Avaleurs de sabre, une technique et ses risques

Les auteurs comparent cette technique « de cirque » avec les techniques médicales endoscopiques, mentionnant que la première endoscopie a été réalisée par docteur Adolph Kussmaul en 1868 sur un « avaleur de sabre » et à cette époque les instruments rigides provoquaient des accidents graves. Les accidents endoscopiques sont rares aujourd’hui ; ils surviennent le plus souvent chez des personnes âgées avec des pathologies préexistantes, le plus souvent au niveau du pharynx et du début de l’œsophage près de la déhiscence de Kilian (muscles constricteurs du pharynx). Les lésions des avaleurs de sabre sont généralement plus basses, suggérant la difficulté pour l’épée du fait de sa rectitude à négocier son avancée du fait que l’œsophage se courbe pour répondre à la cyphose dorsale à ce niveau.

Il n’y a pas de pratique sans risque, mais on peut aisément convenir que les avaleurs de sabre courent des risques spécifiques et particulièrement importants dans le cadre de leur métier. Depuis que nous avons créé Médecine des arts, nous nous sommes fixé de ne point intervenir comme des experts édictant des interdictions de faire, d’agir, mais simplement d’informer, conseiller, prévenir et soigner. Ne pas réduire les pratiques en jugeant les personnes qui les pratiquent, quel que soit le risque, fait partie également de notre manière de penser. Nous désirons que chaque artiste amateur ou professionnel ait la connaissance pleine et entière du risque et qu’il soit lui-même juge de sa prise de risque. Pour autant, nous ne pouvons que mettre en garde les « apprentis » dans ces métiers, le risque est effectivement d’un niveau tel qu’il est difficile de conseiller de telles pratiques et les professionnels doivent disposer de toutes les connaissances et astuces de métier avant de se lancer dans ces activités. Mieux comprendre les mécanismes des avaleurs de sabre a permis par ailleurs aux initiateurs de l’endoscopie médicale de mieux comprendre cette technique et de l’améliorer pour la plus grande satisfaction des patients.

Rédacteur : Docteur Arcier André, président fondateur de Médecine des arts®
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