Les danseurs sont plus vulnérables aux problèmes de santé mentale que les musiciens
Danseurs classiques : plus de rigidité psychologique que les musiciens
La pratique de la musique et de la danse peut être considérée comme un équivalent des « pratiques de pleine conscience » dans la mesure où elles demandent la focalisation de l’attention sur le moment présent. Pleine conscience (Mindfulness) et musique sont associées à une bonne santé mentale. Cependant les recherches sur la pratique de la danse, en particulier chez les élèves danseurs classiques, ne montrent pas une telle association.
De nombreuses recherches révèlent les bénéfices cognitifs et émotionnels des études musicales, mais cela semble moins le cas pour la formation en danse, notamment dans la danse classique.
Certes la danse active les structures cérébrales responsables du contrôle, de la coordination et de la cognition spatiale et les avantages de la danse de ballet sur le plan physique et la promotion de traits de caractère comme le travail d'équipe et la résilience - sont évidents, mais les risques et les dangers le sont tout autant.
Une méta-analyse concluait en 2014 que les danseuses avaient trois fois plus de risque de présenter des troubles alimentaires que la population générale. Cette étude mettait en évidence que la formation en danse peut au-delà des aspects positifs produire et exacerber aussi des attitudes et des traits psychologiques pathologiques.
Une étude de chercheurs portugais [1] montre un tel risque d'évolution négative chez les jeunes élèves danseuses classiques. Dans cette étude, les chercheurs ont désiré analyser des caractéristiques psychologiques peu étudiées dans les pratiques musicales et dansées, telles que la rigidité et la flexibilité psychologique, et l’évitement expérientiel. L’objectif était d’évaluer et de comparer les capacités de pleine conscience et la rigidité psychologique des enfants et des adolescents qui suivent ou ont suivi un enseignement de danse et de musique, ainsi que ceux qui n’ont reçu aucun enseignement artistique en dehors de l’école.
« La rigidité psychologique est l’implication excessive dans le contenu des événements internes » [1], qui comprend les émotions, les souvenirs et les pensées. En d'autres termes, les danseurs peuvent devenir trop préoccupés par ce qui se passe dans leur tête. Cette façon de penser introspective contribue à l'appréhension de l'échec et amène les danseurs à s'abstenir d’affronter certaines situations plutôt que d'accepter un défi. Ce mode de pensée est lié à l'anxiété et aux symptômes dépressifs chez les adolescents ». Ces chercheurs soulignent que cette orientation de la pensée et des comportements vers l’avenir peut biaiser la façon dont le moment présent est vécu, accroître la peur de l’échec et inciter les élèves à éviter certaines situations.
L’étude concernait 113 jeunes élèves de ballet et de musique de 9 à 16 ans, dont 35,4 % étaient des garçons et 64,4 % de filles. 34,5 % de filles ayant suivi une formation musicale, 29,2 % de danse classique et 36,3 % de filles n'ayant reçu aucune formation. Tous les participants ont rempli un questionnaire en 17 items en vue d’explorer ces dimensions psychologiques.
Le questionnaire comprenait des énoncés tels que : Je repousse les pensées que je n’aime pas, Je m’empêche d’avoir des sentiments que je n’aime pas, A l’école, je marche d’une classe à l’autre sans remarquer ce que je fais, Se sentir effrayé ou triste, c’est mal, Je me sens triste ou j’ai si peur, il doit y avoir quelque chose qui ne va pas chez moi. Un total élevé à ce test révélait une plus grande rigidité psychologique.
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