Warren (Leonard)

Warren Leonard (1911-1960)
Ce baryton américain, né de parents russes le 21 avril 1911 à New York, aurait probablement suivi la carrière de son père fourreur s’il n’y avait pas eu la crise de 1929. Diplômé de Columbia University, il exerce d’abord divers métiers, avant de se consacrer exclusivement à la musique. En 1933, il entre dans le chœur de la Radio City Hall, tout en étudiant le chant avec Sydney Dietch et Giuseppe de Luca. En 1937, il participe à un concours radiophonique, « Metropolitan auditions of the air » ; bien qu’il ne connut que cinq airs d’opéra et un peu de Rigoletto, sa voix fit une telle impression lors des auditions finales de mars 1938 qu’il fut engagé au Met pour la saison suivante et reçut une bourse de cinq mille dollars pour étudier pendant six mois en Italie.
Ce sera la seule incursion en Europe (avant sa prestation à la Scala de 1953) d’un chanteur qui lis indissolublement sont sort à celui du Metropolitan dont il devint le roi. C’est en novembre 1938 qu’il y chante pour la première fois et c’est l’année suivante qu’il fait ses débuts à la scène dans le Paolo de Simon Boccanegra ; sa carrière ininterrompue au Met culminera avec la triomphale représentation de Macbeth de Verdi le 5 février 1959. Ses tournées hors de la maison mère se limiteront à San Francisco, Cincinati, Montréal, l’Amérique du Sud, la Scala et l’Union Soviétique en 1958. Voué à Verdi, il reste l’une des incarnations les plus convaincantes de Rigoletto. La ligne aristocratique de son chant, son sens des nuances, la beauté du mezza-voce et du legato dont de ses enregistrements un modèle de chant verdien.
« Pendant des années, j’ai estimé que le Met ne pouvait pas monter Falstaff sans Leonard Warres », écrit l’imprésario Sir Rudolf Bing qui nous raconte la mort émouvante du baryton : « le 4 mars 1960, au cours du deuxième acte de La Force du destin, Richard Tucker et Warren avaient achevé leur duo. Warren s’apprêtait à ouvrir « l’Urna fatale » ; après avoir réussi, il prit un air vengeur et se mit à chanter : Gioia, o Gioia… » puis s’abattit en avant tel un chêne frappé par la hache du bucheron, Schippers arrêta l’orchestre et je donnai l’ordre de baisser le rideau… La mort de Warren porta un coup terrible à notre répertoire italien. Sa voix était unique, belle et puissante, et parfaitement placée pour Verdi. Il ne fut jamais un acteur mais il travaillait beaucoup et améliorait d’année en année son jeu dramatique. Je l’estimais surtout, peut-être, pour sa manière de se comporter, ne se précipitant jamais aux réceptions, ne cherchant pas à jouer dans des lieux éloignés, faisant en sorte d’être dans sa meilleure forme pour chaque représentation au Met. »

Verdi :

  •   Ernani : rôle de Don Carlo, dir. Mitropoulos (Cetral)
  •   La Force du destin : rôle de Don Carlos, dir. Previtali (Decca)
  •   Rigoletto : rôle-titre, dir. Sodero (Hope)
  •   Acte III avec Milanov, dir. Toscanini (RCA)
  •   Simon Boccanegra : rôle-titre, dir. Paniza (Hope)
  •   La Traviata : rôle de Germont, dir. Sodero (Hope)
  •   Le Trouvère : rôle du Comte de Luna, dir. Cellini (RCA).
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