Troubles auditifs du musicien

Risque auditif du musicien

 

Pour décrire le ressenti d’un musicien qui est en train de perdre son audition, nous ne ferons que citer Beethoven, qui dans une lettre à ses frères parle de son vécu face à la surdité1 : « Mais songez, que depuis six ans, je suis atteint d’un mal tenace, aggravé encore par l’ignorance des médecins. Abusé par eux, espérant d’année en année une amélioration, forcé enfin d’envisager l’éventualité d’une maladie durable, doué d’un tempérament vif et ardent, accessible aussi aux distractions qu’offre la société, il me fallut m’isoler de bonne heure, mener une vie solitaire. Quand, parfois je voulais passer outre, je me trouvais durement rappelé à la réalité par la triste expérience, sans cesse renouvelée, de ma surdité. Et pourtant, je n’avais pas encore le courage de dire aux hommes : Parlez plus haut, criez, car je suis sourd ! Ah ! Comment me serait-il possible d’avouer la faiblesse d’un sens, qui devrait atteindre, chez moi, une plus grande perfection que chez d’autres, d’un sens que j’ai possédé autrefois au plus haut degré, à un degré tel que peu de musiciens ne l’ont certainement eu. » Beethoven

Le risque auditif est certainement celui qui est le plus intrinsèquement lié à la pratique musicale. De nombreuses études confirment le risque lié au niveau sonore au sein des organisations orchestrales et plus encore dans les groupes de musique rock, folk, pop et variétés. Le type de répertoire, le style de musique, la zone de jeu, la réverbération, le retour sonore interviennent dans le niveau de risques. Ainsi le niveau sonore au sein d’un orchestre symphonique se situe entre 85 et 110 dB A, et entre 90 et 120 dB pour les orchestres rock.

Ces troubles concernent plus particulièrement dans les orchestres symphoniques les instrumentistes à vent et les percussions. Dans les autres configurations musicales, de musique amplifiée, l’ensemble des musiciens exposés à de hauts niveaux sonores présentent un risque auditif sérieux à moyen et long terme ou un risque d’accident aigu.
L'exposition à un niveau sonore élevé peut entraîner selon l'intensité sonore, la durée de l'exposition, des troubles divers :

Hypoacousie
Hyperacousie
Acouphènes
Diplacousie
Fatigue auditive
Intolérance au bruit
Céphalées, nervosité, insomnie
Trouble psychologique : stress, anxiété
Accident traumatique sonore aigu

De ces troubles, le plus fréquemment rencontré est l'hypoacousie en relation avec des traumatismes auditifs répétés. Les conséquences d'une hypoacousie (surdité) chez le musicien peuvent être une perception altérée de la sensation de hauteur sonore (tonie), une perception différente de la hauteur sonore d'une oreille par rapport à l'autre pour un même son (diplacousie), la perception de sons qui n'existent pas physiquement (acouphènes).

Les symptômes
Les symptômes peuvent être des sifflements d’oreille, une sensation auditive « cotonneuse » après un concert, une diminution de l'acuité auditive. Parfois aussi des symptômes moins spécifiques tels que des céphalées, de la nervosité, une insomnie sont constatés.

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