Thorwaldsen (Bertel)
Sculpteur danois, né et mort à Copenhague (1779-1844). Fils d’un sculpteur sur bois attaché aux chantiers de la marine, ses précoces dispositions pour l’art le firent admettre parmi les élèves de l’Académie royale de peinture et de sculpture de Danemark. Au concours de 1793, son bas-relief de Saint Pierre guérissant un paralytique lui valut le grand prix de académique, comportant une pension de trois ans en Italie. Il ne put partir qu’en 1795, ce qui lui donna le temps de modeler un Amour au repos, un Numa consultant la nymphe Egérie et un Hercule auprès d’Omphale. Après un long séjour à Naples, il se rendit à Rome en 1796 et s’y fixa.
Tout d’abord Thorwaldsen semble avoir été influencé par Canova, témoin ses premières œuvres romaines : l’Amour et Psyché, Adonis, Hébé, Ganymède. Mais son style s’agrandit bientôt dans son immense frise d’un développement de 30 mètres, où il évoquait l’Entrée triomphale d’Alexandre le Grand à Babylone, pour la décoration d’une des salles du Quirinal. Dès lors Thorwaldsen était célèbres. Ses bas-reliefs décoratifs de l’Aurore, de la Nuit portant dans ses bras la Mort et le Sommeil, et de Mercure se préparant à frapper Argus, ses figures de Vénus et des Trois Grâces excitèrent un enthousiasme universel.
En 1820, il passa quelques mois au Danemark et en Allemagne afin d’y recueillir des commandes monumentales. Il dut alors recourir à de nombreux auxiliaires et se négligea sensiblement. On cite parmi ses ouvrages des années suivantes : à Varsovie, la statue de Copernic et la statue équestre du prince Poniatowsky, à Cracovie, le monument de Vladimir Potowsky ; à Vienne, celui du prince Schwartzenberg ; à Rome, ceux du peintre Appiani, du prince Eugène Beauharnais, du cardinal Consalvi et du pape Pie VII. Toutes ces compositions sont d’une invention emphatique, où les formules allégoriques les plus pompeuses ne masquent nullement la pauvreté de la pensée. Le meilleur modèle de sculpture commémorative sorti de l’atelier de Thorwaldsen est sans contredit le Lion de Lucerne.
Pressé par le roi de Danemark de retourner dans sa patrie, il y expédia les collections d’œuvres et de fragments antiques de toute sorte qu’il avait rassemblée et les modèles de ses propres statues. Ce fonds considérable a constitué, à Copenhague, le musée Thorwaldsen .
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