Zaytz Jean
Chef d’orchestre et compositeur, est né en 1834 à Flume. Son père, Jean Zaytz, né auprès de Prague, avait été chef de musique du régiment baron Mayer n°45, qui prit plus tard le nom de Sigismond. Lorsqu’en 1830 ce régiment fut envoyé à Flume, Zayt père quitta bientôt l’état militaire, et s’établit comme professeur en cette ville, où il devint directeur de la musique municipale. C’est là qu’en 1834 naquit M. Jean Zaytz fils, et en 1840 sa soeur qui s’est voué au chant dramatique et qui, en ce moment, poursuit sa carrière en Italie sous le nom d’Albina Contarini.
Dès sa plus tendre enfance, le jeune Zaytz montra un goût passionné et des dispositions exceptionnelles pour la musique ; il apprit de son père le violon et le piano, et il était à peine âgé de six ans lorsqu’il se fit entendre pour la première fois en public, au théâtre de Flume, sur l’un et l’autre instrument. Son succès fut très grand. et on lui prédit un bel avenir. Plus il grandissait, et plus se développaient ses facultés musicales. A dix ans, après s’être essayé, à l’insu de son père, dans quelques petites compositions, il réussit à écrire deux ouvertures, et une fantaisie pour violon sur des mélodies de Verdi, qu’il exécuta aussi avec succès. A douze ans, s’étant lié d’amitié avec un jeune homme Valé, qui annonçait du talent pour la poésie, tous deux écrivent un opéra qui avait pour titre Marie-Thérèse ; le jeune Zaytz s’occupait de cet ouvrage avec une véritable passion, mais il ne savait comment écrire son orchestre et n’osait demander à son père de le lui apprendre, car celui-ci montrait une véritable répugnance pour la vocation musicale de son fils, dont il voulait faire un avocat et non un artiste. Le jeune homme se décida cependant à arranger son opéra pour piano et harmonica, et il voulut le faire entendre à son père, qui s’en montra fort irrité et lui interdit de s’occuper de musique désormais.
L’enfant était désolé ; il n’osait plus composer chez lui, et il profitait, pour écrire de la musique, de tous les moments de loisir qu’il pouvait avoir à l’école, si bien que ses professeurs s’employèrent pour tâcher de vaincre les résistances de Zaytz père aux désirs de son fils. Pourtant, ce ne fut qu’après que celui-ci eut achevé ses études d’humanité et de philosophie, que son père consentit à l’envoyer à Milan, où il lui laissait la faculté d’étudier la musique, mais à la condition qu’il fit son droit et se fit recevoir avocat. Le jeune Zaytz partit donc en 1849 pour Milan, et fut reçu, au mois de novembre 1850, au Conservatoire de cette ville, qu’il ne quitta qu’en 1856. En 1855, le directeur de cet établissement, Lauro Rossi, aaynt confié à plusieurs élèves le livret d’un petit opéra intitulé la Tirolese, afin qu’ils le missent en musique, la partition de M. Zaytz fut jugée la meilleure, et son ouvrage fut exécuté, le 4 mai 1855, sur le petit théâtre du Conservatoire, avec un vif succès.
A sa sortie du Conservatoire, M. Zaytz fut nommé second chef d’orchestre au théâtre de la Scala, et il devait écrire un opéra pour ce théâtre, lorsque la mort de ses parents l’obligea à partir pour sa ville natale, afin d’y régler des affaires de famille. Une fois à Flume, ses compatriotes l’engagèrent avec tant d’instances à rester parmi eux qu’il se laissa persuader, et qu’il fut nommé bientôt directeur de la musique municipale et professeur à l’Institut de musique. En 1858, il épousait une jeune fille nommé Nathalie Jessenke, née comme à lui à Flume ; celle-ci lui donnait bientôt deux enfants, un fils et une fille, et il ne manquait rien à son bonheur, lorsque tout à coup il tomba dangereusement malade d’une inflammation des poumons. Les médecins désespéraient de lui et l’avaient condamné, mais la force de la jeunesse le sauva et il revint à la santé. Toutefois il ne voulut pas rester à Flume, et en 1862, il se rendit à Vienne.
A cette époque, le nombre de ses compositions s’élevait au chiffre de 152, parmi lesquelles on distinguait des symphonies, des ouvertures, quatre messes et trois opéras : la Sposa di Messina, l’Adelia et Amelia ; ce dernier avait été représenté à Flume, avec beaucoup de succès, le 24 avril 1861. M. Zaytz, qui voulait se livrer entièrement à la composition dramatique, songeait à donner un ouvrage à Vienne, lorsqu’il fut repris, avec une étonnante énergie, par la maladie qui avait déjà failli le conduire au tombeau ; il resta six mois au lit, mais cette fois il guérit.
Il se remit alors au travail, mais la fatalité semblait le poursuivre, et, peu de jours avant, celui fixé pour la représentation, le théâtre où il devait donner un nouvel opéra devint la proie des flammes. Cependant, le directeur de ce théâtre s’étant mis à la tête d’une autre entreprise, le théâtre Charles, M. Zaytz y donna, le 15 décembre 1863, une opérette intitulée les Hommes à bord, qui fut très bien accueillie. Il fit représenter ensuite plusieurs ouvrages du même genre, Filzli-Pulzli (5 décembre 1864) ; les Lazzaroni de Naples (4 mai 1865) ; la Sorcière de Boissy (3 actes, 26 avril 1866) ; les Rodeurs de nuit (10 novembre 1866) ; le Rendez-vous en Suisse (un acte, 3 avril 1867), le Tribunal de district (un acte, 14 septembre 1867) ; la Somnambule (un acte, octobre 1867) ; Maître Puff (un acte, octobre 1867) ; à la Mecque (11 janvier 1868) ; l’Enlèvement des Sabines, l’Amour captif, etc.
Bien que tous ces ouvrages eussent obtenu de vifs succès sur diverses scènes de Vienne, le théâtre Charles, celui de l’Harmonie, le théâtre An der Wien, M. Zaytz accepta les propositions qui kui furent faites, en 1869, de se rendre à Agram, en Croatie. Il arriva donc en cette ville au mois de février 1870, et y devint aussitôt directeur et professeur de chant à l’institut de musique, et chef d’orchestre du théâtre. Il a écrit depuis lors quatre opéras :Mislav, Ban Leget, Nikola Subic Zrinjski, et Lizinka, et il en écrit en ce moment un cinquième, Pan Twardowsky ou le Faust Polonais, en 5 actes.
Outre ses ouvrages dramatiques, M. Zaytz a produit, dans ces dernières années, des messes, chœurs, de nombreuses chansons et quantité de morceaux de danse. Le nombre de ses oeuvres s’élève aujourd’hui à 470.
Fétis
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