Bonjour,
Une amie, violoniste, intermittente du spectacle, a dû interrompre son activité : elle souffre d’une capsulite droite paralysante (outre une arthrose de la nuque et une fibromyalgie ou polyarthrite rhumatoïde générant des douleurs dans toutes les articulations). Il est très douteux qu’elle puisse reprendre son activité et ceci définitivement. Quelles solutions ? Demander la reconnaissance d’une maladie professionnelle ou une pension d’invalidité ? Et si elle a le choix, quelle est meilleure solution ?
Merci pour votre réponse
Violoniste, Musicien intermittent, capsulite de l'épaule et maladie professionnelle
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par R.E.
14/11/2014 à 11:13
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par Docteur A. Icarre
14/11/2014 à 11:15Bonjour,
Difficile de répondre précisément à cette question. Pour autant sur un plan purement administratif, je pense que les meilleurs conseils pourront vous être donnés par le service de médecine du travail qui gère « la santé au travail » de votre fille. Mesurer au plus près la situation clinique et le contexte global qui jouent un rôle notamment sur les hypothèses de diagnostic de fibromyalgie, mesurer la justesse de l’action thérapeutique, le pronostic à court et moyen terme, l’impact professionnel et financier du choix de la stratégie médico-légale.
Les décisions concernant un dossier médico-légal du fait des conséquences qu’elles peuvent avoir à terme sur le sujet, en l’occurrence le musicien, sont à prendre avec une grande attention et mesure et avec une maturation de ces décisions par l’intéressée elle-même, notamment chez un sujet jeune. L’important en première intention est la dynamique que la personne peut retrouver et d’écarter le risque d’une médicalisation à outrance ou une victimisation qui risque d’enkyster la situation plutôt que de déboucher sur des solutions efficaces et réalistes à moyen terme dans le domaine de la musique ou proche de la musique ou une nouvelle orientation. A mon avis, les deux solutions (maladie professionnelle) sont possibles mais chez un sujet jeune, il est nécessaire de bien analyser la situation, le contexte, le profil psychologique du sujet, et peser les avantages et les inconvénients de chaque décision, chaque orientation du dossier. Il me semble qu’il est nécessaire de déclarer d’abord la maladie professionnelle dans la mesure où cliniquement celle-ci correspondrait bien au tableau 57 des maladies professionnelles, ceci est à vérifier avec votre médecin du travail ou rhumatologue.
Mais en première intention il faut raison garder, bien évaluer la problématique sur le plan médical (diagnostic, pronostic), puis en deuxième intention bien l’évaluer sur le plan médico-légal, conséquences professionnelles, assurantielles, financières (sur ce point le service de médecine du travail devrait pouvoir vous aider).
Il est à noter que nous voyons de nombreux musiciens avec des capsulites et bien évidemment des instrumentistes à corde. La capsulite ne fait pas partie des maladies professionnelles et en général la récupération se fait au bout de quelques semaines, parfois néanmoins 2 à 3 mois. Un traitement adéquat et une rééducation spécialisée permet un retour plus rapide à la pratique musicale.
La fibromyalgie n’est pas également une maladie professionnelle. Il s’agit d’un trouble handicapant et relativement mal défini encore sur le plan médical. La pratique, l’activité dans la mesure du possible, plus encore chez un sujet jeune sont plutôt des bonnes choses. Le maintien dans une pratique en accompagnant cette personne sur le plan rééducatif spécialisé (thérapeute formé à la médecine des arts®) et psychologique (si possible également spécialisé) serait utile pour la dynamique de sa santé.