Syndrome de surmenage non spécifique, instruments à cordes
Syndrome de surmenage par zone anatomique
Membres supérieurs
Les instruments à cordes frottées imposent un jeu asymétrique au niveau des membres supérieurs et des exigences particulières et différentes des deux côtés du corps. Les deux mains peuvent être affectées par des overuse ou misuse.
Membre supérieur droit
Les muscles fléchisseurs et extenseurs de la main droite sont utilisés pour contrôler l’archet ; soumis à ces efforts répétés, ils souffrent fréquemment de tensions, ainsi que de surmenages spécifiques et non spécifiques.
Membre supérieur gauche
L’inclinaison (déviation ulnaire excessive) ulnaire de la main gauche et souvent la pronation excessive de l’avant-bras droit les exposent à des tensions en chaîne au niveau du membre supérieur droit ainsi que des muscles angulaires et trapèzes sur leurs insertions au rachis cervical.
Pouce gauche
La position particulière du pouce sous le manche peut être l’objet de tensions, d'une déviation articulaire ; une pince trop serrée sur le manche est également un générateur de tensions en chaîne.
Epaules
Les épaules, et plus largement la ceinture scapulaire, jouent un rôle important dans le jeu des instrumentistes à cordes. La ceinture scapulaire va assurer une stabilité du membre supérieur et ainsi permettre la fluidité des gestes aux extrémités en assurant le port du membre et le travail statique. La posture asymétrique fait que l’on trouve fréquemment une épaule gauche plus haute que la droite. Dans les mauvaises utilisations, on peut retrouver des épaules enroulées en avant. Les douleurs au niveau de la ceinture scapulaire et des épaules sont retrouvées fréquemment chez ces musiciens. L’apprentissage d’une bonne utilisation de la ceinture scapulaire, d’une bonne ouverture des épaules et l’élaboration du geste physiologique sur le plan biomécanique lors du mouvement en chaîne fermée, du membre supérieur droit notamment, font partie des éléments de base d’une bonne posture à l’instrument. Ces principes vont intervenir à titre préventif, ainsi que dans la réadaptation d’un geste à l’instrument après un syndrome de surmenage.
Rachis et les structures musculo-squelettiques du dos
Haut du dos, le rachis cervical
Les douleurs du haut du dos sont fréquentes chez les musiciens à cordes frottées du fait du maintien des postures nécessaires pour jouer de leur instrument et de la dynamique qu’ils doivent donner aux mouvements pour jouer de l’instrument, l’intensité, la vitesse, la forme de mouvement voulue par exemple. La posture de la tête, le maintien de l’instrument et de la posture des bras sont soutenus par l’activité musculaire des muscles du dos. La position de la tête en flexion pour maintenir le violon et l’alto peut conduire à des douleurs à ce niveau, mais aussi au niveau des muscles trapèzes et angulaires. Les tensions musculaires sont très fréquentes. Les interfaces, épaulières, mentonnières, doivent permettre une meilleure adaptation de l’instrument à la physiologie du musicien. Le réglage de ces interfaces est important, ainsi que la mise en place d’une bonne posture à l’instrument.
Des consultations spécifiques préventives peuvent être faites par des personnes formées à la Médecine des arts® pour conseiller notamment les plus jeunes à une posture physiologique.
Milieu et bas du dos (rachis dorsal et lombaire)
La position assise prolongée, une posture souvent relâchée, pour le violoniste par exemple, ou la position penchée en avant pour le contrebassiste vont solliciter les muscles du dos. Le contrebassiste a également des postures contraintes par l’instrument, penché en avant, qui vont mettre en tension le dos. Les tensions sont fréquentes à ce niveau.
En orchestre, les instrumentistes à cordes jouent en position assise. Les contrebassistes ont un siège haut. On trouve aujourd’hui des chaises adaptées aux différents types d’instrument, chaise de violoncelliste, chaise de contrebassiste. Ces chaises sont le plus souvent réglables, notamment pour les contrebassistes, La chaise doit avoir un certain confort et privilégier une posture physiologique et une bonne stabilité. L’ergonomie du matériel fait partie intégrante d’un programme préventif des TMS (troubles musculo-squelettiques) pour le musicien. Il existe aujourd’hui des matériels réglables à la morphologie du musicien. Mais l’ergonomie ne fait pas tout, l’hygiène de vie, le rythme de travail, le stress interagissent et vont favoriser ou à l’inverse limiter les risques de TMS.