Cubitus. Anatomie artistique. Leçon 36
Le corps du cubitus
Os de l’avant-bras
Le squelette de l’avant-bras est formé de deux os longs, placés l’un à côté de l’autre, le cubitus en dedans, le radius en dehors. Ces deux os sont articulés entre eux à leurs extrémités et séparés dans le reste de leur étendue par un espace elliptique, l’espace interosseux. Lorsque le membre supérieur est allongé le long du corps et l’avant-bras en supination, les deux os sont dirigés de haut en bas et de dedans en dehors et font avec l’humérus un angle obtus ouvert en dehors. Le cubitus déborde le radius en haut ; mais l’extrémité inférieure du radius est plus volumineuse et descend plus bas que celle du cubitus. Toutefois, le cubitus est plus long que le radius.
Le cubitus est un os long et pair. Son corps, prismatique et triangulaire, est légèrement convexe en dedans. L’extrémité supérieure, volumineuse, est constituée par deux apophyses, qui par leur réunion à angle droit, forment une grande cavité articulaire, ouverte en haut et en avant (grande cavité sigmoïde), destinée à la trochlée humérale. L’apophyse antérieure horizontale se nomme apophyse coronoïde, l’autre apophyse verticale se nomme olécrane. Sur le côté externe de cette extrémité supérieure se trouve également une petite surface articulaire (petite cavité sigmoïde) destinée à la tête du radius. L’extrémité inférieure est petite : elle présente en dehors une tête osseuse (petite tête du cubitus) qui s’articule avec le radius, et en dedans une apophyse cylindrique (apophyse styloïde).
Le cubitus, ainsi nommé parce qu’il constitue essentiellement le coude. C’est le plus long et le plus volumineux des deux os de l’avant-bras.
Le cubitus est le plus long des os de l’avant-bras, il est situé en dedans du radius, entre la trochlée humérale et le corps. Cet os est solidement articulé ; en haut avec la trochlée humérale, sur laquelle il ne peut exécuter que des mouvements de flexion et d’extension ; en bas avec le pyramidal, en dehors avec le radius. Situé à la partie interne de l’avant-bras, il est dirigé un peu obliquement, de haut en bas, de dedans en dehors, de sorte qu’il forme avec l’humérus un angle saillant en dedans. Pour étudier le cubitus, on doit supposer le squelette debout, les bras pendants et la paume de la main tournée en avant. On lui décrit un corps et deux extrémités.
Le corps du cubitus
Faces
On distingue les faces antérieure, postérieure et interne. Toutes trois diminuent progressivement de largeur de haut en bas.
Face antérieure
Elle est large en haut et en se rétrécissant jusqu’à la partie inférieure. Cette face est légèrement excavée dans ses trois quarts supérieurs où s’insère le muscle fléchisseur commun profond des doigts. Elle est arrondie dans son quart inférieur et présente à ce niveau quelques rugosités qui répondent à l’insertion du carré pronateur. On remarque un peu au-dessus de sa partie moyenne le trou nourricier de l’os, il pénètre dans l’os de bas en haut, c’est-à-dire dans une direction précisément inverse de celle que présente le conduit nourricier de l’humérus.
Légèrement convexe, plus large en haut, la face postérieure regarde en arrière et un peu en dehors. Elle est divisée par une crête longitudinale à peu près parallèle au bord externe, en deux parties : l’une externe, l’autre interne. La partie externe est traversée par des crêtes obliques en bas et en dehors qui séparent les unes des autres les zones d’insertion des muscles long abducteur du pouce, le court extenseur du pouce, long extenseur du pouce, et extenseur propre de l’index. La partie interne, légèrement excavée, est subdivisée elle aussi dans sa partie supérieure en deux surfaces secondaires par une crête oblique en bas et en dedans ; au-dessus de la crête se trouve la surface triangulaire d’insertion du muscle anconé ; au-dessous, la face postérieure répond au muscle cubital postérieur.
Face interne
Plus large en haut, va en se rétrécissant jusqu’à sa partie inférieure. Cette face est lisse, séparée de la peau par l’aponévrose antibrachiale par quelques fibres du fléchisseur profond des doigts et du cubital antérieur, elle ne donne insertion qu’à ces muscles. Cette face est facilement sentie sous la peau, surtout à la partie inférieure, où elle est placée immédiatement au-dessous de l’aponévrose. Cette face donne insertion dans ses deux tiers supérieurs au muscle fléchisseur commun profond des doigts ; elle est sous-cutanée en bas.
Les bords
L’un est antérieur ou interne, un deuxième externe, le troisième postérieur.
Bord antérieur. Il est mousse et s’étend de la partie interne de l’apophyse coronoïde à l’apophyse styloïde ; il est recouvert par le fléchisseur profond des doigts dans ses deux tiers supérieurs, et il donne insertion au carré pronateur dans son quart inférieur.
Bord externe.
Ce bord est encore appelé crête interosseuse parce qu’il donne attache au ligament interosseux. Il est mince et tranchant dans sa partie moyenne. Il est mousse en bas, cela signifie qu’il s’arrondit en bas se rapprochant de la tête du cubitus. En haut il s’élargit, et ce bord externe se bifurque ; les deux branches de bifurcation s’étendent jusqu’aux deux extrémités de la petite cavité sigmoïde du cubitus et limitent avec celle-ci une surface triangulaire déprimée et rugueuse pour l’insertion du court supinateur ; c’est la surface sous-sigmoïdienne. La crête qui limite en arrière la surface sous-sigmoïdienne est très saillante à son extrémité supérieure où elle donne attache au faisceau moyen du ligament latéral externe.
Bord postérieur
Il est situé sous l’aponévrose. Le bord postérieur est contourné en S italique très allongé. Il est très accentué dans sa partie moyenne ; en bas, il disparaît insensiblement sur le quart inférieur de l’os ; en haut, ce bord se divise en deux crêtes qui se dirigent vers les bords de l’olécrâne. Il donne attache, dans ses trois quarts supérieurs, au muscle fléchisseur commun profond des doigts, au cubital antérieur et au cubital postérieur.