Vertèbre dorsale ou thoracique. Anatomie artistique. Leçon 27

Les vertèbres dorsales sont au nombre de 12 et elles se situent au milieu de la colonne vertébrale et s’articulent avec les côtes. Elles sont dénommées par les lettres T ou D : de T1 à T12, ou de D1 à D12. Le rachis dorsal fait suite au rachis cervical et précède le rachis lombaire.

Le rachis dorsal forme une courbure postérieure appelée cyphose. Chacune de ses vertèbres se compose de plusieurs parties distinctes. On peut décrire une vertèbre dorsale avec certaines caractéristiques.

Vertèbre thoracique ou dorsale (T6), vue supérieure
1. Trou vertébral ; 2. Corps vertébral ; 3. Pédicule ;
4. Apophyse épineuse ; 5. Lame ; 6. Apophyse transverse ;
7. Apophyse articulaire supérieure ; 8. Facette costale ;
9. Facette costale supérieure.

Corps vertébral

Le corps vertébral des vertèbres dorsales est plus épais que celui des vertèbres cervicales ; il présente un diamètre transverse et un diamètre antéro-postérieur qui sont sensiblement égaux. A la partie postérieure des faces latérales, près du pédicule, on remarque deux facettes articulaires costales, l’une supérieure, l’autre inférieure, destinées à s’articuler avec la tête des côtes.
Ces surfaces articulaires sont taillées en biseau aux dépens de la face voisine. Chaque côte s’articule avec les demi-facettes supérieure et inférieure de deux vertèbres voisines.
La face postérieure du corps vertébral en rapport avec le trou vertébral est fortement concave en arrière.
Articulations costo-vertébrales
L’extrémité de chaque côte repose à la fois sur la demi-facette inférieure d’une vertèbre et sur la demi-facette supérieure de la vertèbre suivante ; puis la côte bute un peu plus loin contre l’extrémité de l’apophyse transverse où il existe une nouvelle facette articulaire.

Pédicule

Au nombre de deux, ils s’implantent sur la moitié supérieure environ des parties latérales de la face postérieure du corps vertébral. Leur bord inférieur est beaucoup plus échancré que leur bord supérieur. Les pédicules réunissent ici le corps vertébral à la masse osseuse d’où s’échappent en divergeant les apophyses transverses et articulaires. Ils sont échancrés sur leurs deux bords, mais l’échancrure inférieure est beaucoup plus profonde que l’échancrure supérieure laquelle est à peine marquée sur les deux dernières vertèbres de la région. Les trous de conjugaison de la colonne dorsale se trouvent ainsi formés, dans la plus grande partie de leur étendue, aux dépens du pédicule de la vertèbre qui est au-dessus. Nous ajouterons que les facettes articulaires costales, que nous avons signalées plus haut sur le corps vertébral, se prolongent, en arrière, jusque sur la face externe du pédicule.

Lames

Les lames sont quadrilatères, elles sont aussi hautes que larges.
Les apophyses transverses
Les apophyses transverses se détachent de chaque coté de la colonne osseuse formée par les apophyses articulaires, en arrière du pédicule. Elles sont dirigées en dehors et un peu en arrière. Leur extrémité libre, renflée, présente sur sa face antérieure une surface articulaire, la facette costale, qui répond à la tubérosité des côtes.

Apophyses articulaires

Les apophyses articulaires font saillie au-dessus et au-dessous de la base des apophyses transverses. Les apophyses articulaires supérieures se dressent verticalement au-dessus de la base des apophyses transverses, la facette articulaire de l’apophyse supérieure regarde en arrière, en dehors et un peu en haut. La facette de l’apophyse inférieure présente une orientation inverse. Les apophyses inférieures sont beaucoup plus réduites et font une saillie discrète et regardent en avant et un peu en dedans.

Apophyse épineuse

Elle s’incline fortement en arrière avec une tendance à la verticalisation pour les vertèbres dorsales les plus inférieures. Elle est volumineuse et longue. Elle est de forme prismatique triangulaire, elle ne présente pas de bifurcation comme c’était le cas pour les apophyses épineuses des vertèbres cervicales.

Trou vertébral

Le trou rachidien est relativement petit, il se présente sous une forme irrégulièrement circulaire.

Vertèbre thoracique ou dorsale, vue de profil
1. Corps vertébral ; 2. Apophyse épineuse ;
3. Apophyse transverse (facette costale) ; 4. Apophyse articulaire supérieure ;
5. Facette articulaire costale supérieure ; 6. Facette articulaire costale inférieure.

Certaines vertèbres dorsales ou thoraciques présentent des caractéristiques propres

Première dorsale
D’après Testut, « La première vertèbre dorsale est encore une vertèbre de transition, elle rappelle les vertèbres cervicales par ses apophyses articulaires, par son pédicule et avant tout par son corps, dont la face supérieure présente les deux crochets latéraux caractéristiques des vertèbres cervicales. Par tous les autres l’éléments au contraire, elle se rapproche des vertèbres dorsales.
On la reconnaîtra aisément à la présence sur chaque face latérale du corps :

  • 1° en haut d’une facette entière pour la première côte
  • 2° en bas, d’un quart de facette seulement pour la deuxième côte, laquelle s’articule presque en totalité avec la vertèbre située au-dessous. »

Dixième dorsale
La dixième vertèbre dorsale se distingue des autres vertèbres de la même région en ce qu’elle ne présente qu’une seule demi-facette située à la partie supérieure du corps et destinée à la dixième côte. La demi-facette inférieure fait défaut, la onzième côte s’articulant exclusivement avec la onzième vertèbre dorsale.
Onzième et douzième vertèbres dorsales
« Ces deux vertèbres se rapprochent déjà par leur aspect extérieur des vertèbres lombaires. Elles sont essentiellement caractérisées :

  •   1° par l’absence de facettes articulaires sur les apophyses transverses
  •   2° par la présence d’une facette unique sur les côtés du corps, pour la onzième et la douzième côte. Les deux côtes inférieures ou côtes flottantes, en effet, s’articulent exclusivement avec les corps vertébraux, et chacune d’elles ne contracte des rapports de contiguïté qu’avec une seule vertèbre, celle qui lui correspond numériquement.

D’autre part, on distinguera facilement la douzième vertèbre dorsale de la onzième, en ce qui que les apophyses articulaires inférieures de cette vertèbre, identiques en cela avec les apophyses articulaires inférieures des vertèbres lombaires, sont convexes et regardent en dehors, celles des vertèbres dorsales étant planes et regardant en avant.

La douzième vertèbre dorsale encore se reconnaît à l’aspect de son apophyse transverse. Cette apophyse, en effet, nous apparaît considérablement modifiée dans ses dimensions et dans sa constitution anatomique. Au lieu de former, à la partie externe de la vertèbre, cette longue saillie horizontale qui caractérise les vertèbres précédentes, elle est comme atrophiée et, en réalité se trouve réduite à une sorte de tubercule plus ou moins saillant. D’autre part, elle nous présente à sa partie postérieure et externe deux petites saillies, qui sont exactement la même valeur que les deux tubercules mamillaire et accessoire que nous avons déjà décrits plus haut sur les vertèbres lombaires. Nous ajouterons en terminant que sur certains sujets l’atrophie de l’apophyse transverse est déjà très accusée sur la onzième vertèbre dorsale auquel cas le caractère distinctif que nous venons de signaler est peu important ou même nul. »

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