Phalange. Anatomie artistique. Leçon 39
Le pouce a deux phalanges seulement ; les autres doigts en ont chacun trois ; désignés de haut en bas par les noms de phalange, phalangine et phalangette ou encore de première, de deuxième et de troisième phalange. Les phalanges sont de petits os longs dont le corps est aplati et les extrémités renflées.
Les doigts, organes essentiels de la préhension et du tact, sont des appendices très mobiles, articulés avec les métacarpiens dont ils continuent la direction.
En nombre égal à celui du métacarpe, ils sont désignés par les termes numériques de 1°, 2°, 3°, 4° et 5° doigts, en allant de dehors en dedans, ou bien, en procédant dans le même ordre sous les noms de pouce, index, médius, annulaire et auriculaire.
Chaque doigt représente une pyramide composée de trois colonnes successivement décroissantes placées à la suite les unes des autres : la base de la pyramide répond au métacarpe ; deux renflements ou nœuds répondent à la jonction des colonnes qui portent le nom de phalanges. Les trois colonnes successivement décroissantes qui composent chaque doigt sont distinguées par les noms numériques, de première, deuxième, troisième phalanges, en allant de l’extrémité métacarpienne vers l’extrémité libre. On les appelle encore en France, depuis Chaussier, phalange, phalangine et phalangette.
La première s’articulant avec le métacarpe, a reçu le nom de phalange métacarpienne ou phalange proximale ; la seconde, celui de phalange moyenne ou médiale ; la troisième, qui soutient l’ongle, a reçu le nom de phalange unguéale ou phalange distale. Le pouce seul n’a que deux phalanges, l’ungéale et la métacarpienne.
Première phalange
Chaque doigt, sauf le pouce, possède trois segments osseux, les phalanges. Le pouce en a seulement deux. On les désigne sous les noms de première, deuxième et troisième phalanges, en allant du métacarpe à l’extrémité des doigts. Les phalanges sont des os longs et présentent un corps et deux extrémités. Première phalange
Malgré ses faibles dimensions, la première phalange appartient à la classe des os longs et nous présente, par conséquent, un corps et deux extrémités, l’une supérieure, l’autre inférieure. Le corps, il affecte une forme demi-cylindrique, est convexe en arrière, qui est recouverte en surface par les tendons des muscles extenseurs, plan ou légèrement concave en avant où se logent en partie les tendons des muscles fléchisseurs. Les deux bords latéraux sont généralement bien accusés. C’est sur ces deux bords tranchants que vient s’attacher la gaine fibreuse qui convertit le demi-canal osseux représenté par la phalange en un conduit ostéo-fibreux, destiné aux tendons des muscles fléchisseurs des doigts.
L’extrémité supérieure ou base est oblongue et présente : 1° une cavité glénoïde pour la tête du métacarpien, un peu plus large dans le sens transversal que dans le sens antéro-postérieur ; 2° deux tubercules latéraux contigus à la face palmaire et déterminés par l’insertion des ligaments latéraux de l’articulation.
L’extrémité inférieure ou tête se termine par une véritable poulie, une trochlée en rapport avec l’extrémité supérieure de la deuxième phalange. La trochlée présente en son milieu une crête mousse antéro-postérieure pour la gorge de la trochlée et, de chaque côté deux petites cavités glénoïdes se moulant exactement sur les parties latérales de cette même trochlée. La surface articulaire empiète largement sur la face palmaire de l’extrémité. Sur les faces latérales, on remarque une dépression surmontée d’un tubercule déterminé par l’insertion du ligament latéral correspondant. Tels sont les caractères généraux de la première phalange ; ils offrent des modifications suivant le doigt auquel appartient la phalange qu’on examine. Ainsi, la phalange la plus longue est celle du médius ; ensuite viennent celles de l’index et de l’annulaire. La première phalange du pouce est la plus volumineuse, proportionnellement à sa longueur ; la première phalange du petit doigt est la plus grêle ; elle est aussi la plus courte après celle du pouce.
Deuxième phalange
Elle présente, comme la première phalange, un corps et deux extrémités. Le corps est semblable à celui de la première phalange, tout en étant plus court.
L’extrémité supérieure, répondant à une trochlée, est munie d’une surface articulaire à deux versants séparés par une crête mousse antéro-postérieure pour la gorge de la trochlée. Chacun des versants est représenté par une facette concave. De même nous rencontrons, sur les côtés de la surface articulaire, deux tubercules destinés à l’insertion des ligaments latéraux de l’articulation.
L’extrémité inférieure a la même conformation que celle de la première phalange. C’est une poulie, portant sur les côtés deux petites dépressions circulaires et rugueuses pour l’insertion des ligaments latéraux.
Troisième phalange ou phalange unguéale
Le corps, très court, est convexe en arrière, plan en avant. Il est plus large en haut qu’en bas, et ne présente pas la courbure caractéristiques des autres phalanges : il est rectiligne.
L’extrémité supérieure est semblable à celle de la deuxième phalange. L’extrémité inférieure ou extrémité libre, est large, convexe en bas, et présente sur sa face palmaire une surface rugueuse, saillante, en fer à cheval, où elle sert de soutien à la pulpe du doigt. Elle est lisse en arrière, où elle répond à l’ongle.
La phalange ungéale du pouce est d’un volume beaucoup plus considérable que la phalange ungéale de tous les autres doigts. Celle du médius vient ensuite ; celles de l’index et de l’annulaire sont à peu près de même volume ; celle du petit doigt est la plus grêle. Du reste, il est fort difficile de distinguer les phalanges de la main droite de celles de la main gauche.
Caractéristiques différentielles des trois ordres de phalanges
Le corps des phalanges est constitué par du tissu compact, les extrémités par du tissu spongieux. Le canal médullaire existe encore, mais il est considérablement réduit. Ses dimensions varient du reste avec chaque groupe de phalanges.
Caractéristiques différentielles des trois ordres de phalanges | ||
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Deux extrémités articulaires | L’une inférieure, en trochlée, l’autre, la supérieure, en cavité glénoïde pour s’articuler avec une tête | 1° phalange |
Deux extrémités articulaires | L’une, inférieure, en trochlée ; l’autre, la supérieure, en double cavité glénoïde pour l’articuler avec une trochlée | 2° phalange |
Une seule extrémité articulaire | 3° Phalange |
Os sésamoïdes
On donne le nom d’un sésamoïdes à de petits os de la forme des grains de sésame, situés : les uns, dans l’épaisseur de certains tendons ; les autres, au voisinage de certaines articulations de la main et du pied. Nous décrirons seulement, avec le squelette, les sésamoïdes péri-articulaires. Os sésamoïdes de la main.
Il existe à la main un nombre variable de sésamoïdes, tous situés sur la face palmaire.
Deux sont constants et siègent sur la face palmaire de l’articulation métacarpo-phalangienne du pouce ; l’un, interne, est arrondi ; l’autre externe, est ovalaire. Chacun d’eux a une face postérieure plane, articulaire, et une face antérieure ou palmaire, convexe, sur laquelle s’insèrent les muscle de l’éminence thénar.
On peut encore rencontrer des sésamoïdes en rapport avec les articulations métacarpophalangiennes du médius et de l’annulaire et de l’articulation interphalangienne du pouce.