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Manque d’assurance, étourdissement dans l’aigue chez un trompettiste âgé (70 ans)

par ergé
02/11/2014 à 13:49

Bonjour

Je viens d’avoir 70 ans ; j’ai repris la trompette depuis trois ans après une interruption de 45 ans. A l’époque j’ai fait un peu de conservatoire en cours moyen sur Lyon. Je prends des cours et j’ai pratiquement retrouvé mon niveau mais pas ma dextérité ni ma jeunesse. Je suis en bonne forme physique et pas gêné par le souffle. Mais je manque d’assurance en public, parfois un peu tremblotant et crispé surtout en montant dans l’aigüe où le son perd son ampleur et devient étriqué. Parfois même si je force trop, j’éprouve un léger étourdissement avec même une petite perte d’équilibre de 2 à 3 secondes sans conséquence. Les jeunes professeurs semblent manquer de pédagogie adaptée aux adultes avancés comme moi. Je suis donc très motivé pour trouver des solutions adaptées afin d’améliorer cette situation particulière.

Merci
par Papillon
02/11/2014 à 13:58

Bonjour,

Votre manque d’assurance peut être relatif au fait de vous présenter devant un public et / ou du fait de manque de soutien musculaire.

Voyons le second point et vérifions s’il a une influence sur le premier.
Il ne s’agit pas en effet de "forcer" mais de trouver un tonus musculaire adéquate. Je vous propose d’essayer les deux points suivants et vous me direz quelle conséquence cela a sur le jeu et la représentation publique.
• 1/ lors de vos inspirations, ne relâchez pas complètement le ventre : Contractez les abdominaux quitte à inspirer un peu plus haut dans le thorax.
• 2/ lorsque vous montez dans les aigus, contractez les muscles abaisseurs des lèvres : abaissez la houppe du menton pour amarrer cette partie pour gagner en stabilité afin d’enlever le tremblement.
faites cela tranquillement sans forcer et en mettant ce tonus musculaire, entendez que votre son est plus large, que votre tenue est plus stable et que l’accès aux aigues plus facile.

Merci de nous tenir au courant,
Marc Papillon Clinique du Musicien
par ergé
02/11/2014 à 14:47

A Marc PAPILLON Merci beaucoup pour vos conseils

L’assurance devrait venir peu à peu avec la pratique et l’aisance d’exécution avec une bonne marge de sécurité par rapport à la difficulté.
• Pour le 1/ ; je contracte déjà les abdominaux car, après avoir gonflé l’abdomen à l’inspiration, je m’efforce d’expulser l’air vers le bas un peu comme vous l’indiquez ; j’ai lu ceci récemment sur une méthode d’exercices journaliers de Maurice André.
• Pour le 2/, je vais m’efforcer de mettre en pratique vos conseils, mais il faut que je prenne bien conscience de ces muscles devant une glace pour le faire naturellement sans y penser en jouant. Il me semble que ceci améliore l’émission dans l’aigu, mais je ne suis pas sûr de le faire correctement. j’ai l’impression de tirer la lèvre inférieure et les muscles en question en arrière.
Par ailleurs j’ai toujours de temps en temps les petits étourdissements avec perte d’équilibre signalés la première fois lorsque je force pour monter dans l’aigu.

Cordialement ergé
par Docteur A. Icarre
02/11/2014 à 14:50

Bonjour

L’origine de vertiges est souvent complexe à déterminer et exige des examens minutieux (cardiovasculaire et ORL notamment).

Vous êtes « un jeune musicien de 70 ans », l’hypothèse des vertiges que vous avez lors de votre pratique peut être en relation avec la technique de jeu. Lors de la montée dans les aiguës vous exercez une pression supérieure à celle réalisée pour obtenir des notes plus basses. Souvent cet effort, correspond à une « manœuvre de Valsalva », il s’agit d’un exercice (décrit par Valsalva au XVIII° siècle) qui se fait avec une expiration forcée, glotte fermée. Cette manœuvre augmente la pression à l’intérieur du thorax, de ce fait la quantité de sang veineux de retour veineux vers le cœur est diminuée. Cette manœuvre est une source de bradycardie (diminution du rythme cardiaque). Après la bradycardie, par réaction survient une tachycardie et une petite chute de la pression artérielle. Cela peut donc entrainer une sensation de malaise, voire un malaise.

Je parlais donc de votre âge, il me semble légitime de faire un bilan pour vérifier le bon fonctionnement cardio-vasculaire (même pendant une manœuvre de Vasalva), il peut exister parfois des troubles du rythme dans cette période. Il est nécessaire d’étudier s’il existe d’autres causes "sensibilisées par ce type d’effort", et si cette manœuvre et sensation de malaise vous font courir un quelconque risque (chute par exemple).

Cette vérification faite, il faut vous faire conseiller par votre professeur de trompette afin de travailler une technique qui n’exige pas de coup de glotte, et favorise une pression un peu plus faible.

cordialement
par Papillon
02/11/2014 à 15:22

Bonjour ,

Je reviens vers vous pour préciser ma première proposition très importante vis à vis de votre demande :
Je vous ai proposé : 1/ lors de vos INSPIRATIONS, ne relâchez pas complètement le ventre : Contractez les abdominaux quitte à INSPIRER un peu plus haut dans le thorax.

Et vous m’avez répondu : Pour le 1/ ; je contracte déjà les abdominaux car, après avoir gonflé l’abdomen à l’inspiration, je m’efforce D’EXPULSER l’air vers le bas un peu comme vous l’indiquez ; j’ai lu ceci récemment sur une méthode d’exercices journaliers de Maurice André. (je vous parlais de l’inspiration)
or je vous ai proposé de TENIR UN PEU PLUS LES ABDOMINAUX PENDANT L’INSPIRATION et ensuite sur l’EXPIRATION, SOUFFLER EN RENTRANT LE VENTRE VERS LE HAUT ! Malgré les talents de M. André, vous exagérez probablement trop votre "poussée vers le bas" en mettant ainsi trop de pression intra-abdominale et crânienne.

Pour le point 2, entrainez-vous en effet devant le miroir, la pression dans les aiguës diminuera, surtout si vous arrêtez de pousser vers le bas … Tenez nous au courant,

Marc Papillon Clinique du Musicien
par ergé
02/11/2014 à 15:46

à Marc PAPILLON Je vous remercie car j’apprécie beaucoup l’aspect technique médical pour essayer de faire face à ces désagréments. Le dernier bilan de santé de moins de trois mois n’a rien révélé de spécial. Un très léger souffle au cœur depuis toujours que l’on considère sans importance. Sur le plan ORL la baisse acoustique est plutôt inférieure à la moyenne de mon âge ; une petite excroissance dans l’oreille à surveiller dans un an si elle évolue.
Bien que ceci soit peu précis, je me suis entrainé avec un petit appareil qui donne le rythme cardiaque lorsque l’on fait du sport. Mon rythme au repos est de 48 à 49 (assez bas car j’ai fait du sport). Lorsque je joue normalement il se situe entre 60 et 80 ; si je force cela peut monter dans le pire des cas à 120. Cela est en corrélation avec le petit étourdissement mais pas systématique ; et si je reprends de suite le passage, la plupart du temps cela ne se reproduit pas. Pour relativiser ces inconvénients, il faut savoir que déjà vers 20 ans de façon très atténuée, je ressentais déjà un très léger malaise dans la tête. De plus, généralement cela se produit en cours d’exercice d’étude où je force mais je ne voudrais pas prendre ce risque en concert si j’ai à forcer pour sauver un passage difficile. Il me paraît aussi intéressant pour moi d’en connaître les causes exactes pour éviter ceci. Comme vous me le faites remarquer, je n’avais pas interprété avec exactitude vos propos sur l’inspiration et je m’efforcerai de le mettre en pratique correctement ; le professeur me déconseillait une inspiration haute dans le thorax qui crée une crispation et même un blocage avec un aigu qui ne sort pas ou qui sort "coincé". J’ai un tempérament parfois tendu qui peut aller jusqu’à un léger tremblement. Je pense que tout ceci est un ensemble que je dois travailler dans tous les domaines pour jouer sans trop forcer même si, compte tenu de mon âge, il y a une plus grande disproportion entre le travail et le résultat.

Cordialement ergé
par Ergé
15/11/2014 à 20:57

A Marc Papillon. Je reviens sur nos échanges dont le dernier du 20/09/2011. Après changement de professeur, travail spécifique pour ouvrir le larynx (émettre un son grave avec la gorge tout en jouant simultanément une suite de notes plus aigües en montant). Travail également sur les abdos et respiration etc. Résultat un son moins étranglé dans l’aigu car moins forcé et presque disparition des légers malaises dans les cas extrêmes.

Cordialement. Ergé