Prince
Prince et les painkillers
Les publications au sujet de la mort de Prince les jours suivants précisaient que si la cause de sa mort n’était pas clairement définie, une surdose de substances opiacées pourrait être en cause.
Le site TMZ avait déjà annoncé, le 15 avril, soit six jours avant son décès, que l'avion privé du chanteur avait fait un atterrissage d'urgence à Moline (Illinois), quelques heures après un concert à Atlanta (Géorgie). « De multiples sources nous disent que Prince a été amené d'urgence à l'hôpital et que les docteurs lui ont fait un « save shot » (injection de neutralisation), ce qui est typiquement administré pour contrecarrer les effets d'un opiacé », expliquait le site people.
« Nos sources soulignent que les docteurs avaient conseillé à Prince de rester hospitalisé pour 24 heures, que son entourage avait demandé une chambre privée mais que quand on leur a répondu que ce n'était pas possible, Prince et compagnie ont décidé de partir », ajoute TMZ. Le « Kid de Minneapolis » a alors reçu l'accord de sortie de l'hôpital trois heures plus tard et a repris l'avion pour rentrer chez lui mais il « ne se sentait pas bien » en quittant l'établissement.
Une information de la chaîne américaine CNN affirme que des médicaments opiacés ont été découverts sur le chanteur au moment de son décès. Une perquisition dans la résidence de l'artiste, à Paisley Park, a également permis aux policiers de mettre la main sur plusieurs boîtes d'antidouleur.
Prince avait appelé à son chevet en urgence un spécialiste des addictions pour le débarrasser d’une dépendance aux médicaments antidouleurs, mais il est mort avant d’avoir pu consulter, a fait savoir mercredi 4 mai l’avocat du médecin.
Reconnu pour son traitement des addictions à l’alcool, aux drogues, mais aussi aux médicaments, le docteur californien Howard Kornfeld a été contacté le 20 avril par des représentants de l’artiste, a indiqué son conseil, William Mauzy, au quotidien Minneapolis Star Tribune. Il « était en situation médicale d’urgence », a expliqué l’avocat.
Dans l’impossibilité de se rendre à Minneapolis le 21, Howard Kornfeld a dépêché sur place son fils, Andrew, assurant qu’il serait lui-même sur les lieux le 22. « Il était prévu de l’examiner et de définir un traitement », a indiqué William Mauzy, expliquant que le médecin « planifiait une mission de survie ».
Les opiacés, tels que la méthadone ou la morphine, sont des substances dérivées de l'opium prescrites comme antidouleur et peuvent engendrer une forte dépendance.
Ces médicaments antidouleur (qui contiennent de l’opium) sont responsables d’une vague d’overdoses qui frappe les Etats-Unis depuis plusieurs années. En 2014, 14 000 personnes sont mortes d’une overdose impliquant ces médicaments,
selon les données du Centre de prévention et de contrôle des maladies (CDC).[Le Monde 04/05/2016]
« Très fortement suspectés d’avoir causé la mort de Prince le 21 avril dernier, les « painkillers » (antalgiques) dérivés de l’opium sont devenus un véritable problème de santé publique aux Etats-Unis et au Canada. Le nombre de décès par surdose due aux opiacés a quadruplé depuis 1999, causant la mort de plus de 165 000 personnes en 15 ans aux USA. Désormais, ils font plus de victimes que les accidents de la circulation.
L’Amérique a un réel problème avec les painkillers (littéralement les « tueurs de douleur »), ces médicaments dérivés de l’opium dont la fonction est de soulager la souffrance mais qui peuvent vite créer une accoutumance comparable à celle causée par l’héroïne.
Alors qu’auparavant ces opiacés - appelés également opioïdes - n’étaient prescrits que pour des maladies graves comme des cancers en phase terminale, pour des maux de tête chroniques ou pour la souffrance post-opératoire, on les fournit de plus en plus sur ordonnance pour de l’arthrose, voire pour un mal de dos.
Comme Prince semble-t-il, de nombreuses célébrités se sont laissées entraîner dans cette insidieuse spirale de la dépendance. L’un des exemples les plus connus reste celui du quarterback des Green Bay Packers, Brett Favre, sacré trois années de suite (1995-1996-1997) meilleur joueur de NFL (le championnat de football américain) et devenu « accro » au Vicodin ainsi qu’à l’alcool. Le Vicodin est un médicament antidouleur régulièrement prescrit à ceux qui pratiquent des sports de contact comme le hockey ou le football où les chocs sont violents. C'est aussi la substance de prédilection du fameux Dr House de la série télé du même nom.
Pour Jessica Turmel, intervenante au Groupe de recherche et d’intervention psychosociale (GRIP) à Montréal, la mort de Prince n’est pas sans rappeler celle de Michael Jackson en 2009.
Ce dernier est mort d’un arrêt cardiaque après s’être fait injecter des médicaments par son médecin.
«Les célébrités prennent souvent des médicaments contre l’anxiété et le stress en raison des pressions de leur métier», dit cette experte en toxicomanie.
« Il y a des médecins qui sont en admiration devant les célébrités et qui feraient n’importe quoi pour les satisfaire », a déclaré à la chaîne ABC le Dr Andrew Kowal, directeur d’une clinique de traitement de la douleur à Burlington, dans le Massachussetts. « Et certaines célébrités ont l’argent nécessaire pour payer ce qu’il faut, et pour avoir des médecins complaisants dans chaque ville », a-t-il poursuivi.[RFI hebdo 29/04/2016]
Rédacteur. Docteur Arcier, président fondateur de Médecine des arts®
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