Bonjour,
Le développement de cette excroissance, de ce diverticule au niveau du pharynx est un pharyngocèle, et celui-ci se nomme laryngocèle lorsqu’il se situe au niveau du larynx.
La première chose à savoir c’est que la présence d’un pharyngocèle est fréquente chez les instrumentistes souffleurs. Une étude faire sur les hautboïstes confirmait cette fréquence élevée en relation avec une faiblesse de la paroi à ce niveau confrontée à une pression intra orale élevée du fait du petit pertuis de l’instrument pour émettre un son. Une étude vidéofluoroscopique plus récente sur une vingtaine de trompettistes et clarinettistes mettait en évidence que tous les musiciens examinés avaient cette anomalie. Par contre aucun ne présentait de symptôme, cette anomalie était bien tolérée chez les instrumentistes. Le pharyngocèle dans ce cas précis entre pour ces auteurs dans le cadre d’un syndrome de surutilisation de cette zone qui se distend du fait d’une moindre résistance à la pression. Mais ces auteurs distinguent en réalisant parallèlement un examen avec une solution de baryum avec un test contre résistance, ces pharyngocèles non symptomatiques en lien direct avec la pratique d’un instrument à vent, de diverticules symptomatiques trouvés dans quelques cas et qui pourraient ne pas avoir un lien direct avec la pratique mais avec peut-être des anomalies en lien avec la dysphagie du fait de troubles de la pression en dehors de la pratique instrumentale lors de l’ingestion du bol alimentaire.
N’étant pas spécialiste de cette question précise, je crois qu’il vous faut voir des spécialistes non pas des musiciens, car vous ne trouverez pas de spécialistes dans ce domaine et qui connaissent bien la sphère gastro-oesophagienne. Il vous faut consulter ou reconsulter des spécialistes qui s’intéressent à ce phénomène de diverticules sur le plan fonctionnel, à charge pour eux de lire la littérature médico-chirurgicale qui s’est intéressée à ce problème chez le musicien (il y a peu d’articles mais il y en a). In fine, la décision d’un geste chirurgical pourra sur ces bases être formulée ou pas.
Docteur A. Icarre