014 à 13:59

Bonjour,

Je suis violoniste, j’ai 22 ans et j’ai depuis 18 mois environ, un eczéma au niveau du cou, ou vient s’appuyer le violon. Cela me gêne énormément et je souhaiterai avoir des conseils à ce sujet. Merci

cordialement
par Docteur A. Icarre
21/11/2014 à 14:02

Bonjour,

La question que vous posez, mérite une réponse à plusieurs niveaux, que nous aurons l’occasion de développer dans un prochain numéro de médecine des Arts.

Les américains appellent ce syndrome, le fiddler’s neck, il désigne effectivement la lésion eczématiforme reconnaissable chez de nombreux violonistes. Ce syndrome est très fréquent puisqu’il touche ou a touché près de 70% des instrumentistes des altistes et 60% des violonistes. Un plus petit pourcentage présente une gêne importante et ceci d’une façon chronique.

Si le diagnostic du syndrome est aisé, bien qu’il faille systématiquement le faire confirmer par un dermatologue, l’étiologie est encore discutée. La colophane peut très bien être un élément majeur, ou simplement un cofacteur, ou dans certains cas ne pas intervenir du tout.

La lésion se présente comme un eczéma de contact, mais s’agit-il d’une allergie à la colophane ? C’est la première question. Des tests d’allergologie ont-ils été réalisés pour le confirmer ? Il peut y avoir parallèlement une allergie au bois (exotique) de l’instrument : pallissandre, indian rosewood etc., une allergie au vernis, ou au matériel servant d’interface, ou plus simplement au nickel servant à maintenir la mentonnière, enfin à la colophane. La colophane est effectivement un puissant allergène, une enquête allergologique précisera éventuellement le ou les facteurs allergiques. La composition de la colophane varie selon la variété botanique utilisée, pour certains auteurs la colophane de tall oil serait moins allergisante que celle de gemme chinoise ou portugaise, pour d’autres l’origine joue un rôle mineur. La colophane comprend plusieurs constituants de base et la recherche allergologiste demande la collaboration d’un médecin allergologue intéressé par le sujet, nécessitant de bien se renseigner sur les choix des tests, il y a quelques subtilités, par exemple les produits oxydés par l’air pourrait être donc différents que les produits de base et présenter des capacités allergisante différente.

Par ailleurs des facteurs individuels pourraient intervenir sur le plan cutané (sueur, séborrhée etc., des éléments liés à la posture également, ainsi qu’au support utilisé. Les traitements sont d’une part symptomatique, 5% environ recourent à la chirurgie, d’autres part des traitements ergonomiques vis à vis des divers supports mentonniers, parfois l’interposition de tissu en coton fréquemment renouvelée, ainsi que des traitements posturaux visant à éliminer la tension au niveau du maintien du violon. Je ne connais à ce jour de produits substitutifs à la colophane, et je n’ai pas vu de documents sur cela, je vais interroger mais collègues étrangers pour savoir si cette solution existe dans d’autres pays.

cordialement