Les gencives des instrumentistes à vent et la marijuana

Le haschisch agresse le parodonte

Fumer du tabac est reconnu pour son effet délétère pour le parodonte. Qu’en est-il pour les consommateurs de haschisch ? Des chercheurs ont étudié l’effet de la marijuana sur le parodonte auprès de près de 1000 personnes volontaires. Ils ont ensuite de manière régulière suivi l’état dentaire de ces personnes à l’âge de 18 ans, de 21 ans, de 26 ans et de 32 ans, tout en les questionnant sur leur consommation de haschich.
L’échantillon pouvait se répartir selon les résultats de leur investigation ainsi :

aucune consommation	32,3%
consommation occasionnelle (de 1 à 40 prises dans l’année écoulée)	47%
forte consommation (au-delà de 41 prises dans l’année écoulée)	20,2%

L’évolution de la perte parodontale d’un examen à l’autre (de 26 ans à 32 ans) était de l’ordre de : 6,5 % chez les non-consommateurs de haschich 11,2 % chez les fumeurs occasionnels 23,6% chez les gros consommateurs
Les chercheurs ont pondéré ces résultats afin d’éviter les facteurs de confusion en prenant en compte pour chacun de ces sujets : la consommation de tabac, le sexe, le suivi dentaire éventuel, existence de plaque dentaire. Les résultats concluent de manière claire sur un risque accru concernant les gros consommateurs de haschisch.

Le risque pour ces fumeurs
Le risque ’avoir une ou plusieurs lésions inférieures à 4 mm est accru de 60%. Celui d’avoir des lésions parodontales supérieures ou égales à 5 mm est multiplié par 3,1 Le risque d’avoir une nouvelle lésion gingivale est multiplié par 2.
Ainsi comme pour le tabac, le risque pour le parodonte est fortement accru pour les consommateurs de haschich ; ce risque est multiplié encore lorsque celui-ci est associé au tabac.
Conserver la qualité de son jeu pour un instrumentiste à vent dépend de nombreux facteurs. Préserver les caractéristiques anatomiques et physiologiques du parodonte est un facteur majeur. Aussi on ne peut que conseiller aux musiciens à vent de modifier ce comportement addictif qui peut mettre à mal durablement leur qualité de jeu.

Rédacteur. Docteur Arcier, président fondateur de Médecine des arts®
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Bibliographie

Jama, 6 février 2008
Quotidien du médecin, 8 février 2008, N° 8307.

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