Te Deum
Cantique attribué à saint Augustin et à saint Ambroise.
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872
Les deux premiers mots d’un hymne de la liturgie catholique romaine, qui se chante pour les Matines des dimanches et fêtes, et pour les actions de grâces solennelles. Les titres qui lui ont été donnés d’hymne de saint Ambroise et de saint Augustin ne sont pas justifiés. Il paraît provenir des églises illyriennes et dater du IVème siècle, les compositeurs se sont efforcés d’en composer les versets en musique, soit en alternant avec les versets liturgiques, et sur les mêmes thèmes, soit indépendamment.
Par ordre à peu près chronologique, les plus remarquables T.D. en musique sont ceux de Jacques Vaet (mort en 1567), Costanzo Pesta (mort en 1545), F. Anerio (mort en 1614), Purcell, composé en 1694 pour la fête de Sainte-Cécile et qui depuis cette époque fut traditionnellement chanté chaque année à Londres à la même occasion ; Lulli a écrit un Te Deum fameux pour la victoire de Denain (1677) ; Haendel en a écrit plusieurs : son Te Deum pour la paix d’Utrecht (1713) est imité de celui de Purcell, et, celui pour la bataille de Dettingen (1743), le plus fameux, est écrit d’après celui dit "d’Urio", dont la paternité est contestée. Le Te Deum écrit par Gossec pour la fête de la Fédération (1790) est une sorte de suite de versets psalmodiques en faux-bourdons, coupée d’intermèdes de musique militaire.Le Te deum de berlioz est une grande composition symphonique et chorale avant tout descriptive et d’allure théâtrale ; ses groupes de cuivre sont à rapprocher de ceux qu’il a employés dans son Dies irae. Les anciens organistes avaient l’habitude d’alterner avec l’orgue les versets liturgiques du choeur ; le verset Judex crederis donnait l’occasion, à l’école parisienne, d’un ling interlude descriptif destiné à rappeler le jugement dernier. Parmi les Te Deum modernes, en style de concert, il faut signaler ceux de Bruckner et de Gustave Malher. La Symphonie Antique de Widor, op. 83 (1911), est construite sur le thème du Te Deum exposé dès le début du 1er morceau. Dans le second morceau, le thème du Lauda Sion forme un épisode descriptif d’une procession, auquel succède le retour du Te Deum. Les deux thèmes s’opposent et se mélangent dans le 3ème et 4ème morceaux.
Dictionnaire de musique, Michel Brenet, 1926
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