Test de Wada
« Le test de Wada consiste à injecter un anesthésique, généralement l’amobarbital sodique, au niveau de l’une puis l’autre des deux artères carotides. Il permet de déterminer l’hémisphère cérébral dominant pour une fonction cognitive donnée. Le patient reste parfaitement conscient au cours de la procédure, mais une fois anesthésié, l’hémisphère testé ne peut plus assurer ses fonctions, si bien que s’il s’agit par exemple de l’hémisphère dominant pour le langage, le patient se retrouve aphasique jusqu’à disparition de l’effet anesthésique.
En ce sens, le test de Wada réalise une étude « lésionnelle » transitoire.
Ce test a longtemps été considéré comme le gold standard de la latéralisation fonctionnelle. Initialement développé pour déterminer l’hémisphère dominant pour le langage, le test de Wada a depuis été utilisé pour étudier la latéralisation des fonctions mnésiques. Ces performances, corrélées au volume hippocampique permettent d’anticiper le statut cognitif pos-opératoire des patients présentant une épilepsie temporale pharmaco-résistante.
Le test de Wada reste toutefois une procédure invasive nécessitant une cathétérisation sélective des artères carotides internes, avec un risque faible, mais non négligeable d’accident vasculaire cérébral. En raison de ce même risque de complications, les données normatives sont difficiles à obtenir chez le sujet sain. Ce test n’autorise par ailleurs que quelques minutes pour évaluer chacun des deux hémisphères.
Ces différentes limites ont favorisées l’émergence d’autres techniques et en particulier l’IRMf
L’IRMf
Au-delà de la latéralisation fonctionnelle, l’IRMf contribue à la localisation loco-régionale des fonctions cérébrales.
Dans le cadre du bilan préchirurgical des épilepsies partielles pharmaco-résistantes, ces informations exploitées pour anticiper d’éventuelles complications cognitives post-opératoires. Cet examen constituerait ainsi une alternative non-invasive et peu coûteuse au test de Wada.Il convient cependant de note que l’IRMf explore l’activation cérébrale régionale sous-jascente à un fonctionnement cérébral bi-hémisphérique. En ce sens, et au contraire du test de Wada, l’imagerie d’activation ne permettrait donc pas d’évaluer un fonctionnement cérébral strictement unilatéral.
L’IRMf contribuerait par contre à identifier précisément les régions cérébrales impliquées sur une tâche cognitive. Ces deux modalités pourraient donc bien apparaître comme complémentaires.»[1]
Une étude a mesurer l’intérêt de ces tests pour explorer les capacités cognitives d’une musicienne atteinte d’épilepsie avant de réaliser une intervention neurochirurgicale afin de vérifier la conservation des capacités musicales inhérentes à une telle intervention.[2]
Bibliographie
[1] Eric Guedj Etude par IRM fonctionnelle et TEP métabolique des réorganisations mnésiques dans l’épilepsie temporale. Thèse médecine 2010
[2] Trujillo-Pozo I. Martin-Monzon I., Brain lateralization and neural plasticity for musical and cognitive abilities in an epileptic musician. Front. Hum. Neurosci., 06 December 2013