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Conseils généraux pour les instruments à vent de la famille des cuivres

par Stéphane Rollin
02/11/2014 à 21:06

Bonjour

J’ai joué pendant 4 ans la sepcial 2 de chez selmer je n’ai jamais eu de problème j’ai même enregistré des morceaux de Bill Chase avec. Comme disait plus haut Monsieur Pierre Dana que nous connaissons de réputation sur Paris, la position importe peu, je rajouterai simplement, qu’il est très important de se muscler les lèvres, aucun de ces trompettistes Maynard Ferguson, Cat Anderson, Bill Chase, Faddis etc… n’a réussi à excellé dans l’aigu et l’extrême aigu sans se muscler les lèvres, il existe des méthodes pour ça, ainsi vous pourrez jouer longtemps dans le temps sans jamais perdre de son. la seule chose qui pourrait vous faire perdre le son c’est l’irrégularité de votre travail quotidien.

Bien à vous Stéphane Rollin Rollin’s Band Orchestra
par delépine
04/11/2014 à 10:08

Trompettiste en difficulté, comment en suis-je arrivé là ?

• 1980. Des débuts prometteurs en école de musique m’ont conduit rapidement au Conservatoire. Après 5 ans de pratique le constat était le suivant : impossible de jouer plus de 3 lignes et besoin de me reposer 15 minutes pour en jouer 3 autres. Jouer me faisait mal aux lèvres. Je n’arrivais plus à souffler. « Mets de l’air », mais plus j’en mettais moins ça sortait.
Malgré une oreille musicale (1er Prix de Formation Musicale en 1992), je n’arrivais plus à m’exprimer avec la trompette. Ma décision était prise : Si je ne trouvais pas une personne pour m’aider, j’arrêtais la trompette.

• 1986. La rencontre avec Jean-Marie Gallot (élève de Mr Pichaureau), m’a permis de travailler pour la première fois la respiration. Il m’a appris à jouer « placé », « sur l’air ». Les résultats ne se sont pas fait attendre mais les acquisitions restaient fragiles. J’avais tendance à me « déplacer » facilement.

• Octobre 1990. J’ai effectué mon service militaire dans la musique du Mont Valérien. Les cérémonies dans un climat glacial m’ont malheureusement fait rejouer comme avant, en force, « sur la gueule », ça ne sortait plus et je n’arrivais pas à me « replacer ». Obligé pour moi de faire du playback. J’avais honte…

•1991. J’ai accepté de donner des cours de trompette. Mais je savais qu’il me faudrait un Prix de Conservatoire pour pouvoir continuer dans la musique. Ce diplôme, c’étaient les autres qui finissaient par l’obtenir. La peur que le son ne sorte pas était trop forte. J’étais devenu le spécialiste de l’excuse « bidon » pour ne pas jouer en soliste et je vivais un calvaire dans les rangs des orchestres d’harmonie. Je souffrais en silence. Les seuls bons moments musicaux étaient avec mes élèves. Leur parler de la respiration les faisait progresser. La pédagogie était faite pour moi ? Mais il me fallait un Prix !

Je me suis accroché et j’ai décidé d’aller à la source : Robert Pichaureau, réputé à l’époque comme « le rebouteux des cuivres ».
Le souvenir de mon premier cours est celui-ci : « Tu ne peux plus jouer de trompette. Et bien c’est le plus beau jour de ta vie ! Plus possible pour toi de jouer à l’envers, tu es donc condamné à jouer « vrai », avec ton corps, comme le chanteur. Tu vas te régaler ! » « La trompette n’est qu’un outil de travail que l’on utilise pour amplifier la musique, le véritable instrument, c’est ton corps. » « Le corps et l’instrument ne font qu’un, comme le chanteur. » « La racine du son est en toi, pas dans la trompette. » « Tu t’intéresses uniquement au résultat et pas à la fabrique. » « Pour avoir des fraises, tu t’occupes des fraises ou du fraisier ? La musique, c’est pareil ! Les fraises, c’est le son. Le fraisier, c’est le corps. La trompette n’est qu’un amplificateur. »

Au début, il a fallu désapprendre les mauvaises habitudes et les progrès étaient lents. Ce qui m’a donné du courage, c’est de constater que les conseils de Mr Pichaureau fonctionnaient aussi sur mes élèves. Comme le corps a une mémoire, les réflexes néfastes remontaient à la surface avec le stress (solos, examens). En revanche, dans le quotidien, c’est en travaillant la racine que j’ai retrouvé des bonnes sensations, développé plus de confiance en moi et acquis une meilleure qualité de son.
1998. Premier Prix de conservatoire, discipline Trompette. J’ai fini par récolter les fruits de mon travail.

Robert Pichaureau m’a remis d’aplomb, m’a reconstruit de l’intérieur, pierre par pierre, petit à petit. Il m’a transmis que ce n’est pas une manière de jouer mais une manière d’être. « Vivre la musique et non la faire », pour ne pas jouer mais pour que ça joue, comme ça respire, ça parle, ça boit, ça mange … Une philosophie qui rejoint la bibliographie suivante : « Le violon intérieur », « Le zen dans l’art chevaleresque du tir à l’arc », « Le chant de l’être ». C’est grâce à sa voie pédagogique si je suis Trompettiste. Merci Robert d’avoir aidé tous ces instrumentistes à vent et chanteurs. Cette expérience me permet de rééduquer à mon tour les problèmes de lèvres, les difficultés dans le registre aigu, l’endurance limitée ou la perte momentanée du son. Lorsqu’un élève a des passages à vide, il ne culpabilise plus. Il a des réponses à ses questions. Le son est le résultat d’une vibration via un mouvement intérieur. Mais encore faut-il en prendre conscience !

Vous êtes « en panne », vous avez la sensation de ne plus progresser, vous tournez en rond, vous cherchez un moyen pour avancer ou souhaitez acquérir un meilleur confort de jeu. Cet enseignement spécifique peut vous apporter des solutions.
L’idée est la suivante : Prendre conscience des erreurs que vous commettez dans l’utilisation de votre corps. Apprendre comment réduire ces erreurs et comment obtenir un meilleur fonctionnement corporel avec les ressources physiques et mentales que vous possédez. Si vous connaissez une personne qui souffre, n’hésitez pas à faire suivre.

Cordialement

Fabien Delépine écrit en juillet 2011
par Rolf Hagelstein
11/11/2014 à 10:11

Bonjour

L’unique raison d’écraser ses lèvres avec l’embouchure réside dans la tête.
Un facteur en est le stress, je renvoie à d’autres sujets du forum.
L’autre facteur est cette croyance erronée sur l’importance des lèvres ; l’importance de la lèvre n’est que de 10% dans l’art de jouer de la trompette.
La bonne respiration est responsable à plus des deux tiers de la bonne émission du son. Ce serait dans cette direction que vous trouverez votre champ de travail pour l’amélioration de la situation.
Mais attention : c’est un travail de longue haleine ! Un quart d’heure quotidien d’exercices contrôlés de respiration donneront des résultats après de nombreux mois (9 à 12 mois). La hauteur du son est déterminée par la position de la langue dans la bouche, l’aigu sera rendu possible par la force de la langue, capable de bien conduire le flux d’air sur les lèvres. Là aussi, des exercices de phonétique et de sifflement donneront la force et la dextérité nécessaire à la langue.
Quant aux lèvres, une musculation satisfaisante du muscle orbiculaire fournira la résistance nécessaire au flux d’air pour mettre les lèvres en vibration. La maîtrise de ces paramètres vous permettra de jouer de manière décontractée, physiquement et psychologiquement ; la trompette deviendra enfin pour vous aussi "la plus belle chose qu’un homme puisse faire habillé !"
par BLM
12/11/2014 à 11:13

Bonjour à tous,

Un modeste partage d’expérience s’il peut aider d’autres trompettistes.
J’ai commencé la trompette en 2001 à 31 ans. 3 ans de cours plus tard mes douleurs au larynx en jouant le sol aigu, me décourage et me force à fermer mon étui de trompette.
Milieu de l’année 2009, mon feeling pour cet instrument reprend le dessus et je dépoussière mon cuivre. Rapidement les douleurs reviennent, mais enfin je me pose la bonne question : "est-ce normal de souffrir en expulsant de l’air ?" Bien sûr que non ! Après quelques recherches sur le net je découvre la méthode de R.Pichaureau. Pendant plusieurs semaines je lis ses écrits en tentant de les comprendre. Je visualise des photos et vidéos de trompettistes pour observer la position de leur corps et de leur masque.
2 ans 1/2 après (Un an d’essais en solo + un an 1/2 de cours), je n’ai plus de douleur au larynx. J’ai également arrêté la course à l’embouchure miracle. Mon embouchure Bach 1 1/2C permet de sortir un contre Ut sans peiner.
Si vous souffrer physiquement, posez votre trompette le temps de lire la méthode de Robert Pichaureau et les écris d’Alain Faucher.
Fabien Delépine (Monnaie dép 37, à proximité de Tours) fut un disciple de Robert Pichaureau. Il peut vous aider à retrouver de bonnes sensations.

Bonne connexion à tous

Bruno
par Pierre Dana
20/11/2014 à 15:33

Bonjour

En réponse aux différents mails signalant des douleurs, des impossibilités de jeu suite à des accidents, des reprises tardives de l’instruments etc, un des éléments de réponse consiste à se pencher sur la physiologie des lèvres, des muscles faciaux et de la cavité buccale.
Ce système très performant qui nous permet de vivre, de développer nos activités sociales pour ce qui est du sourire et de la parole et professionnelles pour les instrumentistes à vent est à la fois très rustique et robuste, apte à s’auto-entretenir et très perfectionné, complexe et fragile.
Le fait de rejouer sans échauffement avant un concert, trop tôt après un accident ou de manière intensive sans se ménager des périodes de repos et de récupération après des sessions de jeu ne peut que le perturber, perturbations à l’origine des contre-performances, des douleurs de l’arrêt temporaire ou totale de l’activité.

Il n’est pas possible d’analyser sur quatre ou cinq lignes de présentation tous les cas possibles et envisageables, mais une question doit en permanence être à l’esprit du musicien qui veut pratiquer son Art correctement :
• Ma pratique respecte-elle les principes physiologiques élémentaires, temps de travail, temps de repos ?
• En corollaire à cette question, une deuxième peut être posée : Que sais-je de ma bouche, quand à son architecture et à son mode de fonctionnement ?
• Tous les musiciens parlent du Masque, mais comment est-il composé ?
• Tous les praticiens parlent des lèvres notamment du célèbre orbiculaire, mais quid des autres muscles qui les composent ?
• Comment les différents organes qui composent la cavité buccale se placent-ils, selon que l’on soit dans le grave, le médium ou l’aigu ?
• Quels sont les mécanismes mis en Jeu lors des mouvements spécifiques que fait l’instrumentiste en dehors de ceux exécutés pour la mastication ou la déglutition, à savoir la respiration circulaire, les différents types d’attaque, le slap, le flatterzung pour ne citer que certains d’entre eux ?

Il ne faut pas oublier que la bouche est le point de jonction du corps et de l’instrument chez les instrumentistes à vent et qu’à ce titre, ce que l’on nomme Embouchure est la réunion de l’embouchure instrumentale, mécanique, (bec, anche, bassin) et de l’embouchure physiologique , la cavité buccale et tous ses composants. Méconnaitre l’un ou l’autre ne peut qu’avoir des effets indisposants pour le résultat final, à savoir la Musique produite.
Pour diverses raisons, les instruments autres que ceux composants le pupitres des vents sont aussi concernés par les trouble affectant la sphère buccale.
Actuellement, il existe des moyens d’information exceptionnels, livres de vulgarisation, Internet etc qui permettent de se documenter facilement. Les professeurs souvent ont intégré ces notions de pratique physiologique, des médecins des dentistes des kinésithérapeutes se sont formés dans ce sens.

La marche à suivre, en cas de problèmes, pour en revenir aux cas précédemment cités, est de mettre ne pas jouer intensément en cas de problèmes quitte à se mettre momentanément au repos,
Si le problème persiste, signe que la fatigue n’est plus physiologique mais que la situation est rentrée dans le domaine du pathologique, c’est à dire que le système ne peut plus s’auto-entretenir, alors il ne faut pas hésiter à en parler, et à consulter une personne spécialisée dans les affections touchant au domaine spécifique du musicien.
Enfin, il ne faut pas hésiter, dans la mesure du possible à interrompre son activité le temps des traitements, car le fait de jouer avec des organes fatigués ne peut que conduire à des contre-performances et à des perturbations durables dans le temps.
Il ne viendrait à l’idée de personne de jouer avec une trompette trouée ou une clarinette présentant des clés bloquées et des tampons usés, il n’est pas envisageable de jouer d’un instrument avec un bras dans le plâtre, la même attitude devrait prévaloir au niveau de la bouche.
Mes excuses pour la longueur de l’intervention et pour le fait de ne pas avoir apporté une réponse spécifique à chacun des messages, chose difficile à faire sans examen préalable.
En tout état de cause, il y a toujours une solution, elle est simplement plus ou moins longue à trouver et plus ou moins compliquée à mettre en oeuvre.

Bon courage.
Cordialement
Pierre Dana