Troubles musculo-squelettiques chez les artistes
Syndrome de surmenage non spécifique chez les artistes
La deuxième famille est constituée par les syndromes fonctionnels douloureux. Le diagnostic est plus délicat. La zone douloureuse est moins précise, on ne retrouve pas d’inflammation, et la douleur est plus volontiers située sur le muscle que sur l’espace tendineux (contrairement aux affections appartenant à la première famille comme les tendinopathies). Cette note douloureuse musculaire spontanée ou provoquée est particulièrement nette dans le cas des douleurs trapéziennes, cervico-scapulaires et brachiales. On va les retrouver plus volontiers chez des artistes dont la pratique les expose à des postures inadéquates, comme la tête projetée en avant, les épaules enroulées, avec un relâchement de la ceinture abdominale et un manque de soutien de la ceinture scapulaire. En dehors de la palpation douloureuse globale des muscles, il y a souvent des points algiques plus précis qui viennent se superposer à ceux que l’on peut retrouver dans les syndromes fibromyalgiques [2], et si l’association est possible, ce diagnostic dans ce cas est à porter avec beaucoup de prudence, en s’accordant du temps dans la durée pour s’orienter dans cette direction pathologique et en ayant éliminé l’ensemble des diagnostics différentiels, notamment les syndromes fonctionnels algiques que l’on rencontre fréquemment chez les musiciens par exemple.
Ces syndromes fonctionnels diffus sont plus généralement bilatéraux et diffus, mais peuvent aussi se localiser sur une partie du membre, d’un groupe musculaire, les muscles épicondyliens par exemple. Syndrome qu’il faudra distinguer des syndromes des loges, que l’on connaît mieux chez le sportif, mais que l’on peut rencontrer également dans les pratiques artistiques, aux membres supérieurs et inférieurs.
« On entend par syndrome de loges l’élévation pathologique de la pression des tissus dans un compartiment musculaire, le syndrome des loges déterminant une souffrance à la fois musculaire et nerveuse dont la sévérité est éminemment variable. On le rencontre essentiellement au niveau des jambes mais parfois dans d’autres localisations (avant-bras+++) »