Transposition
(du latin trans, au-delà, et ponere, positum, poser). La transposition consiste à mettre un morceau de musique dans un autre ton que celui dans lequel il est écrit.
Dans la transposition écrite, il faut d’abord placer à la clef les altérations constitutives appartenant au ton dans lequel on transpose le morceau. On transpose ce morceau dans un ton placé à un intervalle quelconque plus haut ou plus bas. On transporte donc à intervalle voulu chacune des notes du morceau que l’on désire transposer. Ensuite, on modifie les altérations accidentelles qui peuvent se présenter dans le courant de ce morceau, de manière à ce que l’intervalle auquel on transpose soit exactement conservé entre toutes les notes correspondantes du ton écrit et du ton nouveau. Dans la transposition par la lecture, il faut lire à l’intervalle auquel on transpose un morceau écrit dans un ton quelconque, en donnant à chaque note écrite dans le ton primitif le nom exigé par le ton nouveau. Pour cela trois opérations, exclusivement mentales sont nécessaires : premièrement la transposition en lisant s’obtient au moyen d’une clef nouvelle que l’on suppose par la pensée à la place de la clef écrite. Au moyen de cette nouvelle clef,les notes écrites prendront, sans changer de position, le nom qu’elles doivent avoir dans le nouveau ton. Deuxièmement il faut ensuite supposer à la nouvelle clef l’armature (dièses ou bémols) exigée par le ton nouveau de la transposition. Troisièmement, il faut enfin modifier certaines altérations accidentelles qui se rencontrent dans le courant du morceau, de manière à conserver exactement le même intervalle exigé par la transposition, entre toutes les notes du ton écrit et celles du ton nouveau.
nom féminin
Opération par laquelle une gamme, une mélodie ou un morceau de musique sont élevés ou abaissés d’un ou plusieurs degrés dans l’échelle musicale. La transposition est nécessitée quelquefois par la tessiture d’une voix ou d’un instrument. La transposition s’effectue par un changement de ton, sans que le mode soit modifié. La transposition a lieu par écrit, par la lecture à vue, ou d’oreille. Si l’on transpose par écrit, par la lecture à vue, ou d’oreille, par la lecture à vue, ou d’oreille. Si l’on transpose par écrit, il est nécessaire, après avoir armé la clef des signes d’altération qu’exige le nouveau ton choisi, d’inscrire les notes sur la portée en les haussant ou les abaissant de l’étendue de l’intervalle voulu. Si l’on transpose en lisant, on suppose un changement de clef et d’armure qui, en laissant chaque figure de note à la place qu’elle occupe sur la portée, lui donne une signification et un nom différents. Le chanteur ou l’instrumentiste doués d’une oreille musicale transposent d’instinct. La pratique raisonnée de la transposition écrite et de la transposition par la lecture à vue sont indispensables au compositeur, au chef d’orchestre, à l’accompagnateur. Les méthodes populaires d’enseignement musical sont fréquemment basées sur la transposition orale. (Voyez Galinisme, Tonic sol-fa). Au premier abord, dans un mode donné, majeur ou mineur, rien ne fixe la hauteur de la tonique d’un morceau. Par le changement de la tonique s’effectue la transposition. Est-il indifférents qu’un morceau soit exécuté dans le ton choisi par son auteur, ou dans un autre ton( du même mode majeur ou mineur) plus favorable à la voix ou à l’instrument qui l’exécuté ? C’est à quoi répondrait négativement tout musicien mis au courant de la caractéristique des tons ou qui en aurait observé les nuances.
Si un instrument à sons fixes est accordé suivant le tempérament égal, tous les demi-tons, dans toute l’étendue de la gamme, ont la même valeur ; tous les sons ont le même timbre ; il n’y a donc aucune raison pour que des morceaux écrits en divers tons présentent des caractères différents. On ne remarque pas la diversité du caractère des tons sur l’orgue. En revanche, sur les instruments à archet, les divers caractères des tons sont nettement tranchés. La gamme d’ut majeur et sa voisine, celle de ré bémol majeur, sonnent différemment. "On peut s’assurer que cette différence ne dépend pas de la hauteur absolue, en comparant deux instruments accordés à des hauteurs différentes", dit Helmholtz, mais il laisse le fait sans explication.
Dans la musique vocale ancienne (chant grégorien, musique vocale polyphonique), la transposition était pratiquée fréquemment, selon les nécessités de l’exécution, et sans qu’il fût besoin de l’écrire ; une fois l’intonation prise sur un degré quelconque, le plus favorable, l’exécution s’ensuivait sans difficultés et sans que fût altérée la nature du mode. Au XVIIème siècle, l’usage de la modulation et chromatisme ayant entraîné un fléchissement de la doctrine des modes et préparé l’abandon de l’ancienne modalité ecclésiastique, les théoriciens eurent à définir les règles de la musica ficta ou de la transposition, par le moyen des accidents. l’enseignement de ces règles devenait indispensable pour la musique instrumentale.
Dictionnaire de musique, Michel Brenet, 1926
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