Élèves
Terme de théâtre
Il ya soixante ou quatre-vingts ans, les vieux comédiens ne voulaient pas admettre qu’on pût faire d’élèves pour le théâtre. Ils considéraient la théorie et l’enseignement d’un professeur comme choses inutiles, sinon nuisibles, et ne comprenaient que l’éducation pratique, celle qui s’acquiert uniquement par l’habitude, la fréquentation et l’expérience de la scène. On est revenu aujourd’hui de ce préjugé, et l’on a fini par comprendre que si certains êtres bien doués peuvent en effet faire leur éducation eux-mêmes, en s’exerçant sans cesse et en se brisant pas moins bien en se pliant aux conseils et aux leçons d’une professeur, et en faisant leur profit de son expérience et de son habileté. Il est certain que nos théâtres, à Paris, sont peuplés d’artistes qui ont commencé par être élèves du Conservatoire, et l’on serait bien embarrassé de dire ce qu’on pu perdre ainsi des comédiens tels que MM. Got, Delaunay, Coquelin, Thiron, Worms, Lacressonnière, Saint-Germain, Marais, Joumard, Sylvain Mmes Favart, Barreta, Reichemberg, Samary, Delaporte, Périga, Patry, Réjane, Brindeau, Malvau, et bien d’autres que je ne saurais nommer.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d‘Arthur Pougin, 1885.
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