Le coude du musicien, plasticien, circassien
Compression du nerf ulnaire au coude
Compression nerveuse
Compression du nerf au coude
Le tableau de maladie professionnelle mentionne précisément : Syndrome canalaire du nerf ulnaire dans la gouttière épithrochléo-oléocranienne confirmé par électroneuromyographie (EMG).
Concernant le musicien, le syndrome du tunnel ulnaire est relativement fréquent. Il est plus souvent atteint à ce niveau qu’au niveau du poignet qui est finalement une zone plus rarement concernée.
Il s’agit d’un nerf sensitivo-moteur, qui traverse cette zone du coude dans une gouttière dite épitrochléo-olécrânienne.
Ce nerf est vulnérable (Roquelaure)
- A l’étirement lors de la flexion du coude (et du poignet)
- Compression intra-canalaire (en flexion, le canal rétrécit)
- A la pression externe ou surface adjuvante
- A la subluxation du nerf lors de la flexion
Facteurs de risque (Selon Roquelaure)
- Association flexion du coude et flexion du poignet (étirement du nerf dans cette position)
- Flexion rapide du coude
- Posture prolongé coude fléchi
- Appui sur le coude ou pression externe dans la gouttière épithrochléo-olécrânienne.
De nombreuses pratiques exigent des flexions prolongées des avant-bras. Ces postures deviennent alors des facteurs favorisant cette compression ulnaire.
Gestes favorisants lors des pratiques artistiques
- Ceux qui associent des mouvements de flexion rapide et forcée du coude à un mouvement joint de flexion des poignets. De nombreux gestes qui caractérisent certaines techniques circassiennes procèdent avec ce type de mouvemens, les gestes de « lancer » par exemple, et ce sera un trouble à rechercher lorsque des symptômes émergent.
- C’est lorsque le coude est en position fléchi, le bras en abduction et le poignet en extension, que la pression intraneurale est la plus élevée. Cette pression peut doubler ou tripler, lésant alors le nerf. Cette position peut se retrouver par exemple lors de la gestuelle du bras droit des violonistes et violoncellistes.
- Un appui direct et prolongé, même sans mouvement, est également dangereux, induisant une augmentation de pression neurale par pression externe. On va rencontrer ce type de posture dans de nombreux métiers d’art, la facture instrumentale lors d’appuis au niveau du coude. On ne devra pas négliger également toutes les activités extra-artistiques ; le pianiste Rubinstein lui-même avait connu ce type de syndrome après avoir joué de nombreuses heures dans un casino, avec un appui des coudes sur une table.
- Les lésions par traction sont liées aux contraintes exercées sur le nerf en cas d’instabilité en valgus du coude. Les irritations du nerf par friction sont en relation avec l’existence d’une subluxation du nerf dans sa gouttière et éventuellement à l’existence d’ostéophytes au niveau des bords de cette gouttière.
Il est à noter que des particularités anatomiques comme l’hypertrophie musculaire peuvent favoriser une compression du nerf ulnaire.
Musiciens, graveurs sur bois, circassiens, tailleurs de diamant, émailleurs, couturiers, selon les techniques utilisées, peuvent être touchées par ce trouble ainsi que bien d’autres professions artistiques ou artisanales.
Les signes caractéristiques sont une douleur neuropathique de la face interne du coude, de l’avant-bras, de la main. Des paresthésies prédominant au niveau de l’auriculaire et de la face dorsale du 4e doigt.
Il est à noter que la reconnaissance de ce syndrome de compression exige une confirmation par un EMG.