Inégalités de genre au cinéma

Dans un monde où l’égalité des genres serait manifeste, il n’existerait pas des prix différenciés selon le genre pour l’oscar, le césar ou les prix d’interprétation du festival de Cannes. Le prix pour la meilleure actrice est finalement une manière d’indiquer que nous sommes encore loin de cette égalité. La New York Academy a fait une étude statistique sur la représentation féminine dans le cinéma.

Dans le top 500 des films produits de 2007 à 2012, seulement 30,8 % des rôles sont occupés par des femmes (rôles qui ont une expression parlée).
Seulement 10,7 % ont en vedette une distribution équilibrée au niveau des sexes.
Il y a 2,25 hommes pour une femme à Hollywood actuellement.

- 91 % des réalisateurs sont des hommes ;
- 85 % des scénaristes ;
- 83 % des producteurs exécutifs ;
- 98 % des chefs opérateurs (directeurs de la photographie).

Seulement 25 femmes ont été nommées aux Oscars en 2013 contre 140 hommes, et il n’y avait aucune femme désignée comme réalisatrice, directrice de la photographie, monteuse, scénario original ou musique originale.
77 % des électeurs de l’Academy of Motion Pictures Arts and Sciences sont des hommes.

Les catégories différenciées par genre sont alors essentielles pour maintenir une présence même ténue pour les femmes de talent à Hollywood.

La présence féminine est plus souvent que pour les hommes représentée de manière connotée sexuellement. 26,2 % sont partiellement nues contre 9,4 % des hommes.
La seule catégorie où les femmes prédominent est la conception de costume.
En 85 ans, seulement 4 femmes réalisatrices ont remporté le prix du meilleur film :

• Lina Wertmüller (Seven Beauties, 1975) ;
• Jane Campion (The Piano, 1993) ;
• Sofia Coppola (Lost in Translation, 2003) ;
• Kathryn Bigelow (The Hurt Locker, 2008).

Des préjugès sexistes en matière de cinéma
Une enquête suédoise ce dernier trimestre 2013 a porté sur les préjugés sexistes en matière de cinéma concernant les spectateurs à partir du test de Bechdel qui permet de quantifier la présence féminine à l’écran (ce qui signifie qu’il doit y avoir au moins deux rôles féminins nommées qui parlent les unes aux autres sur autre chose qu’un homme). Le test ne dit pas si le film est bon, mais il a débouché sur une notation notamment pour la télévision qui souhaite que l’on puisse identifier la présence plus équilibrée des femmes dans les œuvres cinématographiques. Les films qui passent positivement ce test seraient notés d’un A. Si cet aspect communautariste vient en réaction d’une société de fait différenciée concernant le genre et défavorablement pour les femmes, cette vision normative paraît excessive, et elle reflète une situation qui doit être effectivement changée. Il n’est pas sûr d’ailleurs qu’un indice de Bechdel positif rende réellement compte d’une situation par ailleurs plus égalitaire sur le plan du sexe.

Dans le hall d’un cinéma suédois où a été réalisée cette enquête, les étudiants reconnaissaient que la plupart de leurs films préférés n’auraient probablement pas obtenu une notation positive.

Hollywood a bien analysé le marché ainsi ; le système hollywoodien pense que les films avec des rôles masculins feront plus d’entrées et auront un meilleur indice au box-office. Et, si les femmes démontraient le contraire ! Ceci est désormais en marche et c’est un souhait de Médecine des arts pour 2014.

Rédacteur Docteur Arcier pour Médecine des arts®
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New Yorker Film Academy. Gender Inequality in Film, 25 novembre 2013

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