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Douleurs des avant-bras et lombalgies chez un pianiste

par DP
21/11/2014 à 16:56

Bonjour,

Je suis pianiste et je souffre de douleurs des avant-bras et lombaires depuis bientôt 3 ans et malgré de nombreuses et différentes tentatives de guérison (repos, ostéo, kiné, etc…) rien n’y fait.
Pouvez-vous me conseiller à ce sujet ?
par Docteur A. Icarre
21/11/2014 à 17:00

Bonjour,

Toutes les démarches diagnostics s’appuient d’abord sur la recherche des causes. Devant une sémiologie telle que celle que vous exposez un examen clinique spécialisé s’impose. Le diagnostic a comme but bien évidemment d’identifier le problème proprement dit (diagnostic positif) mais aussi de faire le diagnostic négatif, c’est-à-dire d’écarter des hypothèses diagnostiques. Le thérapeute s’appuiera sur les examens complémentaires pour étayer le diagnostic.
Pour les artistes c’est une étape importante que d’indiquer que tel ou tel signes n’est pas en rapport avec telle ou telle affection. On peut ainsi engager une prise en charge, même parfois en l’absence de diagnostic positif, lorsque tous les examens ont été faits.

Revenons plus précisément aux problèmes que vous évoquez.
• Des douleurs non précises au niveau des avant-bras peuvent tout à fait être en relation avec la pratique, la technique, les postures etc.. Il s’instaure très vite des cercles vicieux, une douleur génère des compensations posturales et des douleurs à distance. Aussi lorsqu’on a faut des examens et qu’ils ne mettent pas en évidence d’affections précises, on peut tout à fait être en présence d’un syndrome de surmenage non spécifique.
• Concernant les lombalgies, et plus particulièrement les lombalgies chroniques, bien évidemment toutes les hypothèses auront été d’abord examinées et auront fait l’objet d’un examen médical. Vous ne précisez pas la symptomatologie de vos lombalgies, existe-t-il des signes de sciatalgie, de cruralgie ?
Les lombalgies communes ont également des causes diverses et sont effectivement parfois résistantes aux thérapeutiques habituelles et peuvent selon la cause durer de longs mois, voire des années. Une arthrose des apophyses postérieures aura tendance parfois à entraîner des douleurs chroniques relativement résistante aux traitements.
Enfin pour terminer avec les mesures à mettre en œuvre. Dans la mesure ou les examens classiques réalisés sont normaux, l’ensemble de ces affections peuvent être en relation avec un syndrome de surmenage biomécanique et la résultante de microtraumatisme musculo-squelettique.
L’examen à l’instrument est une étape qui va finaliser la prise en charge clinique. Il visera à identifier les éléments posturaux, biomécaniques ergonomiques qui peuvent être des facteurs ou des cofacteurs de ces douleurs. Il permet de mettre en œuvre les premières mesures préventives et curatives.

Mais de telles difficultés vont nécessiter souvent la mise en œuvre d’un ensemble de moyens, plus volontiers au sein d’une équipe pluridisciplinaire. Un accompagnement psychologique peut s’avérer nécessaire. Il est important que ces symptômes qui sont effectivement très limitant sur le plan physique et instrumental n’entraînent pas une « inactivité progressive » qui ne ferait qu’entretenir le problème. Les techniques psychocorporelles, Alexander Feldenkrais, Pilates peuvent être des méthodes aidantes, mais elles ne doivent pas entraîner l’arrêt des solutions médicales et rééducatives classiques.
Cordialement