Douleur chronique chez les artistes, le rôle des émotions

Douleurs chroniques et émotions
Ces régions cérébrales sont particulièrement impliquées dans les réponses émotionnelles à l’environnement et aux apprentissages. Chez les personnes qui passent à la chronicité, les communications intercérébrales sont amplifiées entre ces zones, par rapport à ceux dont la douleur a cessé. Cette caractéristique est retrouvée dès le début lésionnel.
Au-delà des zones cérébrales intervenant directement dans la douleur, les émotions jouent un rôle important dans la persistance de la douleur et ceci dès le début de la lésion et de l’affection, comme si ces zones cérébrales en charge des émotions apportaient des informations qui renforçaient la persistance douloureuse aux centres en charge de la douleur proprement dite.

Réflexions pour la prise en charge des artistes
Ces résultats devraient modifier notre manière de gérer la douleur chez le musicien, danseur, circassien, chanteur, etc. et induisent quelques enseignements :

• Chez les artistes, le contexte émotionnel est toujours important. Cette étude met en valeur l’importance dès le début de la lésion d’une prise en charge qui inclut le rôle des émotions dans le passage à la chronicité de la douleur.
• Si chaque thérapeute joue un rôle dans cette prise en charge, il peut être légitime de confier de manière complémentaire ses aspects à un professionnel qualifié, un psychologue expérimenté dans ce champ.
• La psychologie cognitive devrait être appliquée très rapidement dès le début d’une douleur pénalisant la pratique artistique.
• De la même manière, les pédagogues ont un rôle à jouer dans l’accompagnement des artistes affectés. Mais des connaissances de base sont nécessaires, par exemple la compassion n’est pas l’empathie, et n’a pas la même valeur cognitive dans la résolution d’une problématique.
• Les consultations et la prise en charge des artistes, musiciens, chanteurs, danseurs demandent du temps, une compréhension réciproque, une empathie que malheureusement nous ne constatons pas toujours, et que nous déplorons parce qu’oublier cette dimension émotionnelle c’est oublier la moitié de l’histoire du patient quelle que soit sa maladie. Nous pensons donc que ces consultations doivent être menées par des personnes formées dans ce sens.

C’est la raison pour laquelle médecine des arts® s’est engagée dans le champ de la psychologie ; stages, sessions, consultations ont été mis en place pour répondre à cette exigence. C’est un domaine que nous allons développer dans les prochains mois. Des traitements spécifiques ou des thérapeutiques cognitives seraient-il susceptibles d’affaiblir la solidité de ces connexions cérébrales ? Ce travail plaide dans ce sens mais des recherches complémentaires sont nécessaires pour l’affirmer.

rédacteur : Docteur Arcier, fondateur de Médecine des Arts
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Bibliographie

[1] Corticostriatal functional connectivity predicts transition to chronic back pain. Marwan N. Baliki, A. et al. Journal Nature Neuroscience. 15, 1117–1119 ; 01 July 2012
[2] Huffington Post 02/07/2012

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