Plan

Peinture

Nom masculin
Plan est d’un grand usage et d’une application fort importante dans le langage de la peinture, où il signifie la succession des lignes parallèles sur lesquelles sont, relativement à notre vue, les objets à mesure que leur position les éloigne de nous et nous les montre sur le terrain, l’un au-delà de l’autre ; ce que la peinture imite, en les figurant l’un au-dessus de l’autre, sur le plan vertical du tableau, avec le soin de faire subir à chacun la réduction de dimension voulue par les lois de la perspective.
Rigoureusement parlant, il y a, dans le tableau comme dans la nature, autant de plans que de lignes parallèles perceptibles entre le spectateur et le point le plus reculé de l’horizon. Toutefois, le peintre choisit à volonté un certain nombre de ces lignes sur lesquelles il échelonne et arrête les objets principaux de sa composition, et qu’il appelle premier plan, deuxième plan, troisième, quatrième plan. Les plans intermédiaires à ces plans principaux, et qui servent comme de passage de l’un à l’autre, restent sans désignation. Ainsi, on dit qu’une figure est sur le premier plan et une autre sur le second ; mais on ne détermine pas, on néglige les plans qu’occupent chacun des pavés du plancher, chaque caillou ou chaque brin d’herbe du sol, entre ces deux figures.
L’art de bien établir les plans principaux pour obtenir une belle ligne de composition et faire que les objets ne s’offusquent pas l’un l’autre, ne produisent pas des ressauts trop brusques, est une partie importante de la composition.
On appelle premier plan celui qui semble le plus près du spectateur, c’est-à-dire qui occupe la partie la plus basse du tableau. L’usage est de placer les figures principales un peu plus hautes, sur le second plan. Quand on dit que les figures d’un tableau ont dix-huit pouces, trente pouces, trois pieds, six pieds de proportion, cela s’entend de la mesure de ces figures principales, les autres subissant, chacune selon le plan qu’elle occupe relativement à celles-là, les modifications voulues par la perspective.
On dit qu’une figure n’est pas à son plan lorsque, relativement au point qu’elle occupe sur la toile, elle n’a pas les dimensions voulues par les lois de la perspective linéaire, ou que, par quelque défaut soit de perspective aérienne, soit de clair-obscur, elle paraît ou plus rapprochée ou plus éloignée qu’il ne faudrait. Dans ce dernier cas, on dit aussi, et mieux peut-être, qu’une figure avance, qu’une figure s’enfonce trop.
On dit encore, en parlant d’une tête ou d’une figure peinte, que les plans sont bien sentis, finement sentis, savamment exprimés, lorsque les parties les plus saillantes se distinguent de celles qui le sont moins, dans un juste rapport ; lorsque le passage de l’une à l’autre n’est pas heurté, et s’établit, ainsi qu’il est dans la nature, suivant le système musculaire considéré dans un sujet bien conformé. Dans un tableau ou même d’une statue qu’ils sont faits par plans, lorsque cette succession de parties étroites en saillie de parties plus larges, dont se compose la face des objets en relief, n’est pas ménagé par des dégradations de tons et des contours de trait assez doux ; et on dit encore qu’un peintre opère par petits plans lorsqu’il multiplie ces passages plus que n’exige l’imitation de la nature vue en grand.
Edouard Rouveyre. Comment apprécier les croquis, esquisses, études, dessins, tableaux, aquarelles, pastels, miniatures. Librairie G. Baranger fils, 1911


Médecine des Arts®    
715 chemin du quart 82000 F-Montauban
Tél. 05 63 20 08 09 Fax. 05 63 91 28 11
E-mail : mda@medecine-des-arts.com
site web : www.medecine-des-arts.com

Imprimer
Sommaire

Association

Faire un don
Adhérer

Formation Médecine des arts-musique

Cursus Médecine des arts-musique