Trials

Emploi d’opéra-comique qui tient son nom de celui du premier artiste qui a été appelé à le remplir. Antoine Trial (frère de Jean-Claude Trial, qui fut directeur de l’Opéra) entra dans la troupe de la Comédie-Italienne en 1764, à l’époque où ce théâtre transformait son genre et commençait à s’adonner à la comédie lyrique. « Bon musicien, dit Fétis, acteur intelligent et plein de finesse, il sut faire oublier les défauts de sa voix grêle et nasillarde, et créa en France, aux applaudissements du public, l’emploi de chanteurs sans voix auquel il a donné son nom dans l’opéra-comique. » En réalité, les trials sont des ténors comiques, dont les rôles les plus importants au point de vue du talent scénique que du chant proprement dit. C’est dans cet emploi qu’il faut classer ceux d’André dans l’Épreuve villageoise, du Grand Cousin dans le Déserteur, de Bertrand dans les Rendez-vous bourgeois, de Dickson dans la Dame blanche, de Cantarelli dans le Pré aux Clercs, de Dandolo dans Zampa, d’Ali Bajou dans le Caïd, etc. Depuis la disparition de l’excellent Sainte-Foy, qui avait succédé lui-même à un artiste fort distingué, Féréol, l’emploi des trials n’a pas encore retrouvé, à l’Opéra-Comique, un titulaire digne de lui.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d‘Arthur Pougin, 1885.


 

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