Torticolis spamodique
C’est une dystonie des muscles du cou entraînant le plus souvent une déviation de la tête d’un côté, plus rarement une extension (rétrocolis) ou une flexion (antérocolis). La déviation tonique est émaillée de secousses donnant parfois au phénomène un aspect clonique. Le phénomène est intermittent au début, devient subintrant et détermine une hypertrophie générale du muscle sterno-cléido-mastoïdien. Généralement, un geste « conjurateur » comme le simple contact du doigt sur le menton permet au patient de faire céder le spasme.
Le torticolis spasmodique entre dans le cadre des dystonies segmentaire. Il n’ y a pas d’argument pour une origine psychogène, mais le stress comme la fatigue exacerbe la dystonie. Les troubles s’aggravent les cinq premières années chez la plupart des patients, mais les signes ont tendance à se stabiliser. Toutefois, l’arrivée d’une thérapeutique efficace, la toxine botulique, a considérablement modifié l’histoire naturelle. La toxine botulique, introduite dans l’arsenal thérapeutique dans les années quatre-vingt, exerce une dénervation chimique du muscle, car elle bloque de manière irréversible le transport de l’acétylcholine vers la fente synaptique. Cet effet est annulé par la production de nouvelles jonctions neuro-musculaires, de sorte que les injections doivent se répéter tous les trois à quatre mois. Le torticolis spamodique s’améliore dans 60 à 80 % des cas. Les effets systémiques de la toxine botulique sont quasiment inexistants. Les anticorps spécifiques du sérotype A se développent chez 3 à 5 % des patients.
Le concours médical, 29 janvier 2003, n°3
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