Nodules sur les cordes vocales chez le chanteur et le comédien
Traitement et prévention des nodules vocaux
Comment confirmer le diagnostic de nodule vocal ?
La vidéo-laryngo-stroboscopie fera le diagnostic et visualisera les lésions.
Le Huche distingue plusieurs types de nodules [4] :
- le nodule épineux, en forme de petit spicule blanchâtre ;
- le nodule oedémateux, de consistance molle (nodule récent) ;
- le nodule fibreux, de consistance ferme et d’aspect plus ou moins rugueux (lésion ancienne) ;
- la nodosité, nodule de volume important (3 à 4 mm) ;
- les kissing-nodules ou nodules en miroir, lésion bilatérale dont la fréquence est grande. L’un des deux est en général plus volumineux que l’autre. [5]
Quel est le traitement du nodule vocal ?
Le diagnostic réalisé, la première étape pour le chanteur et le comédien est de bien comprendre les mécanismes lésionnels. Le comportement vocal est une partie intégrante de la lésion et de la solution à ce problème. Aussi le travail thérapeutique vocal va de manière impérative rechercher les moyens pour reconstruire les capacités vocales sans forçage dans la voix chantée ainsi que dans la voix parlée. Quelles que soient les solutions envisagées à terme selon le type de nodule et le mode évolutif du nodule, rééducatives ou chirurgicales, il sera nécessaire d’apprendre ou de réapprendre le geste vocal.
Le traitement devra être engagé par des personnes formées spécifiquement dans le domaine de l’art vocal. Il va reposer d’abord sur le repos vocal, des séances d’orthophonie et des exercices de chant appropriés.
Quelle est la prévention des nodules vocaux ?
Kissing nodulesLe chanteur ou le comédien devra retrouver un usage vocal plus harmonieux. Cela signifie jouer sur plusieurs composantes qui ne sont pas uniquement axées sur la voix chantée. C’est adopter une hygiène de vie qui s’intègre à une hygiène vocale. Les techniques relaxantes, l’hygiène alimentaire, la qualité du sommeil, éviter les environnements enfumés et empoussiérés, en s’abstenant d’abus vocal, de fumer et de prendre de l’alcool sont les bases de ce retour à un comportement vocal sain.
Les chanteurs classiques ont souvent une hygiène stricte, mais ils doivent intégrer que l’hygiène comprend également les rythmes biologiques en privilégiant des calendriers d’activité compatibles avec leur santé, en s’accordant des temps de pause, en étant attentifs aux conditions de voyage (les parcours aériens se font avec un niveau d’hydratation insuffisante et avec un environnement bruyant), en gérant leur stress et la compatibilité avec l’équilibre familial. Une attention particulière doit être également accordée aux thérapeutiques utilisées, les anti-histaminiques peuvent augmenter l’irritation vocale du fait de la diminution de sécrétions, de même pour les béta-bloquants souvent utilisés contre le trac.
Les études sur les problèmes laryngés des chanteurs montrent que sur le plan biomécanique, les tensions musculaires laryngées sont réduites chez les chanteurs qui ont une bonne connaissance de travail vocal et qui ont suivi un parcours pédagogique dans ce domaine.
La prise de conscience corporelle est une dimension importante de ces apprentissages. Le travail de la respiration, du souffle est une évidence, mais ces domaines méritent souvent d’être clarifiés, apprendre le rôle de la langue, de l’ouverture pharyngée en évitant les attaques vocales comme les « coups de glotte ». Le professionnel de la voix doit être tout à la fois détendu et tonique dans la production vocale ; il s’agit là d’un équilibre à obtenir de la même manière que l’effort musculaire pour un musicien doit jouer avec un équilibre agoniste/ antagoniste afin d’éviter une surcharge.
Une prudence particulièrement des professeurs doit être de mise, dans les techniques utilisées, dans les classements vocaux. Chaque professionnel de la voix doit comprendre que la technique vocale s’adresse également à la voix parlée. Certaines techniques exposent plus volontiers à l’apparition de nodules vocaux ; des conseils avisés, des cours de chant paraissent d’autant plus importants, ce qui est loin d’être une règle générale.
Un risque insuffisamment pris en compte sur le plan individuel mais surtout collectif
La fréquence des nodules vocaux chez les professionnels de la voix et leur relation avec la pratique vocale fait qu’il s’agit bien d’une maladie professionnelle, mais qui n’est pas prise en compte par les législations nationales de la plupart des pays.
Les nodules vocaux font partie d’ailleurs de la liste européenne des maladies professionnelles. Les maladies professionnelles ont été construites sur la base des maladies professionnelles « ouvrières » et sont gérées par des commissions qui ne prennent quasiment en compte que ce type de pratique. Les maladies spécifiques aux professions artistiques comme peuvent l’être l’hallux valgus chez la danseuse, la dystonie de fonction chez le musicien, les nodules vocaux chez les chanteurs et comédiens, ne sont pas prises en compte, ce qui est une injustice flagrante. Derrière cette injustice, le risque lui-même n’est pas pris en compte par les organisations de travail et les collectifs professionnels artistiques ; la prévention et la prise en charge dans ce domaine de ce fait ne sont pas prises en compte sur le plan collectif financièrement, comme c’est le cas de toutes les maladies professionnelles au dépens des artistes.
Il y a une urgence en Europe de faire avancer ce débat. Médecine des arts® porte ce sujet à tous les niveaux avec conviction afin de mieux prévenir les maladies professionnelles et à caractère professionnel des artistes.
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