Quel est le secret du stradivarius ?

Voici de nombreuses décennies que les chercheurs étudient ces violons à la sonorité si délicate, si spécifique, incomparable par rapport aux instruments d’aujourd’hui. Des études ont été engagées afin de déceler en quoi réside cette qualité, en vain pour le moment.

Une nouvelle équipe a pris le problème d’une autre manière, plutôt que de chercher un éventuel secret tenant aux modes de fabrication de ces anciens instruments stradivarius, guarneri, elle allait s’intéresser à la qualité subjective de l’émission sonore. Des auditeurs experts seraient-il capables à l’aveugle de reconnaître une différence notable entre une série de stradivarius et une série de violons contemporains ? Finalement au lieu d’étudier le son émis sur le plan physique, les modes de fabrication, l’équipe de Claudia Fritz s’est intéressée à la perception sonore.
Des violonistes de haut niveau pourraient-ils reconnaître le jeu sur un stradivarius par rapport à un jeu sur un violon d’aujourd’hui sans voir, ni savoir sur quel instrument il jouait.

L’étude a été menée à l’occasion d’une compétition internationale de violon aux Etats-Unis. Un panel d’instrumentistes de haut niveau a été sélectionné ainsi que 3 instruments d’exception, deux violons d’Antonio Stradivari, l’un datant environ de 1700 et l’autre de 1715, ainsi qu’un instrument fabriqué vers 1740 par Guarneri del Gesu, autre luthier mythique de l’école de Crémone, l’ensemble d’une valeur de 10 millions de dollars.
Des instruments récemment fabriqués et sélectionnés par un luthier réputé, dont la valeur est 100 fois inférieure aux violons anciens participaient de pair à l’expérience.
 Les auteurs de l’étude « ont fait essayer à l’aveugle ces six instruments à 21 musiciens de haut niveau. Parmi les « cobayes », certains sont violonistes dans l’Orchestre symphonique d’Indianapolis, quatre autres sont de jeunes prodiges en lice pour le concours (deux en sont sortis lauréats), avec pour finir deux membres du jury qui possèdent l’un un stradivarius et l’autre un guarneri » [1].
L’expérience a été menée dans un local se rapprochant du local d’un luthier où les violonistes testent généralement leur propre instrument. Afin que la collecte d’information se déroule à l’aveugle, il n’y avait aucune lumière dans ce local et de plus chaque instrumentiste examinateur portait des lunettes de soudeur. Pour que les musiciens ne soient pas guidés dans leur jugement par l’odeur des instruments plus anciens, une goutte de parfum été versé sur le coussin de chaque violon.
Les violonistes experts devaient porter une appréciation sur chaque instrument joué, donner un jugement sur certaines caractéristiques telles que : « la projection du son (capacité d’être entendu même à grande distance), la réponse aux impulsions, la jouabilité et la palette sonore. La perception de plaisir proportionnelle au prix affiché. »<1> Dans la plupart des cas, les violonistes étaient dans l’incapacité de différencier les instruments actuels des anciens.
Les appréciations les meilleures ont été attribuées à un instrument récent, et les moins bonnes au stradivarius le plus ancien. A la question, avec quel instrument préfèreraient-ils partir, s’ils avaient le choix, la plupart portaient leur choix « à l’aveugle » à un instrument de fabrication récente.
Finalement, ces études nous apprennent des choses simples mais qui méritent d’être signalées, les luthiers d’aujourd’hui sont d’excellents artisans, et le plus grand secret réside encore dans la perception humaine.

Docteur Arcier André, président fondateur de Médecine des arts®
Médecine des arts® est une marque déposée, Copyright médecine des arts©

Bibliographie

[1] Le Figaro, 6 janvier 2012


Médecine des Arts®    
  715 chemin du quart 82000 F-Montauban
  Tél. 05 63 20 08 09 Fax. 05 63 91 28 11
  E-mail : mda@medecine-des-arts.com
  site web : www.medecine-des-arts.com

Imprimer

Association

Faire un don
Adhérer