Solvants et malformations fœtales
Les solvants sont couramment utilisés par les plasticiens. Certains présentent des risques auxquels l'artiste doit se prémunir. Les femmes enceintres devront prendre des mesures préventives et parfois exclure les produits qui peuvent présenter une toxicité pour le foetus
Question
Une femme de 25 ans enceinte, restauratrice de tableaux et peintre, utilise huit heures par jour divers produits détergents et décapants. Y a-t-il un risque fœtal. ?
Réponse
Plusieurs études épidémiologiques récentes ont mis en évidence une augmentation modérée mais probablement réelle du risque de malformation après exposition maternelle aux solvants pendant la période d’organogenèse, si l’exposition est significative. Les études ne différencient pas les types de solvants.
Pour apprécier l’intensité de l’exposition, il est classique de rechercher des sensations de mauvaises odeurs, ou des signes généraux tels que nausées, céphalées ou somnolence. Mais c’est à partir d’une analyse précise des produits utilisés, des tests d’ambiance mis en place et des examens biologiques qu’il faut mettre en place les mesures de protection et de prévention nécessaire. Le risque de fente faciale lors d’expositions significatives a été retrouvé dans plusieurs études, mais celui de défaut de fermeture du tube neural (anencéphalie ou spina bifida). L’exposition aux solvants plus tard dans la grossesse de façon chronique fait aussi courir au fœtus un risque modéré de retard de croissance.
Fentes faciales
Une fente est un espace anormal au sein d’une structure anatomique résultant d’un défaut de la morphogenèse de la face et du palais.
Il s’agit de la persistance anormale chez le nouveau-né d’une situation normalement transitoire chez le foetus par absence de fusion entre les bourgeons de la face.
En tout état de cause, cette jeune femme doit avoir une échographie morphologique entre 16 semaines et 20 semaines dans un centre de référence, et l’examen doit porter spécifiquement sur la face et l’axe vertébral du fœtus.
Il ne faut pas hésiter à lui prescrire un arrêt de travail, l’éviction momentanée des produits à risque est nécessaire. Si la patiente reste à son poste, il convient de réduire les expositions autant que possible en accentuant les mesures d’hygiène au travail : port régulier de masque et de gants, travail dans un lieu bien ventilé.
D’après le concours médical 29/01/2003
Docteur Arcier, président fondateur de Médecine des arts®
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