Style legato et Respiration

En réalité, la continuité entre les notes ne peut se produire que lorsqu’on vocalise sur une seule voyelle. Dès que les consonnes apparaissent il ne peut y avoir de vocalisation réellement interrompue, mais l’ensemble donne malgré tout à l’oreille une impression de continuité. Stetson a démontré, en mesurant la pression de l’air hors de la bouche, que le caractère essentiel du chant legato n’est pas la liaison, réelle entre les notes, qui ne peut pas se réaliser dans tous les cas, mais le niveau égal et constant de la force de chaque son. L’interruption des sons a peu d’importance ; ce qui compte essentiellement c’est leur dynamique uniforme.

Pour produire une telle égalité de sonorité, le geste respiratoire doit s’adapter et éviter tout mouvement brusque. Il consiste dans son ensemble en une récession ferme et continue de la cage thoracique et de la paroi abdominale. On observe peu de mouvements extérieurs pour chaque note.

•   La paroi abdominale est ferme, surtout au niveau du grand droit ; une légère contraction de ce dernier peur se produire, à des tempi lent, sur chaque note, provoquant par raccourcissement musculaire une minime poussée vers l’avant, mais ces impulsions abdominales séparées disparaissent dès que la vitesse augmente. Le diaphragme présente dans tous les cas une ascension régulière au cours de laquelle on ne peut individualiser en radioscopie aucun mouvement de détail.
•   La fermeture costale se fait progressivement. Stetson a montré que les impulsions intercostales se produisent pour chaque note mais qu’elles sont régulières, égales et ne perturbent pas par conséquent, la dynamique uniforme des sons.

En somme, le mouvement expiratoire dans le chant legato se caractérise par son uniformité. La paroi reste ferme en permanence et ne produit que peu de renforcement actif pour chaque note. La remontée diaphragmatique est régulière ; les muscles intercostaux, jouant contre la posture thoraco-abdominale, produisent des bouffées d’air respiratoire pour chaque note mais avec une grande égalité. Il y a une tendance marquée vers le « piano » et le « mezzo-forte ».
Nous donnons un exemple, de chant legato (gammes descendantes). Noter la parfaite régularité des courbes. Peu de mouvements de détail sont visibles, sauf au niveau de la courbe des mouvements costaux inférieurs.

Docteur Cornut G., extrait de la thèse de médecine, 1958. Mécanique de l’appareil respiratoire au cours de la voix parlée et chantée.

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