Paco de Lucia, guitariste flamenco
Rares sont les guitaristes qui auront autant donné à leur instrument, à la musique et à leur région d’Andalousie
Médecine des arts s’était attachée par l’intermédiaire d’A. Carrasco Garcia à analyser la technique de Paco De Lucia en la comparant à celle d’autres guitaristes flamenco, Vicente Amigo, Nino de Pura, Manolo Franco
De son vrai nom Francisco Sanchez Gomez, Paco de Lucia était né le 21 décembre 1947 à Algeciras, petite ville d’Andalousie de la région de Cadix. Il va devenir un guitariste mondialement connu en modernisant le flamenco traditionnel et en l’associant avec le jazz tout en puisant son inspiration dans divers horizons musicaux.
Paco de Lucia est décédé le 26 février 2014. Il a été pris d’un malaise alors qu’il jouait avec ses jeunes enfants sur une plage de Cancùn au Mexique où il vivait une partie de l’année. Il décèdera d’une crise cardiaque lors de son transport à l’hôpital.
Né dans une famille pauvre d’Andalousie, il a été imprégné tout jeune de musique andalouse. Il a appris la guitare avec son père dès l’âge de 5 ans. A 12 ans, il évolue dans les bars et les salles de flamenco et à 14 ans il commence sa carrière professionnelle avec une tournée aux Etats-Unis.
Dans son autobiographie, il écrivait : « Si je n’étais pas né dans la maison de mon père, je ne serais personne aujourd’hui. Je ne crois pas au génie spontané. Mon père m’a obligé à jouer de la guitare quand j’étais petit ». La légende veut que son père attachait une de ses jambes à un lit de la maison d’Algeciras pour l’empêcher de sortir et le forçait ainsi à s’entraîner. « Ce n’était pas comme ça, c’était plus psychologique, démentait Paco De Lucia. Il me demandait : « Pendant combien de temps as-tu travaillé ? Je lui répondais 10 ou 12 heures et je voyais le bonheur dans son regard ».
Rares sont les guitaristes qui auront autant donné à leur instrument, à la musique et à leur région d’Andalousie. Vénéré par les guitaristes de flamenco, respecté par les musiciens internationaux, Paco De Lucia était toujours resté discret malgré le succès qu’il allait rencontrer.
Il est des musiciens rares que les média ont tout juste effleurés en évoquant sa mort, sans connaître sa musique qui résonne dans le cœur de tous les flamenquistes. Sa technique fascinante n’entamait jamais les émotions. Evoquant sa « faim » insatiable de musique, il la décrivait ainsi au JDD en 2010 : « L’émotion se poursuit au prix d’une terrible énergie, en te disant que c’est peut-être le dernier spectacle que tu donnes. Alors tu laisses ta peau dans le show et un peu de ta santé chaque soir qui passe."
Médecine des arts s’était attachée par l’intermédiaire d’A. Carrasco Garcia à analyser la technique de Paco De Lucia en la comparant à celle d’autres guitaristes flamenco, Vicente Amigo, Nino de Pura, Manolo Franco. Une étude sur la biomécanique du picado à découvrir, mais aussi du placement de la guitare, de la position assise, etc. (Revue Médecine des arts, Dossier spécial guitare, n°72)
« Jouer vous procure un goût fugace d’éternité », disait-il avant de s’apprêter à faire le zénith en France fin 2010 (JDD 2010). Désormais, Paco de Lucia entre dans la légende et procure à chacun de nous, à l’écoute de sa musique, un espace dans cette éternité.
Rédacteur Docteur Arcier, président fondateur de Médecine des arts®
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