Bonjour,
Il est nécessaire de distinguer deux notions,
- D’une part la maladie professionnelle, effectivement la dystonie de fonction n’est pas actuellement reconnue comme maladie professionnelle. Médecine des arts se sent parfois une peut seul pour défendre la reconnaissance de la dystonie de fonction du musicien comme maladie professionnelle, car en effet il s’agit bien d’une maladie liée à la pratique et donc professionnelle mais non reconnue en tant que tel sur le plan médico-légal.
- D’autre part la maladie, dans ce cas, c’est votre médecin qui doit estimer si votre problème de santé nécessite un arrêt de travail. A mon avis, ponctuellement cela est envisageable, cela peut l’être également du fait des conséquences psychologiques de la maladie, de la nécessité d’un traitement particulier qui implique l’arrêt pour sa mise en place. Mais cela est difficilement envisageable pour une durée longue et moyenne (en dehors de problèmes psychologiques graves), aussi cela doit être analysé au cas par cas. Au-delà d’un certain délais (en général 6 mois, mais parfois 3 mois) le médecine conseil de la sécurité sociale peut poser des limites à cet arrêt de travail et interroger le médecin traitant sur cet arrêt, l’évolution de la maladie, les répercussions socio-professionnelles).
Par ailleurs, il existe une autre option, mais qui me paraît dommageable, c’est la déclaration d’inaptitude par le médecin du travail. Le statut d’intermittent est précaire, mais aussi complexe dans ces situations, l’ouverture de droits particuliers est délicate. Très généralement, cela induit plus d’inconvénients que d’avantages. Aussi tout orientation dans ce sens doit faire préalablement l’objet d’une étude et une analyse pour peser les avantages et les inconvénients, par exemple cela ouvre-t-il dans cette situation donnée des droits au niveau de l’AGEFIPH, quelles sont les conséquences financières de fait d’une telle décision etc. Le médecin du travail en charge de l’intermittent doit préalablement faire cette analyse et vous conseiller.
Il s’agit d’ailleurs d’une voie à n’emprunter que lorsque toutes les autres ont échoué et qu’une reconversion est envisagée (enseignement musical, ou autres métier). J’insiste sur la nécessité d’avoir une idée précise préalable sur les conséquences, sur le plan financier notamment, car de manière générale, hors statut protégé (musiciens titulaires d'orchestre avec assurance spécifique par exemple), les droits sont quasiment « nuls » ou marginaux, mais cela est à explorer.
Il est à noter que les dystonies de l’embouchure du tromboniste sont relativement fréquentes, qu’un pourcentage non négligeable de musiciens guérit et/ ou peut reprendre à un haut niveau (musicien d’orchestre par exemple).
Par ailleurs, il est préférable de ne pas évoquer votre problème de santé dans votre groupe de travail, et certainement pas à votre employeur.
Cordialement