Accidents du travail, maladies professionnelles et pratiques artistiques

Maladies professionnelles et accident du travail sous-déclarés

Des maladies professionnelles sous-estimées
Notre expérience personnelle (Médecine des arts®) qui aujourd’hui se déploie sur toute la France avec de nombreux correspondants, les milliers de mail que nous recevons, les consultations médicales pour les artistes musiciens en particulier que nous avons mises en place nous donnent à penser que dans le domaine des maladies professionnelles leur nombre est très largement sous-estimé.
Par ailleurs, il serait très important de sensibiliser tous les acteurs pour qu’au delà des maladies professionnelles, les maladies à caractère professionnel soient déclarées afin de faire avancer la législation. Les maladies professionnelles rares en général, que nous nommons pour notre part "maladies professionnelles orphelines"©, ne sont pas prises en compte par les organismes sociaux, alors que certaines, tout en étant rares dans la population générale, sont surreprésentées dans certaines corporations ; c’est le cas pour la dystonie de fonction chez les musiciens de haut niveau, la coxarthrose du danseur, les nodules des cordes vocales du chanteur, etc. Une réflexion sur la reconnaissance de ces maladies doit être engagée ; il n’y a aucune raison que les maladies "ouvrières" du fait de l’historique de la mise en place des tableaux de maladies professionnelles (issus des grandes organisations patronales et syndicales - mines, sidérurgie, etc) soient globalement prises en compte même dans certaines particularités et que les maladies des artistes ne soient pas reconnues dans leur spécificité. Médecine des arts® travaille sur cette problématique depuis de nombreuses années et cette réflexion doit gagner les commissions chargées de faire évoluer les tableaux de maladies professionnelles.

Des accidents de travail sous-déclarés

Armstrong Louis

De même, les accidents de travail de faible gravité sont peu déclarés, le statut d’intermittent ne favorise pas ce type de déclaration. Il serait judicieux de faciliter la déclaration des accidents dans ce milieu. De répertorier les accidents bénins afin de donner plus de pertinence aux actions de prévention.
De notables efforts dans le champ préventif sont nécessaires ; cela passe par une meilleure connaissance du milieu et une collecte plus précise des informations sur la santé et la sécurité par des moyens plus pertinents que ce qui se fait actuellement.
Les activités artistiques se situent en « milieu ouvert », devant un public pour un grand nombre. Il y a de grandes diversités de pratique, mais le risque, même s’il est différent et variable, existe quelles que soient ces pratiques, ne serait-ce que par l’environnement de l’activité (chute de plain-pied, chute de matériel etc.).
Les pratiques se situent souvent avec un niveau de performance qui dépasse les activités courantes du monde du travail habituel. Les contraintes sont parfois extrêmes, dans certains métiers du cirque par exemple ou de la danse, mais également dans la musique si l’on considère seulement le niveau de répétition d’un geste. De plus les artistes, notamment les intermittents, échappent aux actions de prévention classique des populations plus stables d’une entreprise.
Une réflexion dans la prévention et la gestion de la santé dans le milieu artistique professionnel, amateur, éducatif
Il y a là également une réflexion à mener, d’une part pour les artistes eux-mêmes ; l’intégrité physique et mentale bénéficie à la pratique artistique et à la créativité, contrairement à l’idée romantique que l’on propose de l’artiste "souffreteux et créatif". Aussi est-il nécessaire pour l’artiste de préserver sa santé, de se ménager. Les organisations qui ont la charge de la gestion de la santé, du système assurantiel, de la gestion du temps hors contrat de travail doivent interroger les artistes eux-mêmes afin que les systèmes soit plus adaptés aux artistes et à leur pratique, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.
Il est urgent de mettre au point des stratégies modernes de prévention en associant les nouvelles technologies qui cadrent avec les composantes d’autonomie et de flexibilité qui sont souvent inhérentes à l’activité artistique (déplacements nombreux, emplois du temps morcellés avec de multiactivités, des temps intenses d’activité mais périodiques, de multiemployeurs).

Rédacteur. Docteur Arcier, président fondateur de Médecine des arts®
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