Alto
Alto ou alto-viola (instrument à cordes)
Instrument de musique
On appelle ainsi un instrument à quatre cordes, connu sous le nom de violle, d’une dimension un peu plus grande que celle du violon, et qui tient, dans un orchestre, le milieu entre cet instrument et le violoncelle ou la basse. Gomme le violon, il est composé de deux tables collées sur des éclisses qui forment le tour de l’instrument, et d’un manche dont le sommier est traversé par des chevilles qui servent à tendre les cordes retenues à l’autre bout par une seconde pièce de bois noirci que l’on appelle la queue. Le manche est également couvert par une seconde pièce de bois dur et noirci qu’on nomme la touche, et sur laquelle posent les cordes légèrement inclinées par le chevalet placé entre lui et la queue.
L’alto n’a que quatre cordes comme le violon, et se joue de même, avec un archet qui lui fait rendre un son plus grave, mais doux et mélancolique.
L’alto nous vient des Italiens, qui excellaient dans la fabrication de cet instrument. Le nom du célèbre Amati donne, de nos jours, un prix très-élevé à ses productions, devenues très-rares.
Le timbre de l’alto possède des qualités expressives si saillantes, que dans les occasions où les anciens compositeurs l’ont mis en évidence, il n’a jamais manqué de répondre à leur attente. On sait l’impression profonde qu’il produit toujours dans ce morceau d’Iphégénie en Tauride, où Oreste, accablé de fatigue, haletant, respirant à peine, s’assoupit en répétant : Le calme rentre dans mon coeur ! pendant que l’orchestre, sourdement agité, fait entendre des sanglots, des plaintes convulsives, dominés incessamment par l’affreux et obstiné grondement des altos. Quelquefois on donne aux altos la partie grave de l’harmonie. Gluck l’a fait pour rendre pl us terrible l’atta- que des basses, au forte, et Sacchini, dans l’air d’OEdipe : Votre cour devient mon asile, pour donner à l’instrumentation une fraîcheur et un calme délicieux.
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872
En allemand : Bratsche ; en anglais et en italien : Viola. Instrument en bois, à quatre cordes, dont trois en boyau. et deux garnies de métal ; plus grand que le violon et nommé aussi quinte ou viola, parce qu’il descend une quinte plus bas que le violon. La musique pour l’alto, s’écrit sur la clef d’ut, troisième ligne. L’alto, comme le violon, est monté de quinte en quinte, et date, à peu près, de l’époque où le violon a été définitivement adopté. Son étendue est de trois octaves et une sixte.
Dictionnaire des instruments de musique, Albert Jacquot 1886
Le second instrument de la famille du violon, appelée en France au XVIIe siècle, quinte de violon. Il a succédé à la viola da braccio, en souvenir de laquelle il se nomme en Allemagne Bratsche. (Voyez Viole). Son patron diffère de ceux des instruments de sa famille, non seulement par les dimensions, mais par la forme plus large et où les échancrures sont moins accusées. Ses quatre cordes sont accordées une quinte au-dessous de celles du violon :
Sa partie se note en clef d’ut 3e ligne, avec usage de clef de sol 2e ligne pour les notes aiguës qu’il atteint à partir de la troisième position. Les positions du violon se répètent à la quinte grave sur l’alto, sans que l’on y dépasse habituellement la septième. Pendant longtemps ce bel instrument a été abandonné, dans l’orchestre, aux violonistes fatigués. Sa mise en valeur est relativement récente, Mozart, qui l’a employé volontiers en parties divisées dans ses Quintettes et ses premières Symphonies, a laissé une Symphonie concertante pour violon et alto (1780), dans laquelle, pour obtenir une sonorité incisive, l’alto est accordé un demi-ton plus haut que son accord normal. Méhul, croyant donner par là une couleur « ossianique » à son opéra Uthal (1806), n’y a point employé de violons, mais deux parties d’alto avec la basse. Cherubini dans l’orchestre de son Requiem, Beethoven, dans ses Quatuors, ont mis en complète valeur le timbre grave et poétique de l’instrument, auquel Wagner a confié l’exposition du thème principal, dans l’ouverture et la bacchanale de Tannhäuser (1845 et 1861). Vers 1833, Paganini s’étant pris d’un caprice passager pour l’alto, Berlioz composa pour lui sa symphonie Harold en Italie, avec une partie d’alto solo.
Dictionnaire de musique, Michel Brenet, 1936
Instrument à archet de la famille des violes, il comporte ordinairement quatre cordes qui donnent, de l’aigu au grave, le la, le ré, le sol et l’ut. Quelques types anciens ont en plus le mi du violon : c’est la viole d’amour. La troisième et la quatrième corde sont filées en laiton. Cet instrument s’accorde de quinte en quinte ; son doigt et le maniement de l’archet sont les mêmes que pour le violon, seulement la musique s’écrit avec la clef d’ut, troisième ligne. L’alto a une quinte de moins à l’aigu que le violon et une quarte de plus au grave ; les sons qu’il rend sont doux et mélancoliques. On nomme aussi cet instrument alto-viole, quinte ; il nous vient d’Italie ; quelques-uns ont des volutes admirablement sculptées et valent un grand prix, surtout s’ils sortent des ateliers d’Amati, qui excellait dans cette fabrication.
Dictionnaire de l’art, de la curiosité et du bibelot
Ernest Bosc, Paris, Librairie de Firmin-Didot et Cie, 1883
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