Rachis. Généralités. Anatomie artistique. Leçon 23
Caractères généraux des vertèbres
Conformées sur le même type, les vertèbres, quelle que soit la région à laquelle elles appartiennent, présentent des caractères généraux, qui permettent toujours de les reconnaître entre les différentes pièces du squelette.
Les vertèbres sont des os courts, symétriques.
Toute vertèbre présente essentiellement :
1° une masse compacte, formant sa partie antérieure et appelée corps vertébral ;
2° un trou ou plutôt un canal, placé immédiatement en arrière du corps, le trou ou canal vertébral ;
3° un prolongement médian, l’apophyse épineuse, placée en arrière du trou ;
4° deux prolongements latéraux à direction transversale, les apophyses transverses ;
5° quatre autres prolongements, deux de chaque côté, à direction plus ou moins verticale, les apophyses articulaires ;
6° deux portions élargies ou lames, étendues des apophyses épineuses aux apophyses articulaires ;
7° enfin deux portions amincies ou pédicules, réunissant le corps vertébral à tout ou partie de la masse apophysaire.
1° Corps de la vertèbre
C’est la partie la plus antérieure de la vertèbre et plus volumineuse, celle qui concourt à donner à la colonne vertébrale sa solidité et sa résistance. Les corps vertébraux lui confèrent aussi toute son aptitude à supporter le poids du corps. Surtout à partir de T4, les corps vertébraux, qui se succèdent de haut en bas, deviennent de plus en plus volumineux afin de s’adapter à l’accroissement progressif du poids corporel.
Il affecte la forme d’un cylindre et, par conséquent, nous offre à considérer deux bases ou faces et une circonférence.
Les deux faces sont horizontales et se distinguent en face supérieure et en face inférieure. L’une et l’autre présentent à leur centre une surface criblée de petits trous, que circonscrit une zone annulaire légèrement en saillie et formée de tissu compact.
La circonférence, excavée dans le sens vertical en avant et sur les côtés, présente une gouttière horizontale dirigée d’un côté à l’autre. En arrière, elle est plane ou même excavée dans le sens transversal, pour constituer la paroi antérieure du trou vertébral. On y remarque à sa partie moyenne une série d’orifices, très variables en nombre et en dimensions : ils sont destinés à livrer au passage aux canaux veineux, qui amènent dans les veines longitudinales du rachis le sang veineux du corps de la vertèbre.
2° Trou vertébral
Compris entre la face postérieure du corps vertébral et l’apophyse épineuse, le trou vertébral affecte la configuration d’un triangle, que ses angles plus ou moins arrondis tendent à ramener à la forme circulaire. Les trous vertébraux, en se superposant, constituent dans leur ensemble un long canal, le canal rachidien, dans lequel se logent la moelle épinière et ses annexes.
3° Apophyse épineuse
Un processus épineux se détache de l’arc vertébral au niveau de la jonction des deux lames et se projette vers l’arrière en empiétant sur la vertèbre sous-jacente.
Placée sur la ligne médiane comme le corps, l’apophyse épineuse se dirige directement en arrière sous la forme d’une épine, d’où le nom qui lui a été donné. On lui distingue :
1° une base, qui la rattache à la vertèbre ;
2° un sommet, parfois légèrement dévié de la ligne médiane, qui vient se mettre en rapport avec la peau ;
3° deux faces latérales, l’une droite, l’autre gauche, en rapport avec les muscles spinaux ;
4° un bord supérieur, plus ou moins tranchant ;
5° en bord inférieur, généralement plus épais que le précédent et aussi beaucoup plus court.
4°. Apophyses transverses
Ils se détachent latéralement de la zone de jonction entre la lame et le pédicule et se projettent latéralement et vers l’arrière. Au nombre de deux, l’une gauche et l’autre droite, les apophyses transverses se dirigent transversalement en dehors, comme leur nom l’indique. Comme les apophyses épineuses, chaque apophyse transverse possède :
1° une base, qui la soude à la vertèbre ;
2° un sommet, qui est libre ;
3° deux faces, l’une antérieure et l’autre postérieure ;
4° deux bords, l’un supérieur et l’autre inférieur.
5°. Apophyses articulaires
Quatre processus articulaires, deux supérieurs et deux inférieurs, naissent également des zones de jonction entre les lames et les pédicules.
Les apophyses articulaires, ainsi appelées parce qu’elles servent à l’articulation des vertèbres entre elles, sont au nombre de quatre : deux supérieures ou ascendantes et deux inférieures ou descendantes. Placées symétriquement de chaque côté du trou vertébral, les unes et les autres débordent, soit en haut, soit en bas, le niveau de l’arc osseux qui limite cet orifice. Les apophyses articulaires supérieures s’articulent avec les apophyses articulaires inférieures de la vertèbre qui est au-dessus ; et vice versa, les apophyses articulaires inférieures s’articulent avec les apophyses articulaires supérieures de la vertèbre qui est placée immédiatement au-dessous.
6°. Lames vertébrales
Les lames vertébrales s’étendent des pédicules à l’apophyse épineuse et limitent en arrière le trou vertébral. Les lames vertébrales sont au nombre de deux, l’une droite, l’autre gauche. Aplaties et quadrilatères, elles constituent la plus grande partie de la paroi postéro-latérale du trou rachidien. En raison de sa configuration, on distingue à chaque lame : une face antérieure, qui regarde la moelle ; une face postérieure, que recouvrent les muscles spinaux ; deux bords, l’un supérieur, l’autre inférieur ; une extrémité interne, qui se confond avec la base de l’apophyse épineuse ; une extrémité externe, enfin qui se soude soit avec l’apophyse transverse, soit avec les apophyses articulaires. Au point de vue de leur direction, les lames vertébrales ne sont pas verticales, mais légèrement obliques en bas et en arrière. Il résulte, on le conçoit, d’une pareille disposition : 1° que, pour chaque trou rachidien, la circonférence inférieure est plus grande que la circonférence supérieure ; 2° que, sur le squelette monté, chaque lame vertébrale déborde en arrière, par son bord inférieur, la lame vertébrale qui est immédiatement au-dessous et qui appartient à la vertèbre suivante.
7°. Pédicules
On désigne, sous ce nom, les deux portions osseuses minces et étroites qui, de chaque côté, réunissent la base de l’apophyse transverse et les deux apophyses articulaires correspondantes à la partie postérieure et latérale du corps vertébral. Elles se présentent sous la forme de deux colonnettes osseuse. Les pédicules limitent ainsi, sur les côtés, le trou de la vertèbre. Il est à remarquer que leurs deux bords ne sont pas rectilignes, mais décrivent deux courbes qui se regardent par leur convexité : relativement large à ses deux extrémités, chaque pédicule présente donc son minimum de hauteur à sa partie moyenne et possède ainsi deux échancrures, l’une supérieure, l’autre inférieure. Ces échancrures correspondent exactement aux échancrures similaires des vertèbres voisines. Elles circonscrivent ainsi, sur les côtés de la colonne vertébrale, une série régulière d’orifices, qui donnent entrée dans le canal rachidien et portent pour cette raison le nom de trous de conjugaison. Les trous de conjugaison sont au nombre de deux (l’un droit, l’autre gauche) pour chaque espace intervertébral, et l’on peut définir chacun d’eux : l’orifice compris entre l’échancrure supérieure d’une vertèbre quelconque et l’échancrure inférieure de la vertèbre qui se trouve immédiatement au-dessus.
Vertèbre type
Le corps vertébral sur lequel vient se fixer en arrière l’arc postérieur, en forme de fer à cheval, qui limite avec la partie postérieure du corps le canal vertébral. Cet arc supporte les massifs des articulations interapophysaires : un droit, un gauche. Ils s’implantent sur le corps vertébral par les pédicules. Les parties droite et gauche, en arrière des massifs articulaires postérieurs, s’appellent les lames. De plus les apophyses transverses (droite et gauche) qui s’implantent sur l’arc postérieur et l’apophyse épineuse qui se fixe en arrière de l’arc postérieur en son milieu.