Quand un traitement brise un vie
Je me suis rendu il y a 4 ans de cela chez un stomatologue afin d’effectuer un bilan de ma santé buccale, j’avais alors 13 ans. Absolument aucun problème à signaler, déglutition normale, respiration nasale… Ayant vu les canines maxillaires très légèrement en avant (1-2 millimètres), le docteur me conseille vivement un traitement qui consiste à arracher les deux prémolaires maxillaires postérieures afin de tout resserrer.
Je lui parle alors de ma situation particulière de musicien clarinettiste en horaire aménagé, de clarinettiste, lui dit que je compte certainement en faire mon métier et que ma pratique peut dépasser les 2 heures journalières. Il me soutient éloquemment que le traitement est sans danger aucun si ce n’est de pouvoir revenir en arrière, il m’en vante son efficacité/rapidité. Devant tant de conviction, je cédai aux arguments. On allait alors m’arracher 2 prémolaires maxillaires et ne pas toucher aux dents du bas.
Les deux prémolaires arrachées, on m’a mis la contention qui, selon le docteur, resterait dans ma bouche 8 mois durant. Les deux-trois premier mois, je ne m’apercevais de rien, si ce n’est des intenses douleurs dues aux tractions importantes exercées par les élastiques. c’est alors que, continuant toujours à pratiquer mon instrument, je m’apercevais que j’avais de plus en plus de mal à tenir sur la durée, là où je n’avais aucune limite de jeu (6 heures d’affilée par exemple), je me retrouvais incapable de tenir plus de 30 minutes. On n’y fit alors pas trop attention, pensant que le retrait de l’appareil résoudrait le problème. 6 mois plus tard, tout s’était à peu près dégradé, des problèmes de vue, de convergence oculaire que je n’avais alors jamais eu étaient apparus, par ailleurs, on me fit remarquer plusieurs fois que ma prononciation avait radicalement changé, notamment des personnes proches qui me voyaient très régulièrement telles que mon professeur de clarinette, et enfin, mon endurance en clarinette s’était encore amoindrit et me rendait incapable de tenir les 15 minutes. Lors du jeu de clarinette, je ressentais d’importantes douleurs au niveau des joues, lèvres, langue, et pire, au niveau des ATM.
Le retrait de l’appareil n’y changea rien, tout continuait à s’aggraver, il me devenait, petit à petit, quasiment impossible de pratiquer la clarinette, j’ai ainsi été contraint de stopper le conservatoire. Par ailleurs, en dehors de la clarinette, de sournoises douleurs faciales commençaient à apparaitre, régulièrement dans la journées, accompagnées d’autres symptômes :
• subluxation de l’ATM
• acouphènes
• sensation de langue qui tombe
• sensation d’oreille bouchées
• nez bouché en permanence, respiration nasale plus difficile
• béance tubaire
• problèmes de dos, podologiques
• fatigue permanente, y compris au réveil
• sensation d’avoir un creux/"trou" au niveau des incisives maxillaires
• rhinopharyngite chronique
• sensation d’avoir le menton reculé
• incisives maxillaires trop reculées par rapport aux incisives mandibulaires ce qui impose une rétraction de la mandibule à chaque fermeture de la denture
• problèmes de vue/convergence oculaire
• œil "triste" tombant sur les extrémités
D’autre part, pratiquant très régulièrement la natation (plus d’une fois par semaine (2-3)), j’étais pris d’importantes douleurs musculaires aux bras et là ou j’étais capable de nager plus de 1000m bras non-stop, il me devenait impossible d’affiler deux longueurs, j’ai donc du arrêter cette pratique aussi. Parallèlement à ça, autre aspect non moins gênant, le traitement a engendré d’importantes modifications dans l’esthétique de la face, on me fit remarquer juste après que mon visage avait radicalement changé, mon frère, qui ne m’avait alors pas vu depuis le début du traitement était alors choqué par les modifications faciales, il voyait mon visage comme "allongé", étiré, agrandi dans le sens de la hauteur. Le traitement a clairement rompu l’harmonie de départ en reculant les incisives maxillaires de plusieurs millimètres (et en modifiant la pente incisive) ce qui a impliqué un recul forcé, par guidage incisif de la mandibule, ainsi qu’un tassement de l’ATM et ses dommage irrémédiables qui vont de paires. Par ailleurs, ce recul des incisives maxillaires qui jouait avant le rôle de véritable pilier/soutient du visage a engendré un profil disgracieux ainsi qu’un sourire rentrant disgracieux. Toujours sur le plan esthétique, autre aspect moins dramatique que le précédent : le traitement a créé un important diastème (plusieurs millimètres) entre les deux incisives, inesthétique et désagréable au touché de la langue.
Finalement, un tel traitement a compromis totalement mes trois "passions", clarinette, sport et études (fatigue, céphalées, esthétique, sensations, douleurs bouche+visage importantes ultra handicapantes), et a mis à mal tous les équilibres moraux, fonctionnels/physiologique, esthétique et installé un mal-être, un manque d’aise en bouche permanent alors même que son auteur en vantait l’absence de danger.
Les erreurs commises ici par le praticien ne sont-elles point absurde ? Sinon, comment peut-on sciemment affirmer qu’un recul aussi important des incisives maxillaires qui jouent un rôle de véritable pilier et concentre à elles seules la totalité de l’appuie que le clarinettiste à sur son bec, oui, comment affirmer qu’un tel changement morphologique (recul du bloc incisif + modification de la pente incisive) n’aura aucun impact sur le jeu de la clarinette. Pire encore, comment omettre de dire au patient les important préjudices qu’il s’apprête à subir : diastème, effondrement profil, perte soutient visage, massacre des ATM, recul forcé du menton et autres problèmes non moins gênants et handicapants.
Voici mon témoignage, j’attends éventuellement vos conseil, je suis dans le sud de la France.
cordialement