L’art du chant ou les dix conseils de la chanteuse Mainvielle-Fodor
Art du chant et la Santé Vocale
Depuis le XVIII° siècle les médecins et les chanteurs eux-mêmes ont formulé des conseils pour utiliser la voix chantée. Ce document a été écrit par la chanteuse Mainvielle-Fodor en 1859. Les conseils prodigués sont à replacer dans le contexte de l’époque, et à réinterpréter sur les bases des connaissances actuelles et éventuellement à commenter.
Une célèbre prima donna, d’origine française, Mme Mainvielle-Fodor, qui, du théâtre de l’Opéra-Comique, s’est élevée au faîte de la scène italienne, a eu la bonne pensée d’écrire quelques réflexions et conseils sur l’Art du chant destinés à la jeune fille de l’un de ses amis. Ces remarquables réflexions, ces précieux conseils, Mme Mainvielle-Fodor a bien voulu nous permettre d’en enrichir nos Tablettes du Chanteur, et c’est là une bonne fortune qui sera comprise de nos lecteurs reconnaissants. Chacun voudra juger de quelle manière on comprenait le chant du temps de Mme Mainvielle-Fodor, qui fut le temps à jamais célèbre de Garcia, Pelligrini et de la Ronzi Debegnis. Aussi nous empressons nous de lui céder la place, en nous permettant de publier tout d’abord la charmante petite lettre d’introduction qui précède son travail.
J’ai reçu, mon cher ami, vos confidences artistiques, et j’ai ri de bon cœur ; pardonnez cette manière d’accueillir vos doléances ; oui, j’ai ri en lisant le compte rendu de vos déceptions. Vous voilà donc revenu à Paris et libre désormais de toute préoccupation d’affaires ; vous sentez refleurir en vous le goût des arts qui passionna votre jeunesse et vous désirez cela se comprend, jouir au plus tôt des merveilles prônées, applaudies, couronnées, pour lesquelles nos journaux trouvent chaque jour de nouveaux éloges.
Allez courez sans moi, je vous laisse visiter notre capitale métamorphosées, et chercher en vain les rues au vieux souvenirs, disparues comme par un coup de baguette. Je vous laisse admirer ou blâmer nos œuvres d’architecture, de peinture, de sculpture, aux Italiens, dans les concerts ou dans les salons de musique. Je vois votre regard étonné, votre gêne, au milieu des enthousiastes effrénés ; j’entends ; lorsque vous parlant à vous-même, vous vous demandez : Si votre cœur est devenu étranger au sublime langage de la musique, ou si la musique et ses interprètes sont étrangers aujourd’hui au langage du cœur ? Vous n’osez répondre tant la modestie rend défiant, et vous m’appelez à votre aide pour résoudre cette question.
Puis, dans une tendresse paternelle, qui prend en grand souci l’éducation musicale de votre fille Cécile, vous éprouvez un cruel embarras, ne sachant, dites-vous, à quel professeur vous vouer ; et vous réclamez encore mes conseils au nom de l’amitié qui m’unissait à votre charmante femme.
Cécile possède tous les dons qui peuvent justifier l’espoir de lui voir acquérir un beau talent, et la fille de mon amie est trop la mienne, je le sens, pour peu que je ne prenne pas bien au sérieux tout ce qui peut m’intéresser ; animée donc par le désir d’être utile à cette chère enfant, je viens de rechercher sur l’art du chant des notes, des observations, que j’avais jetées ça et là, sans suite, sans but, et qui jamais n’auraient été recueillies, mises en ordre, sans cette circonstance où mon cœur a su vaincre ma détestable paresse.
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