Maria Callas, les causes de sa mort
Maria Callas,des difficultés vocales comme premier signe de sa maladie
Si la carrière de Maria Callas a été exceptionnelle, elle fut relativement brève. Dès l’âge de 36 ans des difficultés vocales sont apparues et Maria Callas interrompra sa carrière vocale à l’âge de 40 ans. Maria Callas est morte à 53 ans et si différentes hypothèses ont été proposées, c’est celle d’une crise cardiaque qui a été retenue officiellement sans en spécifier la cause exacte.
Maria Anna Sofia Cecilia Kalogeropoulos est née le 2 décembre 1923 à New York. Ses parents étaient grecs et venaient d’arriver aux Etats-Unis quelques mois plus tôt. Son père était pharmacien.
Les biographes de Maria Callas ont régulièrement évoqué les relations difficiles de ses parents, sa jalousie de sa sœur aînée, les sentiments de ses parents qui n’avait d’yeux que pour sa sœur aîné, séduisante et parée de tous les atouts. « J'étais un vilain petit canard, grosse, maladroite et mal-aimée.»[« The Prima Donna » in Time Magazine, 29 octobre 1956]
Ces parents reviennent en Grèce, à Athènes, alors qu’elle est âgée de 13 ans. Maria Callas remporte une bourse d’études à la Royal Academy of Music. On la décrit alors comme une adolescente au physique massif, en surpoids mais avec déjà des capacités vocales et une interprétation hors du commun. Encore adolescente, à 15 ans, la jeune Maria Callas chante le rôle dramatique de Santuzza dans Cavalleria Rusticana. Maria Callas fera ses débuts quatre ans plus tard à l’Opéra d’Athènes.
Sa morphologie lui conférait une voix très sombre et, quand elle a commencé à apprendre le chant, elle avait un timbre qu’elle a qualifié de « presque noir ». [1. lettre musicien octobre 2017 N°347]
Sa voix était extrêmement puissante et à la fin de ses études vocales, sa tessiture était celle d’une soprano dramatique colorature « avec une extension d’une tierce mineure dans le grave et dans l’aigu, lui permettant de couvrir les tessitures de mezzo-soprano dramatique et de soprano lyrique colorature ».[1]
Les difficultés vocales de Maria Callas
A près de 40 ans, les difficultés vocales se feront ressentir. La soprano Renée Fleming émet une explication concernant ces problèmes vocaux : « J'ai ma propre explication au sujet de son déclin vocal. C'est plus en la regardant chanter qu'en l'écoutant que j'ai acquis la conviction que c'est son amaigrissement important et rapide qui est à incriminer. Ce n'est pas la perte de poids en elle-même... mais si quelqu'un se sert de son poids pour assurer son souffle et que ce poids diminue fortement, cette personne, si elle n'a pas développé une musculature de rechange, aura des problèmes de voix. Quelqu'un m'a dit que la manière dont Callas portait ses mains à son plexus lui permettait de « pousser » et par là même d'obtenir une sorte d'appui. Si elle avait interprété des rôles de soubrette, elle n'aurait pas connu de problème. Mais elle chantait les rôles les plus difficiles du répertoire, ceux qui nécessitent le plus de vigueur »[Wilkipedia Maria Callas]
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Marias Callas, le suicide
Il a été souvent évoqué dans les causes de son décès le suicide par overdose médicamenteuse avec comme facteur favorisant la perte progressive de sa voix. Les docteurs italiens Franco Fussi et Nico Paolillo, spécialisés en phoniatrie, qui ont étudié la pathobiographie de Maria Callas réfutent cette hypothèse [La Stampa, 21/12/2010]. Toutefois, on peut relever son enfance tourmentée, son hypersensibilité, sa fragilité émotionnelle et l’usage significatif de barbituriques et surtout dans ses antécédents une tentative de suicide. Un de ses biographes mentionne cette tentative de suicide (Maria Callas: The woman Behind the Legend, Arianna Stassinopoulos Huffington) « à 8 h 50 le même matin (25 mai 1970), Edgar Schneider annonce sur Radio Luxembourg – Maria Callas a tenté de se suicider en prenant une surdose de barbituriques. Elle a été admise d’urgence à l’Hôpital Américain de Neuilly ». Si cela renforce l’hypothèse de son décès par suicide quelques années plus tard elle ne le démontre en rien.
Pour ces deux médecins italiens, Maria Callas ne s’est pas suicidée après la perte progressive de sa voix, ni du fait de sa déception sentimentale consécutive au fait que le milliardaire grec Aristote Onassis l’avait quittée en 1968 pour épouser Jacqueline Onassis.
Poussant leur analyse, ils ont d’abord étudié et comparé sur le plan acoustique les enregistrements de Maria Callas dans les années 1950, puis dans les années 1960 où elle a commencé à avoir des problèmes vocaux et enfin dans les années 1970, marquées par une perte de poids importante de près de 35 kilos et une altération significative de la voix. Dans un deuxième temps, ils ont analysé les vidéos de ses prestations scéniques et notamment le geste vocal qui révélait des déficiences musculaires, notamment sur le plan respiratoire.
L’analyse spectrographique des enregistrements de ses dernières années révèle que Maria Callas était devenue une mezzo-soprano, caractérisée par une incapacité à bien frapper les notes aiguës.
Les docteurs Franco Fussi et Nico Paolillo disent que les derniers enregistrements vidéos de Marias Callas montrent clairement l’insuffisance musculaire. Au cours des dernières années de sa carrière, les vidéos montrent que la respiration, l’ampleur de thorax développés pour chanter n’atteignent pas leur pleine capacité, ce qui entraîne une mauvaise posture et la mise en jeu des muscles respiratoires accessoires, ce qui explique en partie son incapacité à atteindre certaines notes.
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