Spider-Man accidenté

Le spectacle le plus cher de l’histoire de Brodway « Spider-Man »connaît une série d’événements accidentels et d’ambiance générale. Ce spectacle demande de la part des acteurs de grandes prouesses techniques et un investissement physique important.

L’une des actrices principales, Natalie Mendoza a annoncé dernièrement son départ du show. Elle s’était blessée en novembre à la tête par une corde lestée d’équipement, lors de la première répétition publique, elle souffrait d’une commotion cérébrale. Sa reprise avait été difficile du fait de vertiges et de nausées récurrentes, et finalement elle n’avait pas pu reprendre les répétitions. Sur le plan psychologique, elle avait été de plus particulièrement touchée par l’accident sérieux survenu à un autre acteur. « Christopher Tierney, l’un des onze hommes - comédiens, cascadeurs acrobates et danseurs - à apparaître dans le costume de l’homme-araignée, a fait une chute d’au moins dix mètres de hauteur le 20 décembre quelques minutes avant la fin du spectacle. Un mousqueton n’aurait pas été attaché correctement. L’homme de 31 ans s’est retrouvé à l’hôpital avec une fracture crânienne et des côtes fêlées et a dû subir une intervention chirurgicale au dos. L’accident a donné lieu à plusieurs enquêtes des autorités sanitaires fédérales et celles de l’État de New York ainsi que de l’Actor Equity Union, le puissant syndicat des acteurs de théâtre. Avant Arachne et Spider-Man, deux autres comédiens s’étaient déjà blessés dans la préparation du même spectacle, l’un se cassant les deux poignets, l’autre un doigt de pied. » Le spectacle a été à plusieurs reprises.

De nombreuses polémiques ont émaillé le parcours de ce show, problèmes de script, mauvaises critiques par exemple et d’après les calculs du New York Times, Spider-Man ne pourra pas rentrer dans ses frais avant quatre ans. « l’intérêt médiatique suscité par ses déboires ¬attire les spectateurs. Au dernier décompte du box-office, Spider-Man a fait salle pleine et près d’un million de dollars de recettes en quatre séances ». [1]

Anlyser systématiquement les risques
L’accident dans le spectacle n’est pas seulement un drame humain, une atteinte physique et mentale d’un artiste. L’accident intervient de manière directe dans la performance d’un spectacle et dans son économie, mais pas suffisamment souvent pour que la prévention soit intégrée au script lui-même. L’analyse des risques dans le milieu du spectacle doit devenir un habitude, un réflexe, et le coût de la prévention de doit pas être sous-estimé dans des spectacles à haut risque comme on le voit par exemple dans le cinéma ou dans le cirque. Il est nécessaire que cette réflexion pénètre l’esprit des producteurs et des réalisateurs de projets artistiques et que les organisations syndicales jouent leur rôle de manière pertinente sur ce sujet pour une meilleure efficacité du système préventif. Cela ne semble pas le cas si on en juge la réflexion du metteur en scène : « Certes, les répétitions sont faites pour ça, comme l’a souligné avec un poil d’agacement la metteur en scène, Julie Taymor. « Je ne crois pas que quoi que ce soit de créatif puisse être réalisé sans danger ni risque », a-t-elle expliqué à la chaîne CBS… » [2]

La créativité est en soi une prise de risque, mais la créativité implique également la jouissance de la plénitude de ses moyens et contrairement à une idée préconçue la crainte d’un accident, l’accident lui-même sont des entraves à la liberté de créer. Peut-être l’enjeu de la créativité c’est à côté de cette prise de risque intellectuelle, imaginative, de ne pas sous estimer la nécessité de sécurité dans les processus créatifs. Si le risque est parfois acceptable, le danger ne l’est jamais.

Rédacteur. Docteur Arcier, président fondateur de Médecine des arts®
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[1] Le Figaro, 03/01/2011
[2] Libération, 23 décembre 2010

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