Bonjour,
Je suis trompettiste j ’ai 36 ans , quand j ’avais 16 ans j ’ai été opéré des quatre dents de sagesse en une seule fois , j ’ai échoué complètement un certain style de jeu à la trompette ne pouvant pas avoir un bon son (vélocité limpide), donc j’ai arrêté déçu, mais vivement encouragé j ’ai ensuite continué. Enfin après une période longue j’ai cherché mais en vain mon niveau sonore est trop faible, quand j’arrive à jouer le son n'est pas de bonne qualité
J’ai donc écouté les musiciens de jazz en jouant fort plusieurs fois, avec des brulures et bouton , le premier bouton j’ai finté ne pouvant pas jouer pendant une semaine, mais encore j’ai eu un autre bouton en rejouant fort et aigu, mais là catastrophe mon son est diffus les notes ne sortent plus comme avant quand je jouais bel et bien , quand je veux un fa je joue un si bémol, ma lèvre est trop molle , car j’ ai constaté un petit triangle cicatriciel d’une déchirure, durant ces années de jeu, une déchirure au niveau du milieu de la lèvre supérieur qui a certainement rallongé ma lèvre supérieure, elle n’ a aucune retenue en accrochant mon index; alors que la lèvre inférieure est élastique avec comme un muscle jusqu’au bord qui guide bien accroché à ses deux extrémités, j’ai l’impression que tout est mort j’aimerai redonner vie à ma lèvre !
merci
Trompettiste. Problème de lèvre, d'émission sonore et d'herpès
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par secouet
06/12/2014 à 12:02
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par Pierre Dana
06/12/2014 à 12:34Bonjour, en réponse à Secouet,
Pour ce qui est de la perte de l’élasticité des lèvres, il n’est pas possible d’en préciser plus l’origine sans une analyse et un examen plus complet. Mais, pour pouvoir jouer, il est nécessaire et absolument indispensable d’avoir les lèvres dans un bon état. Le fait de forcer pendant le jeu ne peut être que néfaste à la production d’une bonne vibration. Et forcer sur des lèvres déjà fatiguées ne peut pas améliorer les choses. Il ne faut pas oublier que les lèvres ne sont pas tout. C’est toute la cavité buccale qui est concernée par la production des sons et pas seulement les lèvres.
Les lèvres sont une entité qui présente l’anatomie suivante, un muscle rond, occluseur, l’orbiculaire des lèvres dont la fonction est de fermer la cavité buccale et des muscles dilatateurs, chargés de l’ouvrir.
Il existe une partie de l’orbiculaire dit orbiculaire externe qui est formé par les fibres de l’orbiculaire et des muscles dilatateurs et une partie de l’orbiculaire dit orbiculaire interne, formée par l’orbiculaire uniquement. Cette architecture particulière, ainsi que l’ultrastructure des fibres musculaires procurent une mobilité ainsi qu’une élasticité aux lèvres ce qui leur permettent d’assurer les fonctions qui leur sont dévolues dans l’élocution, la mastication, la vie sociale etc.
Ce sont des organes qui sont fragiles et qui doivent avoir une liberté de mouvement pour fonctionner. Or, dans le jeu de la trompette, l’embouchure appliquée sur les lèvres les comprime et les contraint à une certaine immobilité, même si une partie centrale vibre sous l’action du souffle émis. Sans rentrer dans le débat de " pressure " ou " non pressure" on peut dire qu’il faut, pour jouer, une certaine pression pour assurer une étanchéité et une absence de fuite d’air pendant le jeu en même temps qu’il ne faut pas trop appuyer l’embouchure sur les lèvres car alors, la vibration ne peut plus avoir lieu.
Là encore, il y a deux manières d’envisager le jeu instrumental. Soit on projette les lèvres dans l’embouchure et la vibration nait de la mise en tension des lèvres, soit c’est l’embouchure qui est enfoncée sur les lèvres qui les tire et qui les amène à une certaine tension qui correspond à la note à émettre. Dans le second cas, très vite, on arrive à une limitation des possibilités du fait de la présence des dents et des bases osseuses situées en arrière des lèvres.
Souvent, du fait de la fatigue ou à la suite de mauvaises habitudes installées progressivement, c’est la deuxième méthode qui est employée ce qui peut entrainer des mauvaises performances au moment de l’interprétation musicale.
Bon courage.
Dr Pierre DANA