Idiophones dans la musique musique africaine, cubaine et afro-cubaine. Chapitre 3
Dans cette catégorie le son vient de l’instrument lui-même ou de son contenu et ils sont donc secoués ou frappés. Les plus simples ne s’accordent pas, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas faits pour produire une note donnée. Ils sont souvent employés en animation car peu encombrants et assez peu fragiles. De plus ils peuvent être copiés ou imités avec des matériaux de récupération : tubes de carton, bouteilles en plastique.
Les plus simples sont les racleurs, par exemple le kariyan, tube ouvert en métal.
Les hochets sont particulièrement variés et intéressants. Ceux qui sont à percussion interne contiennent des graines ou des cailloux et sont fabriqués en vannerie (panier : kaïchichi), en bambou ou avec une courge évidée. Un instrument utilisable en pratique de groupe, car petit et peu couteux, mais dont la technique est difficile est le hochet ntsakala ou kesekese : voir illustration page suivante. Il est fait de 2 enveloppes de fruits réunies par une ficelle et est à la fois percuté (en lui faisant faire le tour de la main) et secoué. Il est d’origine Bamiléké (Ouest du Cameroun).
En ce qui concerne les hochets à percussion externe on peut utiliser les sonnailles, portées par exemple au poignet ou à la cheville. Le hochet sonnaille (yabara en Guinée) porte des coquillages, des perles ou des os et se joue en tirant vigoureusement sur le cordage, ce qui plaque les percuteurs du filet sur la surface.
Trois autres familles d’idiophones non accordés sont :
- les crécelles et sistres (wasamba faits en rondelles de calebasse enfilés sur une tige),
- les cloches (voir plus bas)
- les tambours à eau : une grande demi calebasse remplie d’eau content une demi calebasse retournée (facile à réaliser avec des cuvettes en activité d’animation).
Il existe par contre deux idiophones accordés très populaires en Europe : les pianos à pouce et les xylophones. Ils sont mixtes c’est-à-dire que ce sont des percussions mais ils sont mélodiques.
Les pianos à lamelles (senza, kalimba ou gongoma) sont faits de lamelles métalliques fixées sur une planchette, une boite ou une calebasse. Il en existe de très nombreux types selon la taille, la présence ou non de bruiteurs et le nombre de lamelles, que l’on fait coulisser sous leur fixation pour régler la hauteur de son. Leur son doux et peu intense est propice par exemple à l’accompagnement de chorégraphies, de récits, ou d’activités calmes (relaxation).
La petite version (senza) est appelée marimba en Afrique de l’est et mbira en Afrique du sud. Elle se joue avec les pouces tandis que les autres doigts tiennent l’instrument devant le musicien, d’où son nom de thumb piano (piano à pouces). Le gongoma est plus grand et se joue horizontalement devant le musicien, porté avec une courroie.
La senza est également utilisable en milieu scolaire car non encombrante et peu fragile.
Les xylophones (bala) sont très divers, du très petit au très grand et de 2 à 25 notes. Ils sont souvent appelés balafon alors que ce mot désigne en principe le musicien qui en joue. Ils sont encombrants et fragiles (d’où nécessité d’une housse de transport) mais légers.
Le chassis en bois porte des lames de longueur décroissante. Les résonateurs situés sous les lames de bois peuvent être une calebasse, une boite ou un pot. Une membrane, en papier à cigarette, cocon d’araignée ou autre fait office de mirliton mais en Afrique c’est parfois un trou dans le sol qui fait office de résonateur.
On les distingue selon :
• leur taille,
• leur forme droite ou incurvée,
• le nombre de notes par octave : le plus souvent à 5 notes (pentatoniques) ou sept notes (heptatoniques).
Il existe des instruments intermédiaires entre bala et senza, les flenbala, xylophones en lamelles de bambou sur demi calebasse qui se jouent en pinçant les lamelles.
Les tambours à fente (bombolong au Sénégal, krin en Guinée) n’ont pas de membrane car ils sont faits dans un tronc creusé et émettent un son de fréquence définie. Ce sont de véritables tambours parlants puisque susceptibles de reproduire les sons de la langue parlée, donc de transmettre les messages d’un village à l’autre. Initialement employés dans des fêtes et rituels (ou bien comme instrument de prestige ou même guerrier) ils sont maintenant utilisés en concert.
Rédactrice : Docteur Hélène Garrabé, médecine des arts®
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