Modes de pénétration des produits toxiques dans l'organisme
Voies d'entrée respiratoire
Pratiquer les arts plastiques, c’est être exposé à des produits d’une grande variété. Le risque pour la santé dépend de facteur lié aux produits, son mode de pénétration et sa toxicinétique corporelle sans oublier les facteurs de protection.
Excepté pour les effets locaux sur les téguments et les muqueuses, les toxiques ne développent leurs effets que parvenus aux sites anatomiques ou biochimiques sur lequel ils peuvent agir. Les produits toxiques utilisés par les plasticiens et artisans d’art, designer doivent être absorbés pour passer dans le sang, la lymphe et les liquides intra-cellulaires d’où ils sont véhiculés jusqu’aux récepteurs sensibles. Ce qui importe, ce n’est pas la quantité absolue de toxique à la laquelle les sujets sont exposés, mais le rythme d’absorption conditionnant la concentration au niveau des récepteurs. Ce rythme dépend largement de la voie d’absorption d’où l’intérêt de bien connaître le mode de pénétration des toxiques utilisés.
En règle générale, un toxique présente plusieurs voies de pénétration. Selon la voie empruntée, les doses absorbées, les effets observés seront différents.
Voies d'entrée par inhalation
L’inhalation est la voie principale de pénétration de toxiques chez les artistes. Elle concerne les gaz, les vapeurs, les aérosols (solides et liquides). C’est la voie qui s’avère la plus rapide et la plus « pénétrante » du fait que la surface d’absorption des poumons est très importante et les capillaires pulmonaires sont quasi directement en contact avec l’air extérieur. Les produits inhalés atteignent rapidement différents organes cibles, le cerveau, les reins, le placenta etc… sans passer par le foie, organe majeur du métabolisme des xénobiotiques.
Le degré d’exposition dépend à la fois de la concentration du toxique dans l’air inhalé et de la durée de l’exposition. Le risque dépend de la volatilité du produit, les solvants par exemple utilisée en peinture sont particulièrement volatiles. Les caractéristiques physiques des produits jouent également un rôle. Seules les particules inférieures à un certain diamètre (<4,25 micromètres de diamètre médian) peuvent atteindre la surface des alvéoles pulmonaires. Les particules d’un volume plus important n’ont pas cette capacité de se rendre au plus près des alvéoles, elles sont rejetées par l’ascenseur muco-ciliaire est ramenées vers le carrefour oro-pharyngé. L’amiante est une des fibres qui va pénétrer dans les alvéoles et entraîner le risque de pathologie grave, cancer et mésothéliome, de nombreux métiers ont utilisés des matériaux en amiante, ne serait-ce que pour se protéger de la chaleur, notamment chez les artistes qui travaillent le verre, ainsi que les fondeurs etc.. La silice est pathogène sous la forme cristalline, c’est ainsi qu’elle induit le risque de silicose chez les tailleurs de pierre et les sculpteurs.
La fonction essentielle de l’appareil respiratoire est l’oxygénation sanguine. Pour cela il capte l’oxygène de l’air et le fait passer dans le sang. Enfin, il va éliminer le dioxyde de carbone du sang en relation avec le fonctionnement corporel et va l’expirer dans l’air.
L’air atteint les poumons par une arborescence de tube qui commence de la trachée, jusqu’aux bronches. Chaque bronche va se diviser en bronchioles qui aboutissent à des groupements de minuscules poches d’air très vascularisés, les alvéoles à travers lesquelles va s’effectuer les échanges gazeux. La surface des alvéoles pulmonaires est estimée à 80 m2. A leur niveau, l’air n’est séparé du sang capillaire que par une paroi de 1/10 à ½ micromètre d’épaisseur. C’est une formidable structure particulièrement sophistiquée mais fragile. Les artistes doivent bien connaître les produits utilisés et se protéger en conséquence. Si possible éviter les produits toxiques, ne pas utiliser les plus toxiques, utiliser si nécessaire des masques comportant des filtres adaptés aux toxiques utilisés.