Rock et pop stars, plus de succès mais une mortalité précoce
Souffrance dans l'enfance du musicien, plus de risque de mortalité précoce
Les causes de décès ont été classées en deux catégories, d’une part les décès relatifs à la consommation de drogue et d’alcool et la prise de risque particulière – accident -, et d’autre part les décès tels que les suicides, violences en relation ou pas avec la consommation de drogue, ainsi qu’une catégorie « autres ».
L’équipe d’universitaires britanniques a évalué la durée de vie des stars en les comparant à celle de la population générale dans la période correspondante. Dans la période étudiée, 137 décès ont été relevés. Parmi elles, 18,2 % sont décédés d’overdose de drogue ou d’alcool, 15,3 % de cause cardiaque, 18,2 % de cancer, 7,3 % de maladie chronique liée à la drogue ou à l’alcool (cirrhose), 5,1 % d’accident, 2,9 % de suicide, 5,8 % par violence, 13,9 % d’accident et 13,9 % d’autres causes. L’âge moyen de la mort d’une rock star est de 45 ans aux Etats-Unis et de 39 ans en Europe.
L’espérance de vie des stars célèbres est nettement inférieure à la population générale durant les 25 années qui suivent le début de leur célébrité. Passé cette période, les stars célèbres ont une espérance de vie qui rejoint celle de la population générale.
Jouer en solo, deux fois plus de risque de mortalité précoce, que de jouer en groupe
Il existe également des particularités intrinsèques à cette population. L’espérance de vie n’est pas similaire selon le rôle social et interrelationnel de la star. Ainsi les stars solos ont deux fois plus de risque de décéder précocement qu’un artiste faisant partie d’un groupe. Devenir célèbre au sein d’un groupe semble jouer un rôle protecteur. Il n’y a pas d’effet de genre, le risque de décès est identique selon le sexe de la star. Il n’y pas non plus un risque accru selon l’âge de début de la célébrité. Par contre ce risque est supérieur pour le groupe ethnique non-blanc et de nationalité américaine.
Facteurs socio-familiaux dans l'enfance du musicien, un risque significatif
Les facteurs socio-familiaux représentent un paramètre important du risque. Près de la moitié de stars décédées précocement (47,2%) du fait de la drogue, de l’alcool ou d’un acte de violence avait un facteur de risque relié à leur enfance (abus physique, sexuel, émotionnel, parent déprimé, suicidaire, malade mentale ou consommateur de drogues.) et pour 80% des stars décédées précocement un membre de leur famille était décédé d’un abus de drogue/alcool ou de violence.
L’art se nourrit parfois des difficultés de l’enfance. Les managers et les média comme les stars eux-mêmes doivent connaître le sur-risque lié à la célébrité et l’importance comme facteur de risque de l’histoire personnelle du sujet et de la manière dont il a pu la métaboliser. La prise de risque, les addictions ne sont pas un symbole du succès, mais pour la rock star les stigmates souvent de sa propre histoire catalysée par le succès et sa médiatisation. La prolifération des émissions de télévision qui font de la célébrité un produit qui peut paraître accessible à chacun avec une puissance médiatique sans précédent rend d’autant plus fragiles les personnes qui n’y sont pas préparées. L’accompagnement des participants devrait faire partie du code déontologique de ces producteurs, car ils risquent de précipiter les personnes les plus fragiles dans une arène où les risques sont de fait bien réels. Dans cette situation, se faire aider par des personnes compétentes va permettre de gérer ce risque. La carrière solo majore ce risque de mortalité précoce et cet accompagnement devient alors nécessaire pour traverser cette célébrité sans encombre. Il n’y a rien d’inéluctable issu de son passé que l’on ne sait prévenir, c’est le cas des addictions et des risques de mortalité précoce des stars du showbiz, mais il est essentiel de connaître ces risques pour s’en prémunir.
Rédacteur Docteur Arcier pour Médecine des arts®
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Bibliographie
1. M. A. Bellis, K. Hughes, O. Sharples, T. Hennell, K. A. Hardcastle. Dying to be famous: retrospective cohort study of rock and pop star mortality and its association with adverse childhood experiences. BMJ Open, 2012; 2 (6): e002089 DOI: 10.1136/bmjopen-2012-002089
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